Chapitre 13

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Si Derek était bien soulagé d'une chose, c'était de voir Stiles sourire. De loin, il le regardait parler à Lydia et Isaac qui, du peu qu'il avait écouté au départ, ne lui avaient pas posé la moindre question quant à sa présence ici. Il était clair que ce fait arrangeait l'hyperactif qui, Derek le savait, avait horreur qu'on essaie de lui soutirer la moindre information sans qu'il n'accorde son consentement à ce sujet. Le pire, c'était lorsqu'il émettait clairement sa désapprobation et qu'on insistait quand même. L'ancien alpha jeta un coup d'œil à Scott. Ce dernier était occupé à réprimander Peter par rapport à sa tendance trop poussée à faire des blagues un peu trop osées. Elles partaient souvent et n'épargnaient aucun des membres de la meute. Cela ne dérangeait pas tant de monde et à vrai dire... Quasiment personne, à part Scott, qui trouvait ce côté-là de l'oncle de Derek particulièrement inconvenant. D'ailleurs, ce n'était pas la première fois qu'il le réprimandait, mais Peter n'arrivait définitivement pas à le prendre au sérieux. Pourquoi ? Parce qu'il le trouvait beaucoup trop sérieux pour pas grand-chose. Comme s'il fallait que tout soit carré – dans son genre de carré à lui, c'est-à-dire un peu ovale – et que rien ne dépasse lors des réunions de meute. Derek se souvenait d'ailleurs de la manière dont Stiles faisait tout, parfois, pour le pousser à bout. Oui, l'hyperactif était d'accord avec le fait qu'il n'y avait rien de mal et qu'être aussi intransigeant pour les réunions était complètement contreproductif, d'autant plus que cela avait tendance à mettre un peu trop de pression sur les épaules de chaque membre et pour le coup... Derek partageait également cet avis. L'on pouvait être sérieux tout en étant détendu et parfois, une petite blague – même osée – permettait de changer les idées de chacun. Tant que cela respectait les concernés... Enfin bon, pour l'instant, on le laissait parler parce qu'il était gentil, parce qu'il restait respectueux, parce qu'il était... Oui, mignon, dans un sens. Mignon car trop gentil. Après tout, comme le disait si bien Peter, il ressemblait à un petit chiot.

De toute façon, tout ce qui importait Derek à l'heure actuelle, c'était simplement le fait qu'il ne s'approche pas de Stiles. Et s'il le faisait tout de même, le loup de naissance serait là pour le rappeler à l'ordre et, si besoin, kidnapper provisoirement l'hyperactif en feignant avoir besoin de lui pour quelque chose, histoire de n'attirer l'attention de personne et de ne provoquer aucun scandale. S'il s'avérait qu'ils doivent en discuter en privé, soit. Disons que Derek n'avait pas la moindre intention de se donner en spectacle, tout comme il ne voulait pas mettre Stiles dans l'embarras. Il n'oubliait rien des évènements qui l'avaient conduit à loger ici pour l'instant, tout comme il n'oubliait rien de cette fébrilité qu'il percevait chez lui. Stiles, en dépit de son air à peu près détendu, restait fragile sur plusieurs points. Derek se méfiait non seulement parce qu'il n'avait pas eu l'occasion de discuter avec lui de la raison précise de son évanouissement, mais également parce qu'il redoutait de le voir retomber aussi bas qu'il ne l'avait été en début de semaine. Alors oui, Derek continuait d'avoir peur pour lui, et à raison. Tant qu'il ne serait pas certain que Stiles avait complètement laissé tomber son idée lugubre – il le lui avait assuré, mais le loup avait besoin de preuves – et tant que le jeune homme n'irait pas mieux en profondeur, il ne relâcherait pas sa vigilance.

Isaac vint rapidement discuter avec lui, un peu de tout et de rien. Le bouclé était adorable, d'autant plus que Derek savait que ce dernier le connaissait fort bien. Lui et Isaac étaient proches, tout simplement parce qu'il était celui qui l'avait sorti des griffes de son père et qui l'avait longuement hébergé au loft, le temps qu'il se trouve un appartement et qu'il ait de quoi subvenir à ses propres besoins. Ainsi, il montrait sans arrêt au loup toute sa reconnaissance, sans jamais en faire trop. En échange, il faisait également attention à lui et, loin d'être bête, Isaac avait remarqué la légère tension qui émanait de lui mais, au lieu d'en parler et de risquer d'alerter de trop nombreuses oreilles indiscrètes, il décida de faire de son mieux pour le détendre. Il lui raconta alors sa journée, ajoutant çà et là différentes anecdotes qu'il trouvait amusantes, histoire de le dérider un peu. Derek, conscient de ses efforts, s'autorisa un léger sourire et quelques gestes affectueux, purement amicaux. Cependant, il ne cessa de garder un œil sur Stiles qui fit un signe de tête à Lydia et lui faussa doucement compagnie en lui offrant un sourire. Mais, instinctivement, il sut qu'il s'agissait là d'un moyen pour l'hyperactif de mentir, de se dérober avec discrétion. Et son odeur, qu'il continuait de scruter, le lui prouvait tout autant que son regard. Ainsi, Derek discuta encore un peu avec Isaac avant de lui dire qu'il revenait, qu'il avait quelque chose à faire.

A la dériveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant