CHAPITRE 4

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16 h arrive bien vite et les étudiants me saluent rapidement avant de sortir plus ou moins calmement. J’ai quelques petites choses à préparer pour demain et je dois noter l’avancement de chaque classe avant de quitter l’auditoire.

Certains élèves viennent me poser diverses questions au sujet du cours auquel je réponds volontiers si cela peut clarifier certains points pour eux. Je me retrouve enfin seule derrière mon bureau alors j’allume mon ordinateur et me plonge dans ma paperasse.

Je n’ai pas oublié la demande de notre chère doyenne mais je ne compte pas la gratifier de ma présence ce soir, je prends donc tout mon temps et dévie finalement sur mes recherches concernant le tableau renaissance.
Je l’observe à m’en faire mal aux yeux avant de m’enfoncer un peu plus dans mon siège et de passer ma main dans mes cheveux en soufflant.

Si seulement je pouvais le voir en vrai… ou au moins en plus grand et dans son ensemble… Soudain je me lève d’un bon

B – « Pourquoi je n’y ai pas pensée plus tôt ? »

Je branche mon ordinateur au vidéo projecteur de l’auditoire et projette l’une des photos sur le mur derrière moi, je m’empresse de fermer tous les stores et je me plante devant l’immense mur blanc qui me laisse à présent voire l’entièreté du tableau et ces détails.

J’attrape rapidement dans mon sac un enregistreur vocal que j’actionne avant de commencer mon analyse, je me rapproche du mur et le frôle de la pulpe de mes doigts, ne laissant passer aucuns détails.

J’essaie de m’imaginer la sensation de la toile sous mes doigts, les moulures sur le cadre en bois, l’odeur de la peinture, …

J – « Je ne vous dérange pas j’espère… »

Je sursaute en entendant sa voix juste à côté de mon oreille et surtout je frissonne lorsque son souffle chaud vie s’écraser contre ma nuque. Un peu secouer je coupe l’enregistrement et je me retourne vivement vers elle qui m’adresse un sourire en coin, visiblement satisfaite de son petit effet.

B – « A vrai dire si… énormément »

Son petit rictus disparaît et elle remet son masque de méchante reine.

J – « Qu’elle partie de : « je vous attend dans mon bureau à la fin de l’heure » n’avez-vous pas saisie au juste ? »

B – « Etes vous à ce point en manque d’attention pour vous acharner sur moi de la sorte ? »

J – « Je vous demande pardon ? »

B – « Vous m’avez très bien entendu Jones »

Le masque tombe et laisse place à la colère, elle m’assassine du regard et je prends conscience d’avoir peut-être légèrement outre-passée les limites. Elle se rapproche encore de moi au point de me forcer à reculer jusqu’à ce que mon dos heurte le mur. Elle est tellement proche que son parfum m’enivre et me fais tourner la tête, je fais complètement abstraction de sa colère.

Mais bordel Brooke à quoi tu joue là ?!

Je dissimule tant bien que mal mon trouble face à cette situation jusqu’à ce qu’elle vienne appuyer sa main contre le mur juste à côté de ma tête et que, de son autre main, elle vienne légèrement relever mon menton pour me forcer à la regarder droit dans les yeux. Son regard noisette me percute, il est maintenant assombri par la colère, je suppose… quoi d’autre ?

J – « Vous vous aventurer sur une pente glissante très chère… faite attention, j’ai tout pouvoir ici »

Elle marque une pause et cherche je ne sais quoi dans mon regard, ou peut-être cherche-t-elle ces prochains mots. Moi je reste muette, interdite, alors que cette proximité affole tout mes sens. Elle finit par se reculer avant de lâcher les documents que je suis censée lui rendre sur mon bureau.

J – « Ne vous croyez pas irremplaçable miss Parker, vous ne l’êtes pas… »

Elle commence à tourner les talons mais je la suis et renchéris

B – « Si vous me menacez c’est parce que vous vous sentez en danger, je vous effraie Jones ? »

J – « En aucun cas, Je n’apprécie simplement pas votre comportement de petite fille capricieuse en manque d’affection si j’en juge par votre comportement et vos récents frissons… Bonne soirée miss Parker »

Pardon ?!

J’ai rêvé où elle vient d’insinuer que je suis en manque de sexe ?! C’en est trop ! Je la saisie par le bras et viens la plaquer contre la tranche de mon bureau face à moi, mon corps collé au sien.

Son regard d’abord surpris, puis en colère laisse malgré tout deviner un certain désir maintenant, j’en mettrais ma main à couper. Elle s’en rend bien compte mais trop tard, je lui adresse un sourire en coin hautain en me mordant légèrement la lèvre.

B – « Vous ne savez rien de moi ni de ce dont je suis capable »

Je lui embrasse le cou dans un élan de je ne sais quoi, courage ou stupidité à vous de choisir, et lorsque mes lèvres rencontrent sa peau si douce, je la sens frémir.

B – « Je vous en pris, redite moi laquelle de nous deux est le plus en manque maintenant ! »

Je me redresse rapidement et lui adresse un sourire mutin et un dernier regard avant de disparaitre de l’auditoire en la plantant là.
Non mais qu’est que je viens de faire bordel ?!

Je fuis littéralement et me dépêche de sortir d’ici avant qu’elle ne me retrouve. Je suis tellement honteuse mais l’adrénaline me fais encore planer. J’arrive chez moi au bout de dix minutes complètement essoufflées. J’ai besoin d’un remontant mais avant ça j’ai surtout besoin de me détendre et de quitter ces vêtements dans lesquels je ne suis pas du tout à l’aise !

Je pars donc me faire couler un bain bien chaud et j’allume mon enceinte en choisissant avec soin ma playlist, rapidement je fini en sous-vêtements dans mon petit appartement en dansant frénétiquement sur so what ! de Pink. J’adore danser, bouger, enfin ce que vous voulez tant que je ne reste pas immobile trop longtemps.

Mon bain enfin rempli, je ne me fais pas prier pour y entrer et soupir d’aise lorsque la chaleur de l’eau parcourt ma peau. Je ferme les yeux et laisse ma tête partir en arrière, appréciant l’agréable frisson qui me parcours lorsque les vibrations de mon téléphone viennent me déranger. J’essuis rapidement ma main et je m’en saisie, je souris lorsque je vois le nom de ma meilleure amie apparaître.

B – « Chou’ ! Comment vas-tu ? »

M – « Woo ! Toujours aussi canon toi dis donc ! »

Oui, Marie m’a appelée en visio et sous cet angle elle peut voir ma peau mouillée et la naissance de ma poitrine légèrement entourée de mousse. Je ne suis pas pudique de base mais je crois bien que je le suis encore moins avec Marie.

Je ne relève pas ça remarque et continue de prendre des nouvelles

B – « Comment ça se passe en France ? Tu te plais là-bas ? »

M – « C’est vraiment magnifique, j’aimerais tellement que tu sois là pour voir ça ! »

B – « Je connais la France Chou’, on y était ensemble pas plus tard qu’il y a deux ans ! »

M – « Ah oui c’est vrai ! Les français sont vraiment… exquis… »

Elle avait clairement des arrières pensés en disant ça, elle m’arrache un sourire et je lève les yeux au ciel.

M – « Les recherchent avances bien, et de ton côté tu nous à trouver quoi ? »

B – « Pas grand-chose malheureusement j’aurais besoin que tu m’envoie d’autres photos de meilleure qualité ainsi que des échantillons si c’est possible ? »

M – « Je vais voir ce que je peux faire. Et le boulot alors comment ça se passe ? Je payerais chers pour voir ton joli petit cul dans une jupe de tailleur »

B – « T’es vraiment impossible ! ...»

Elle rigole, victorieuse. Marie sait très bien qu’il m’a fallu beaucoup de temps pour accepter mon corps qui m’a plus handicapé qu’autre chose auprès de mes confrères. C’est bien connu, une jolie femme ne peut pas avoir grand-chose à dire, pas vrais messieurs ? … abrutis.

B – « Sinon ça se passe plutôt bien pour une première journée, les élèves s’intéressent, mes collègues sont sympas … »

M – « Toi tu ne me dis pas tout… »

B – « … »

M – « Brooke tu fuis mon regard ! Dis moi dans quoi tu t’es encore fourrée ! »

B – « Il se pourrait que la doyenne ne m’apprécie pas vraiment et il se pourrait également que pour la provoquer je l’ai… embrassée dans le cou… »

Je me frotte nerveuse la nuque et me mord la lèvre en ne regardant Marie que d’un œil

M – « QUOI ?!?! »

B – « J’ai paniquée ! Et c’est elle qui m’a cherchée ! »

M – « Mais c’est ton premier jour mon chat !  Elle t’a tapée dans l’œil c’est ça ? »

B – « Quoi ?! Non absolument pas ! elle est odieuse avec moi ! »

M – « Peut-être mais je paris qu’elle est canon… »

B – « Certes, mais elle est aussi belle que détestable »

M – « Je veux une photo ! »

B – « Débrouille toi toute seule ! »

M – « Mais… »

B – « Je vais te laisser mon chou j’ai besoin… de relativiser »

M – « Cette conversation n’est pas terminée chat ! »

B – « Moi aussi je t’aime ! salut ! »

Je n’attends pas ça réponse et je raccroche en reposant mon téléphone. Non, elle ne me plaît pas j’ai simplement agi par impulsivité et pour avoir le dernier mot. Je m’excuserais auprès d’elle demain pour mon comportement déplacé, après tout nous sommes adultes et certainement capables de nous côtoyer en restant professionnelles ?

Je cesse de cogiter et ferme de nouveau les yeux, bien décidée à me détendre et à profiter de mon bain.

DRRIIINNG !!!

Vraiment ?! Décidément il faut croire que pour ce soir l’univers à décidé de me priver de ce moment de détente.
DRRIIINNG !!! la sonnette de ma porte d’entrée retentit une nouvelle fois.

B – « C’est bon ça va j’arrive ! »

Je peste et sors de l’eau en m’enroulant rapidement dans une serviette avant de descendre pour ouvrir la porte. C’est surement un voisin puisque je ne connais personne ici étant donné que je viens d’emménager et que je n’attends personne.

J’arrive dans l’escalier mais je me stop net dans ma course lorsque j’aperçois Jones en bas de mes marches. Ma mâchoire manque de se décrocher et mon rythme cardiaque s’accélère.
Mais qu’est ce qu’elle fait chez moi ?! Et comment elle est rentrée surtout ?

Son regard se pose sur moi, il est gourmand et carnassier alors que je suis complètement en panique ce qui ne lui échappe pas et à pour effet d’agrandir son sourire. Elle monte lentement vers moi d’une allure féline et plus elle avance, plus je me sens prise au piège.

J – « Vous pensiez réellement pouvoir m’échapper miss Parker ? »

Oh mon dieu se timbre ! Il est rauque et suave, je trouve ça tellement sexy que rien que ce son suffit à faire naître une certaine humidité entre mes cuisses.

J – « Qui de nous deux est effrayée maintenant ? »

Je n’arrive pas à répondre quoi que ce soit, elle me fait perdre tous mes moyens. Je tente de reculer mais je n’y parviens pas et son bras me saisie par la taille pour venir me coller à elle violemment, m’arrachant un petit cri de surprise.

J – « Vous avez enfin appris à vous taire ? Quel dommage moi qui voulais vous l’apprendre ce soir… »

B – « Je… »

Mon dieu sa proximité et son souffle chaud contre ma nuque me font tourner la tête et avant que je ne continue ma phrase, elle vient me mordre juste sous ma jugulaire et je réprime un léger cri de douleur avant qu’elle ne vienne lécher la plaie pour l’apaiser.

J – « Chut… »

Elle continue son exploration de ma gorge en déposant de doux baisers le long de mon cou puis de ma clavicule avant de remonter vers ma mâchoire qu’elle mord légèrement, je retiens plusieurs gémissements comme je le peux. Soudain sa main vient saisir la serviette nouée contre ma poitrine et la défait rapidement, laissant cette dernière s’écraser sur le sol me laissant complètement nue.

Elle s’écarte légèrement de moi et me détail de la tête au pied en effleurant mon ventre de la pulpe de ces doigts ce qui me fais frissonnée. Son regard s’attarde sur mes formes et il s’assombrit d’un profond désir, presque animal. Je me sens rougir sous sont regard de braise et elle en jubile clairement.

J – « Je vais ravager ce corps pour vous faire payer votre audace et je vais prendre tout mon temps. Ce soir, vous allez me supplier très chère… »

Elle ne me laisse encore une fois pas le temps de répondre et viens s’emparer de mes lèvres. Son baiser n’a rien de tendre, il est autoritaire et sauvage. La douceur de ces lèvres contraste avec l’intensité qu’elle met dans cet échange, c’est renversant. Ces mains parcourent mon corps, augmentant ainsi drastiquement la chaleur de la pièce ou peut-être juste la mienne pendant que je passe mes mains dans ces cheveux et contre sa nuque pour approfondir le baiser. Elle passe sa langue très sensuellement sur ma lèvre inférieure, je sais ce qu’elle veut mais je ne compte pas tout lui servir sur un plateau d’argent. Mon refus de lui céder l’accès à ma langue n’a pas l’air de lui plaire et elle arrête de m’embrasser avant de me jeter sur mon lit.

Ne me demandez pas comment on est arrivées dans ma chambre, je n’en sais rien j’étais disons… concentrée sur autre chose.

J – « Je ne suis pas quelqu’un à qui l’on dit « non » miss Parker »

Ça j’avais cru remarquer…

Elle vient se placer au dessus de moi, complètement nue à son tour, et trace une ligne avec sa langue partant d’entre mes seins et allant jusqu’à mon intimité ce qui m’arracha un long frisson et un gémissement que je ne retiens pas cette fois.

J – « Et vu votre réaction sous mes caresses, vous ne voulez pas me contrarier… »

B – « Bien sur que non, mais je ne … »

Elle ne me laisse pas finir et m’embrasser à nouveau, sa main caresse mes seins et joue avec un instant avant de descende de plus en plus bas m’arrachant plusieurs gémissement et soupirs. Ça main effleure à peine mon sexe lorsque je ne parviens plus à respirer.

Je panique et me débat puis je finis par prendre une profonde inspiration et j’ouvre de nouveau les yeux. Je me retrouve essoufflée et surtout dans ma baignoire…

Attendez… je viens de rêver tout ça ?!

Je mets quelques secondes à reprendre mes esprits et une respiration normal avant de réaliser qu’effectivement ce n’était qu’un rêve, que je m’étais assoupi dans ma baignoire. Je rapproche mes genoux de ma poitrine et passe mes mains sur mon visage.

Je viens vraiment de faire un rêve érotique en fantasmant sur Jones ?
Il va clairement falloir que je garde mes distances avec cette femme, elle est dangereuse et je ne dis pas ça uniquement parce que j’ai littéralement failli me noyer à cause d’elle.

Demain je m’excuse pour mon comportement dans l’auditoire et ensuite je l’évite au maximum. C’est sur cette bonne résolution que je termine de me laver et que je pars me coucher.

Madame la doyenneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant