Chapitre 12

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Le voyage était... Indescriptible. Il dura deux jours, en volant sur leurs épées. Encore un temps qui filait trop lentement, loin de l'être aimé. Ces deux jours parurent longs, tellement longs que ça ne pouvait être qu'une plaisanterie du destin. Lan XiChen avait l'impression que les seconde étaient devenues heures, et qu'il serait mort et pleuré avant de pouvoir revoir les yeux bleus de l'homme qui avait volé son cœur.

Et pourtant, ces 48 heures passèrent tellement rapidement qu'il n'en gardait aucun souvenir, comme si elles n'avaient jamais existé.

Un million de questions tournoyaient en une ronde folle et interminable dans son esprit. Qu'allait t-il bien pouvoir dire ? Comment amener le sujet, ô combien sensible, de ses sentiments qui augmentaient à chaque battements de cœur ? Le stress l'assaillait de toute part, l'empêchant de respirer. Ses mains tremblaient d'appréhension au fur et à mesure qu'ils approchaient.

Quand son cerveau lui hurlait de faire demi-tour, terrorisé, son cœur, lui, gonflait encore et encore, comme s'il voulait envahir chaque recoin de son être. Le bonheur dénouait sa gorge serrée par la peur de l'erreur.

Quand ils furent sur le point d'entrer, de se poser et de ranger leurs lames respectives, l'esprit de Lan XiChen était encore déchiré entre ces différentes émotions. Aucune ne parvenait à prendre le dessus sur l'autre, et à l'étouffer jusqu'à ce qu'elle disparaisse.

Ils entrèrent dans la ville. Wei WuXian souriait largement, ce qui apaisa Lan XiChen. Ils n'étaient pas arrivés dans un monde inconnu. Ils étaient chez le rouge. Malgré le fait que le jeune homme habitait maintenant à Gusu, avec eux, ses racines et son enfance resteraient éternellement présents derrière les Lotus qui ne poussaient qu'ici.

Celui qu'on nommait anciennement le 'Patriarche des Yiling' leur nomma chaque endroit qui avait changé, riait seul devant des lieux remplis de souvenirs enfantins chargés de bonheur. Malgré le rejet et la tristesse, c'était ici qu'il avait grandi, et personne ne méritait qu'on lui fasse oublier qu'un jour, il avait été jeune.

Quand ils parvinrent devant le logement des Jiang, Wei WuXian les guida à travers les pontons et points d'eau entrelacés, qui formaient un labyrinthe connu que de ceux qui y habitaient.

Il finit par s'arrêter brutalement sous le regard soudainement inquiet de Lan WangJi.

- Rien n'a changé.

La voix habituellement joyeuse du jeune homme vibrait maintenant d'émotions tellement entremêlées qu'elles en devenaient inséparables. Tristesse, joie et surprise étaient les seules qui semblaient ressortir.

Le rouge reprit.

- Rien n'a changé ici. En ville, tout est différent.

Il passa un doigt sur une des rambardes qui encadrait les ponts.

- Et pourtant, tout était détruit. Il a fait reconstruire chaque chose de la même manière.

Wei WuXian leva la tête, et Lan XiChen aperçut une larme silencieuse rouler sur la joue pâle. Il n'avait pas l'habitude de voir l'homme pleurer, et son coeur se brisa, touché par les émotions profondes qui secouaient le joyeux rouge.

Lan WangJi s'empressa de consoler son mari, essuyant ses larmes comme si elles étaient affreuses. Wei WuXian retrouva vite le sourire grâce aux tendres soins de son époux, mais, malgré tout, une certaine note de tristesse continuaient de flotter dans ses yeux si clairs.

Le rouge finit par réussir à les conduire vers ce qui semblait être l'endroit où le chef de clan accueillait ses visiteurs, mais qui devait aussi faire office d'une sorte de lieu de travail.

Au moins jusqu'à demain [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant