CHAPITRE 5

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C’est complètement stressé que je pousse les portes de la FAC, autant vous dire que la nuit à été très courte entre mon angoisse d’être face à Jones aujourd’hui et mon excitation impossible à contenter à cause de se maudit rêve. Je suis exténuée et je ne rêve que d’une chose, que cette journée soit enfin finie.

Pas complètement réveiller, presque léthargique, je fais irruption dans la salle de repos pour déposer et récupérer quelques affaires dans mon casier.

J’ai à peine posé mon sac que Nina apparaît complètement paniquée à côté de moi, elle parle et gesticule rapidement dans tout le sens, je n’ai pas assez de caféine dans les veines pour tout suivre alors je fronce les sourcils, secoue la tête et la saisie par les épaules pour la stopper.

B – « Wow ! Doucement qu’est ce qu’il t’arrive ? »

N – « Je ne sais pas ce que tu as fait mais elle à l’air décider à te tuer ! »

B – « Quoi ? Mais je ne comprends pas, de qui tu parle ? »

Elle n’a pas le temps de poursuivre qu’une tornade brune fait irruption en ouvrant violemment la porte.

J – « Parker dans mon bureau ! »

Ah oui effectivement… c’était prévisible me direz-vous…

Je reste incertaine un instant, son regard noisette est complètement noir, elle a la mâchoire contractée et sa carotique menace de se rompre à tout instant. Elle est bien remontée visiblement, même si je savais avoir froissé son égo je ne pensais que cela la mettrait dans un tel état. Dans le meilleur des cas elle me vire, dans le pire elle me tue et personne ne retrouvera jamais mon cadavre.

Sa douce voix mélodieuse, ironie bonjour, me rappel à l’ordre comme un claquement de fouet.

J – « C’est pour aujourd’hui ou pour demain ?! Bougez-vous ! »

Je me reprends et avec toute la dignité qu’il me reste ainsi que le courage, je la suis jusqu’à son bureau sous le regard curieux de mes collègues. Je la suis tant bien que mal, elle est rapide et visiblement plus à l’aise en talon que moi.

Une fois arrivé dans son bureau elle part directement s’assoir derrière ce dernier tandis que je referme la porte derrière moi.

Autant arracher le pansement d’un coup, c’est moins douloureux, alors je lui fais face et commence à m’excuser une fois la porte refermée.

B – « Je m’excuse pour mon comportement d’hier j’ai vraim… »

J – « Assied tout de suite »

Ok … les formes n’y sont pas mais vu sa tête je ne rechigne pas à m’exécuter rapidement, je suis en tord de toute façon. Je m’assois bien vite et elle laisse échapper un léger sourire en coin satisfait mais celui-ci disparaît bien vite pour laisser place de nouveau à la colère.

J – « Estimez vous chanceuse de ne pas être renvoyée… j’ai bien essayez mais le rectorat est contre car vous semblez leur être précieuse pour je ne sais qu’elle obscure raison »

Je suis soulagée l’espace d’un instant mais je me rappel bien vite que la deuxième option n’est autre que mon meurtre, je perds donc très rapidement mon début de bonne humeur. Jones se lève et viens s’appuyer sur son bureau en se penchant légèrement vers moi, me menaçant de toute sa hauteur.

J – « En revanche préparer vous à vivre un réel enfer ici. Je vais faire superviser chacun de vos cours et au moindre faux pas vous sautez et je me ferais un plaisir de pourrir votre dossier afin que vous n’enseigner plus jamais ! »

B – « Bien… » je serre les dents, je ne suis pas du tout d’accord avec ça mais je comprends sa colère.

J – « Et dorénavant vous me ferez le plaisir de vous adressez à moi convenablement »

Cette fois si je me lève à mon tour et plante mon regard dans le sien qui est toujours aussi noir. A cette distance je remarque rapidement de petits cernes sous ces yeux, j’ai l’impression que sa nuit à été aussi courte que la mienne.

B – « Je le ferais avec plaisir, lorsque vous en ferez de même ! »

Elle tente de reprendre la parole mais je ne lui en laisse pas l’occasion et reprend

B – « Je suis sincèrement désolée d’avoir été aussi… avenante et impulsive hier soir. Je n’aurais jamais dû aller aussi loin, mon comportement était puéril et complètement déplacé. Je m’en excuse, sachez que ça ne se reproduira pas et que je ne me cherche pas d’excuses, j’ai eu tord. Maintenant j’accepte votre sanction mais je n’en abandonne pas pour autant mes principes et estime toujours avoir droit au respect que je mérite »

Je scrute son regard, j’ai été la plus sincère possible même si cela me coûte d’admettre mes tord. Jones hésite un instant puis fini par se rassoir dans son fauteuil et se contente de me dire.

J – « Je ne vous retiens pas plus longtemps, sortez. »

J’ai visiblement eu tord de croire que nous pourrions repartir sur de bonne base elle et moi. Je ne l’embrasserais plus, mais qu’elle ne croit surtout pas pouvoir me contrôler et me manquer de respect impunément. Sans un mot je lui lance un dernier regard déçu avec une pointe d’agacement avant de me lever et de lui tourner le dos. En sortant je saisie une pomme dans la corbeille qui est toujours sur la petite table.

J – « Je ne vous est pas donnée la permission de vous servir miss Parker »

Je me retourne et la regarde droit dans les yeux et sans sourciller je croque à pleine dent dans la pomme avant de déclarer.

B – « Hum c’est marrant, cette pomme et comme vous. Si belle d’apparence mais si acide lorsque l’on croque dedans… »

Jones se lève rapidement mais je disparais de la pièce avant qu’elle n’ait le temps de dire quoi que soit pour me diriger vers mon auditoire.

Les premières heures de cours passent et la pause déjeuner arrive bien vite, la sonnerie résonne et mes élèves s’empressent de rejoindre le self pendant que je range tranquillement mes affaires. Soudain une petite tête brune apparaît en haut des marches, c’est Nina qui lorsqu’elle me voit s’empresse de me rejoindre. Une fois à mon niveau elle me palpe rapidement des épaules aux poignets sous mon regard interrogateur.

N - « T’es encore en vie ? »

Je laisse échapper un rire avant de lui répondre

B – « Oui comme tu peux le constater »

N – « Mais qu’est ce que tu lui as fait bon sang ? Je veux tout savoir ! »

B – « D’accord je vais te raconter mais d’abord allons manger, je meurs de faim »

N – « Marché conclue ! Je t’accompagne »

Ainsi nous nous dirigeons ensemble à la cafétéria du campus et une fois installé je lui raconte approximativement la vérité en omettant volontaire le fâcheux accident d’hier soir.

N – « Attend tu veux dire qu’elle était en pétard juste parce que tu lui à désobéi ? »

B – « Il faut croire… »

N – « Je trouve sa réaction un peu extrême même si je ne connais personne d’assez fou pour lui tenir tête, enfin connaissait »

B – « Pourquoi est-ce que vous avez tous tellement peur d’elle ? d’accord elle est impressionnante mais où est donc passer votre amour propre, elle est injuste et vous n’avez pas à subir ça. »

N – « Nos emplois dépendent d’elle… et nous n’avons pas tous la chance d’avoir un autre métier pour payer nos factures. Ceux qui lui on déjà tenu tête on tous fini pas démissionner ou par être viré »

B – « Hum… »

Elle voit bien que son explication ne me ravie pas même si je la comprends, je trouve leur situation plutôt triste et révoltante.

Nous parlons de tout et de rien lorsque Shaun nous aperçoit et nous sourit de loin, aussitôt Nina se retourne vers moi et me dit discrètement mais exaspérer d’avance.

N – « Oh non c’est pas vrai, gros lourd en approche… »

Je rigole à sa remarque puis Shaun s’installe nonchalamment à côté de moi. Je n’ai ni l’envie, ni la force d’entretenir une conversation avec lui aujourd’hui.

S – « Comment allez-vous mesdemoiselles ? Ravis que tu sois toujours parmi nous Brooke »

Pourquoi mon prénom sonne si mal dans sa bouche ?

Je me contente de lui sourire hypocritement avant de me concentrer sur mon assiette. Il me drague ouvertement mais je n’y prête pas attention avant qu’il ne passe un bras sur mes épaules. Je le dévisage intrigué par son geste mais il se contente de me regarder avec un air benêt de petit puceau qui vient de toucher une femme pour la première fois de sa vie.

J’attrape donc son poignet du bout des doigts et laisse retomber son bras sur le dossier de la chaise avant de me lever.

B – « Navrée mais j’ai des cours à préparer… à plus tard Nina, Shaun. »

Je pars en adressant une moue dégoutée à Nina dans le dos de Shaun ce qui l’amuse et fais se retourner Shaun mais je suis déjà bien loin.

Le reste de la semaine passe lentement, un des toutous de Jones est présent dans tout mes cours et prends des notes de mes moindres fait et geste, ce qui à le don de m’exaspérer mais j’en fais abstraction tant bien que mal.

Ajouté à ça mes rêves érotiques avec Jones qui ne quitte pas mes nuits, je suis sur les nerfs, épuisée et surtout très frustrée.

Je n’ai croisé Jones que quelques rares fois dans les couloirs cette semaine sans plus d’altercation et heureusement étant donné mon état mental actuel, je n’ai pas besoin qu’une confrontation avec elle amplifie mes maux.

D’ailleurs… Aux grands maux, les grands remèdes !
Nous sommes vendredi soir et ce soir je compte bien sortir, boire, danser et m’envoyer en l’air pour repartir sur de bonnes bases et sortir cette maudite brune de mon esprit.

La sonnerie annonce la fin des cours et pour une fois je sors aussi rapidement que mes élèves. En éteignant mon ordinateur j’ai vu que Jones m’avait envoyé un mail, peu importe ce que c’est je ne l’ai même pas ouvert, elle ne gâchera pas mon week-end en plus de pourrir ma semaine.

Je file chez moi et travail quelques heures sur le tableau de Marie avant de céder à la fatigue. Lorsque je me réveille, mon téléphone indique 22h10. Je file sous la douche et me plante devant mon armoire où j’ai aussi fini de ranger mes affaires suite à une de mes nombreuses insomnies de la semaine …

Je choisie une tenue décontractée mais qui me met parfaitement en valeur, je ne veux pas trop en faire mais en même temps je compte bien revenir accompagnée. Je choisie donc un pantalon noir en simili cuir assorti avec un petit haut blanc fluide légèrement transparent qui laisse deviner que je ne porte rien en dessous pour qui est assez près et un peu trop attentif. J’attrape rapidement une veste et mes Stan smith avant de refermer la porte derrière moi.


PDV Jones :

Nous sommes vendredi soir et je rentre chez moi passablement énervée. Si Parker c’est tenu à carreaux toute la semaine c’était trop beau pour que cela dur.

Madame la doyenneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant