Chapitre 11

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Stiles reprit connaissance uniquement lorsqu'il sentit une main sur sa joue et qu'il entendit dans le même temps une voix l'appeler de plus en plus fort. A cela s'ajoutèrent quelques secousses moyennes. Le tout continua, dura, jusqu'à ce qu'il daigne enfin ouvrir les yeux.

Si sa vue était floue, il put reconnaître sans peine le visage de Derek, penché sur lui. Toutefois, il n'y voyait pas encore assez bien pour pouvoir détailler ses traits, encore moins reconnaître son expression.

- Bordel, Stiles !

L'hyperactif se sentit soulevé, légèrement. Une chaleur familière le gagna. Le loup l'avait ramené contre lui et l'entourait de ses bras fermement, comme s'il avait peur qu'il s'effondre à nouveau. Dans le cas présent, impossible. Encore bien à l'ouest, Stiles laissa sa tête reposer contre le torse de l'ancien alpha alors que ses fesses reposaient sur ses cuisses. Il se sentait... Faible, réellement. Pas fatigué, pas vidé, juste faible, comme s'il s'était fait agresser et qu'il peinait à s'en remettre. D'un coup, il eut une illumination. Mais oui. Il s'était fait agresser, oui, dans un sens... Soudainement, il ouvrit complètement les yeux et se mit à trembler.

- Elle... Elle était... Je...

Il n'arrivait pas à prononcer quoi que ce soit sans que ses mots ne soient un ramassis de tremblements. Diablement inquiet, Derek l'arrêta tout de suite :

- On s'en fout, plus tard.

D'un mouvement rapide et presque léger, le loup se leva, son précieux fardeau dans ses bras, et s'empressa de l'emmener dans le salon, sur le canapé. Stiles avait refermé les yeux et froncé les sourcils. Heureusement pour Derek, il n'était ni sur le point de s'endormir, ni de s'évanouir à nouveau. Il l'installa confortablement après avoir aménagé les coussins correctement, de sorte à ce qu'il puisse se tenir assis sans avoir à fournir le moindre effort. L'hyperactif était fébrile et Derek en fut complètement perturbé. Il était allé aux toilettes... Juste trois minutes. Le cœur de Stiles ne s'était emballé qu'à la fin de ce temps et dix secondes plus tard, le loup le trouvait au sol, inanimé. Que s'était-il passé ? Le réveiller avait été plus long. Derek frissonna alors que Stiles rouvrait péniblement les yeux. Il lui avait fait la peur de sa vie. Enfin... C'était la deuxième fois depuis sa tentative de suicide avortée. Le loup ne put empêcher sa main très légèrement tremblante de venir prendre celle de Stiles, complètement inerte. Il était réveillé, oui, mais son corps ne suivait pas complètement son esprit. Rapidement et parce qu'il ne savait pas vraiment ce qu'il devait faire, Derek lui proposa de boire un petit peu, de manger quelque chose, mais Stiles refusa tout d'une voix si peu assurée que son estomac se noua. Son besoin de savoir se renforça. Le cœur de l'hyperactif battait vite et son odeur transpirait la peur et la confusion.

- Prends-moi dans tes bras, s'il te plaît... J'ai besoin de toi, souffla Stiles sur un ton d'urgence.

Quelque chose en lui le tétanisait, si bien que sa respiration commençait à être irrégulière. La crise de panique était en chemin. Déterminé à l'éviter, Derek l'encercla de ses bras et le serra contre lui. Sans hésiter, l'humain se lova contre lui en tremblant. Ce qu'il avait vu, ce qu'il avait senti... Il ne l'oublierait pas de sitôt, c'était certain. Même si ce n'était pas son genre, Derek lui caressa les cheveux. Il savait qu'une étreinte ne suffirait pas. Stiles semblait en réel état de choc et ce n'était pas quelque chose à prendre à la légère. Bordel, il l'avait laissé deux minutes. Si peu de temps. Et pourtant, l'hyperactif était tombé dans les pommes. Le voilà tétanisé, quémandant une étreinte et quelque chose de bien plus fort, mais qu'il n'exprimait pas à voix haute. Le soutien de Derek ? Il l'avait et ce, dans son entièreté. L'ancien alpha le tenait entre ses bras et l'enlaçait d'une manière intime, comme il enlacerait l'un de ses proches. Stiles mit du temps à se détendre et le premier signe d'amélioration de son état fut la régularisation progressive de sa respiration. La crise de panique s'éloigna doucement, jusqu'à ne plus être envisageable aux yeux de Derek, qui décida de garder l'hyperactif contre lui. Au cas-où. Juste au cas-où. Pas parce qu'il ressentait encore cette terreur indicible, celle qui s'était manifestée lorsqu'il l'avait découvert, inconscient, dans la cuisine. Non, vraiment pas. Enfin, c'était ce qu'il préférait croire, histoire de garder la tête froide. Cela faisait déjà deux fois en quelques jours à peine qu'il lui faisait peur. La première fois, il avait un révolver à la main. Mais là... Que s'était-il passé ?

A la dériveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant