Au moins jusqu'à demain [TERMINÉE]

Chapitre 5

Lan WangJi finit par séparer de force les deux frères, se plaçant devant Wei WuXian dans une posture défensive, même si il savait que son amant ne serait pas blessé. On était jamais trop prudent.

Mais cette expression semblait ne pas avoir de prise sur l'ancien patriarche des Yiling, qui continuait à provoquer son didi, caché derrière son époux.

Il finit par sortir de l'ombre protectrice de celui-ci quand Jiang WanYin se calma, sûrement parce que le violet s'était rendu compte qu'il n'avait plus 16 ans, et qu'il n'avait plus le même statut, la même réputation qu'à cette époque.

Le rouge s'approcha furtivement de son frère, sous le regard méfiant de tout le monde. Qu'allait-il faire encore ?

Il se planta devant Jiang Cheng, un grand sourire au lèvres, paraissant tellement innocent et prêt à se repentir, mais ses yeux étaient symbole que la farce n'était pas encore terminée, toujours pas.

- Lan Zhan ! Prépare-toi !

Lan XiChen fronça les sourcils. Préparer ? À quoi ? Il se tourna vers son jeune frère, mais celui-ci semblait avoir compris. Le chef de clan Lan finit par hausser les épaules, il verrai bien.

Wei WuXian regarda calmement son frère, dont le corps était crispé, sur la défensive, avant de brutalement, sans prévenir, lancer son bras vers le visage de son frère et... Attraper le ruban et décorations violettes qui maintenaient sa chevelure en un chignon sévère.

Wei WuXian se précipita vers Lan WangJi, qui le prit dans ses bras, et ils s'enfuirent tous deux en courant, le rire du rouge résonna un moment.

Lan XiChen ne se préoccupa même pas de regarder dans leur direction. Il était étrangement incapable de détacher ses yeux de Jiang WanYin.

Celui-ci observait son frère disparaître, des éclairs à rendre jaloux Zidian sortaient de son regard bleu

Lan XiChen n'aurai jamais pu deviner que le chef de clan Jiang avait des cheveux si long. Il ne put s'empêcher de regarder le mouvement hypnotisant des mèches noires tranchant avec la pâleur de sa peau.

Jiang Cheng secoua la tête, les sourcils froncés, pour dégager ses cheveux hors de son visage. Il détestait les avoir détachés, et ça, seul son frère pouvait le savoir.
Il regarda à ses poignets, mais il savait parfaitement qu'il n'avait pas amené de ruban supplémentaire. Il n'avait pas prévu de rencontrer quelqu'un d'assez fou pour lui défaire de force sa coiffure. Il n'y avait que Wei WuXian pour faire ça.

Jiang Cheng soupira. Il fallait qu'il retrouve son frère pour pouvoir reprendre un semblant de dignité.

Il s'apprêtait à partir dans la direction prise par Wei WuXian, quand il sentit une certaine tension dans une de ses mèches lâches, comme si quelqu'un l'avait attrapée, et refusait de la lâcher. Sûrement quelqu'un qui, en voyant le chef de clan Jiang retrouver un caractère un peu enfantin, avait eu un élan de courage insensé.

Jiang Cheng se tourna vers la personne assez folle pour oser faire ça, avec le but suprême de la frapper à mort, mais s'arrêta dans son mouvement en croisant un regard prune et doux.
Tout son corps se figea. Lan XiChen.

- Chef de secte Jiang. Vous avez de très longs cheveux, pourquoi ne les laissez-vous pas détachés ?

Le ton tranquille de l'homme agita les sentiments de Jiang Cheng au plus profond de lui. Il détestait cette sensation. Et pourtant il ne pouvait s'empêcher de rechercher la compagnie du blanc.

Il sentit le haut de ses oreilles chauffer, mais s'efforça de garder un visage neutre.
T'es beaucoup trop près. Recuuuuule !!!

Pour une fois, Jiang Cheng bénit Wei WuXian pour son irrespect et son peu d'intelligence.
Le violet bougea de manière à ce que sa chevelure couvre son visage et ne laisse apparaître que ses yeux.

Il commença à fusiller du regard l'homme à quelques centimètres de lui, afin de le faire reculer et de pouvoir s'enfuir, mais tout son plan s'effondra quand il sentit des doigts pâles et tièdes caresser sa joue et repousser les mèches sombres sur les côtés de son visage.

Il eut l'impression d'être en feu, son coeur battait bien trop vite, et il était sûr que chacune des emotions qui se battaient au sein de son corps apparaissaient tour à tour, transparentes, dans ses yeux. Amour, désir, peur, colère, joie et gêne.

Lan XiChen regarda les iris bleus de Jiang WanYin s'écarquiller, remplis de surprise.
Il ne put s'empêcher de sourire face à cette réaction. Il est beau.
Il se gifla intérieurement.
Et malgré la douleur morale, il continua d'admirer le contraste entre le teint blanc et les mèches d'obsidienne.

Il finit par se reculer, et regarda Jiang WanYin reprendre contenance, tout en essayant de ramener ses longues mèches dans son dos. Ça semblait le gêner.

Pendant un instant, Lan XiChen s'imagina détacher le ruban qui ornait son front, s'approcher tranquillement du violet, attraper sa chevelure et la nouer simplement.
Il arrivait parfaitement à se dessiner le corps d'abord crispé du jeune homme, avant qu'il ne se détende contre lui.

Il secoua la tête. Il ne comprenait pas pourquoi il imaginait de pareilles scènes. Ce n'était pas correct.

Et pourtant, pendant cet instant étrange, dans ses rêves, il s'était senti à sa place. Comme si c'était ce pourquoi il était né.

Il regarda attentivement le violet, et une fois encore, il le trouva magnifique.

Il s'approcha, et tendit sa main vers son front, puis la laissa tomber. Il ne pouvait pas faire ça. Pas tout de suite en tout cas.

Il finit par soupirer, avant d'attraper un des rubans pâles qui entouraient ses poignets.

Il n'arriva pas, cependant, à résister à l'envie de nouer lui-même les cheveux lisses.

Il passa une main dans la lourde chevelure, et croisa le regard totalement choqué de Jiang Cheng.

Il lui sourit abant de ramener les mèches, et de les attacher simplement.

Il finit par se rendre compte de combien ce geste était intime, et recula comme s'il s'était brûlé.

Les deux chefs de clan se regardèrent un instant comme s'il se voyaient pour la première fois.

Jiang Cheng recula, les joues cramoisies, avant de tourner les talons, et de courir à la poursuite de son frère.

Lan XiChen tendit la main, une tristesse incompréhensible envahissait son corps.

- WanYin...