Syllogisme de l' absurde

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22. 10. 2024

Agacée et même découragée par l’ absurdité suivante, je me lâche :

- « Mes très chers amis,  je jette une bouteille d'eau à la mer en appellant, de toutes mes forces, à votre indéfectible soutien. En effet, une certaine personne dont je ne peux mentionner le nom a déposé une plainte contre moi, qualifiée sur le procès- verbal de calomnies et diffamations, commises dans ma ville. Il s'agit, en réalité, du moment exact où j'ai contacté l' école de ses enfants pour faire part au directeur de mes vives inquiétudes les concernant. Je suis donc convoquée ce vingt- neuf à neuf heures au commissariat de police pour une première audition  ( ah bon, y en aurait- il plusieurs à venir?) . Bon sang! J'en reste bouche- bée car j'ai toujours agi en fonction de ce qui me semblait juste! Devrais- je donc être condamnée pour cela? »

Les réactions ne tardent guère à fuser:

- Ninie: « M’enfin! »

- Eric: «Ah non -M'enfin- c'est à moi... Mais défends tes convictions, Erin ! »

- « Bien entendu Eric, je les défendrai jusqu'au bout! Je ne suis pas du genre à reculer devant l'ennemi! », répliquai- je

- Charlotte: « Te tracasse pas. Tant que t'as rien à te reprocher, tu peux y aller sans crainte. Pour le fait qu'il y ait plusieurs auditions, je pense que c'est qu'ils s'imaginent prendre goût à ta compagnie. »

- « Sacrée chtite Charlotte, je n'ai rien du tout à me reprocher , j'ai juste pris mes responsabilités en tout âme et conscience; si cela doit être condamnable ... » enchaînai- je, à la fois d'un ton grave concernant les faits mais assez amusée par ses mots.

- Charlotte: « Je sais bien. C'est pour ça, ne te tracasse pas! »

- Kryska: « Du moment où c'est dit avec respect, tu as le droit de dire ce que tu penses... »

- Louis: « Voilà un lien : -Johnny, les Portes du Pénitencier- »

- « Ah mon Louis, tu m'prends par les sentiments là... Une de mes préférées de son répertoire... Mais ne versons pas dans la parano. Si je devais être condamnée pour défendre mes valeurs dans un souci de responsabilité ,de justesse et de probité morale, je ne me retrouverais pas pour autant derrière ces fameuses portes !»,  ajoutai- je, avec une pointe quelque peu humoristique.

- Carmen: « Ah là là, chère Erin, comme c'est compliqué d'être dans la bonne lignée ! Je pense fort à toi »

- Titi: « Courage. Je ne t'ai jamais vue reculer devant l'obstacle... Je pense que tu t'en sortiras... Bisous. »

- « T'es un Amour ma Titi ! », la remerciai- je vivement, plus que touchée par ses mots.

- Pierrot: « Non, malheureusement, on n'a plus le droit de dire ce que l'on pense même poliment, on doit se taire même si on a raison. Ainsi va notre pays qui est devenu depuis un bon moment déjà une dictature déguisée où on vous interdit beaucoup de choses aussi. Vieil adage : le silence est d'or... »

- « Le silence imposé m'a détruite trop longtemps... Alors, même si mes paroles sont vitriolées, ma voix s'élèvera malgré tout... Sais- tu pourquoi? Car je sais désormais que l'or y vit! Bizz du coeur Pierrot! », rétorquai- je, visiblement dépitée.

Pierrot: « Bonne chance, moi la confiance n'y est plus... »

- « Ce qui est certain, c'est que je vous emporterai tous dans mon coeur ce mercredi pour affronter leurs regards -toxiques-… », prononçai- je, m'adressant à chacun d'entre eux.

L' Antre-NousTome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant