Chapitre 3

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Je m'arrête devant la petite guérite en briques rouges des agents de sécurité où mon rendez-vous est confirmé. On me remet un badge visiteur et je suis les indications. Un agent fait le tour de mon véhicule avec un miroir pour vérifier qu'il n'y a pas de bombe cachée. Il semble savoir que j'aime les sensations fortes. Pas de salutation, juste un simple "bonne journée". Ici, je suis considérée comme une simple touriste.

Le bâtiment est austère, avec ses briques rouges et ses lignes horizontales blanches. Personnellement, je ne suis pas fan de cette architecture. Ça ressemble à un vieux fort militaire de l'époque de l'Union. Une fois garée, je range mon sac à dos dans le coffre. Je ne prends même pas de culotte de rechange. Rien ici ne risque de me faire frissonner. Nous ne sommes ni au DARPA ni à Roswell. Je laisse ma culotte avec mon arme et attache mes cheveux avec un élastique. Je me dirige ensuite vers l'entrée de mon futur lieu de travail.

Si leur offre n'est pas intéressante, je serai sur le marché dans quelques heures. Lindsay fera fuiter l'information à toutes les agences. Le CID pourrait même revoir sa position. Martin m'en voudra peut-être d'avoir forcé la main du CID, mais il est temps que je leur fasse comprendre mon point de vue et que je renégocie mes prérogatives. Si je ne peux pas mener cette enquête en restant au CID, je la mènerai depuis une autre agence. Cette enquête aura lieu, point final. Il est inutile de tergiverser. Le Général devra répondre à mes questions, que cela soit officiel ou non m'importe peu, seule la résolution de l'affaire compte. Cependant, si je découvre qu'il m'a vendue, je risque de perdre mon sang-froid et de manquer de respect envers l'uniforme. Soyons réalistes, il y a peu de chances que le Général James Mainville s'en sorte vivant. Mes règles arriveront dans trois ou quatre jours, ce qui ne présage rien de bon pour lui.


Ce n'est pas la première fois que j'entre dans un bâtiment fédéral. Je passe le contrôle de sécurité et vais me signaler à l'accueil. Je m'assois ensuite en attendant qu'on vienne me chercher. Malgré le va-et-vient des personnes, personne ne prête attention à moi. Je sais cependant que je suis surveillée par les caméras de sécurité sous différents angles.

« Madame Lowry ? »

Un homme s'approche en souriant et me tend la main, que je serre en me levant.

« Suivez-moi, Monsieur le Directeur Chesnutt va vous recevoir », dit-il en me précédant vers les ascenseurs.

« C'est votre première fois ici ? C'est impressionnant, n'est-ce pas ? »

Euh... non.

« En effet, c'est ma première visite. J'essaie de découvrir les sièges de toutes les agences fédérales, et je prends des selfies dans les toilettes pour les publier sur mon compte Instagram. »

Je suppose que l'humour n'est pas vraiment son fort, étant donné son stoïcisme.

Nous arrivons au troisième étage et je suis l'homme à travers un couloir jusqu'à ce qu'il ouvre la porte d'une salle de réunion. Je m'assois sans invitation et j'attends jusqu'à ce que je reconnaisse le directeur qui marche dans le couloir et entre dans la salle.

« Agent Lowry, quel plaisir de vous revoir », dit-il en déposant un volumineux dossier sur la table. 

« Moi aussi, Monsieur.

— Alors, qu'est-ce qui vous a poussé à m'appeler ce matin ? Vous vous ennuyez au CID ? Votre mission récente vous a fait réaliser que vos ressources sont limitées.

— Il y a un peu de ça, en effet.

— Pourtant, vous disposez de moyens que peu d'agents possèdent. Votre carnet d'adresses est bien rempli, d'après ce que j'ai entendu.

Back in white - Reaper # 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant