Rien que Toi et Moi (Tome 1), l'histoire d'Alexander & Charlotte

25 : Rien ne va plus

Alexander

Pensait-elle vraiment que je n'en saurais rien ? Ma femme est-elle naïve et inconsciente au point de mettre en danger sa vie et celle de notre enfant. Elle voulait sauver ma soeur, je l'en remercie, mais elle aurait dû m'en parler ! Cet enfoiré l'attendait ici, il y a moins d'une heure, ma sœur ligotée à une chaise bancale.

Avec l'aide de mes hommes, nous l'avons neutralisé en moins d'un quart d'heure, cet amateur n'était accompagné que de cinq hommes qui n'avaient aucune chance face à la trentaine d'hommes que j'avais convoqués.

À l'heure actuelle, il n'est pas encore mort, mais je m'en occuperai dès que j'aurai ramené Charlotte à la maison. Je m'approche lentement d'elle, ligotée sur la même chaise bancale où était ma soeur il y a quelques minutes seulement.

Malgré sa stature sereine, je la vis frissonner dès mon premier pas. Comme je ne souhaite pas l'effrayer davantage, je me baisse légèrement en faisant attention à ma plaie. Ma tête effleurant ses cheveux, je lui murmure doucement au creux de l'oreille :

- Tu pensais vraiment pouvoir m'échapper, chérie ?

Elle me semble mitigée entre l'angoisse et le soulagement, je lui enlève le bandage qui lui cache les yeux afin que l'on puisse parler.

- Alex...murmurait-elle d'une voix enrouée, semblant ne pas y croire.

- J'attends des explications, Charlotte, l'avertis-je d'une voix tranchante, dissimulant mal ma colère.

Elle se renfrogna, me parut même...blessée ?

- Je sais que ce n'était pas l'idée du siècle, mais je n'avais pas le choix.

- On a toujours le choix, ironisais-je.

Ses yeux me jetaient un regard empli de mépris, pensait-elle vraiment que ça changerait quelque chose ?

- Penses-tu que c'est simple pour moi ? Sa vie reposait entre mes mains, Alexander Grant Walker ! Il m'a accordé une heure et demie afin que je lui apporte l'argent, si j'avais entrepris de t'en parler, elle serait morte putain. Je ne suis pas Jenny, je ne supporterai pas d'avoir la mort de ma belle-sœur sur la conscience.

Qu'elle me l'aurait dit ou non, il n'aurait pas pu le savoir. On m'a malheureusement confié une femme qui ne réfléchit pas avant d'agir, tempérament qui n'est pas adapté étant donné notre monde. L'éloigner de moi serait la meilleure solution, mais sa sécurité passe avant tout, elle ne sortira plus de notre maison désormais.

- Bien.

Levant l'un de ses sourcils, elle m'interrogea :

- Bien, dis-tu ?

Cette maligne me connaît mieux que je le pense, elle sait qu'il y aura une punition.

- Je vais devoir te punir pour m'avoir caché cela, tu le sais n'est-ce pas ?

- Je suis enceinte, je refuse que tu me frappes pour assouvir tes désirs sexuels.

- Quel beau langage... n'aie crainte, notre bébé ne sera pas impacté, prépare-toi à ce qui t'attend ce soir.

Je retire les liens avec lesquels ses mains sont liées à la chaise puis nous nous mettons en route.

- Et les trois millions de dollars ?

Me croyait-elle assez naïf pour que l'on puisse piller mon fric ?

- Je les ai récupérés, bien-sûr. Lorsque j'ai téléphoné à la banque, je connaissais déjà ton emplacement puisque lorsque tu étais dans le coma après la lune de miel, j'ai fait poser un traceur sous ta peau.