DISPARUE [Toji Fushiguro X OC]

Chapitre 3

Les rayons du soleil réveillèrent en premier le noiraud qui cligna des yeux longuement avant de s'accommoder à la luminosité de la pièce.

Il passa ses mains sur ses yeux pour se réveiller avant de les tourner vers la jeune femme. Elle dormait encore. Il se doutait que dans une situation pareille, sa nuit avait dû être courte.

Il regardait sa poitrine monter et descendre et sa bouche légèrement entrouverte. Quelques mèches de cheveux retombaient sur son visage, cachant ses yeux des rayons de lumière. Il se dit que définitivement, elle n'aurait jamais dû se trouver ici. Elle était bien trop pure et innocente pour côtoyer ce monde, son monde.

Elle était un dommage collatéral du plan de ses employeurs. Il se rassurait en se disant que ce n'était l'affaire que de quelques heures, le temps que la rançon soit envoyée.

Il se levait et repositionnait correctement son masque avant de sortir de la pièce et de se poster devant l'armoire du couloir. Après avoir fait défiler ses yeux sur l'étagère, il trouvait un paquet de biscuits secs et le ramenait dans la pièce où il avait dormi.

Il s'asseyait sur le bord de son lit et la brune ouvrit doucement les yeux en entendant l'emballage s'ouvrir. Elle s'était endormie d'épuisement et des cernes se dessinaient sous ses yeux. Le silence de la pièce fût abrégé par les gargouillements de son ventre, elle n'avait pas mangé depuis hier midi. Les yeux bleus de son ravisseur vinrent se poser dans les siens, mâchant son biscuit il l'observait loucher sur le paquet de gâteaux. Il se dit qu'elle n'avait pas dû manger depuis longtemps.

Il posait le paquet sur la table et s'abaissait au niveau des liens de la jeune femme. Il ne pensait pas qu'elle serait tentée de s'enfuir au vu de son caractère, et même si elle tentait, il était bien plus grand qu'elle et ses jambes la rattraperait avant qu'elle ne franchisse la porte de la pièce.

Il ôtait les menottes et elle se redressait, les poignets endoloris, elle grimaçait en passant ses doigts dessus. Ses articulations étaient bleutées, il regrettait presque de l'avoir laissé dormir ainsi. Elle relevait le regard vers lui, il se trouvait à quelques centimètres de son visage.

Elle essayait de détailler ses yeux, les traits que son visage couvert lui laissait apercevoir avant qu'il ne se relève en prenant appui sur ses mains et ne lui tendent les biscuits.

Il l'observait manger de petits bouts, la bouche encore endormie et se dit qu'elle n'avait pas bu non plus de la nuit. Alors il se levait et lui tendit une bouteille d'eau qu'il était allé chercher avec le paquet de gâteaux ; elle la terminait presque entièrement.

Elle lui tendit de nouveau la bouteille transparente et il la reprit avant de se reconcentrer sur son téléphone. Celui qui l'avait chargé de l'enlever aurait dû l'appeler depuis cinq minutes.

Il relevait les yeux vers la brune, elle s'était adossée contre le mur et regardait le soleil par la fenêtre. Elle ne bougerait pas.

Il se leva de son lit et ferma la porte avant de monter les escaliers et sortir de l'abri. Le ciel clair l'éblouit un instant, il allumait une cigarette. Il n'avait pas le droit de le contacter, mais ça le démangeait. Il ne supportait pas les retards. Il était toujours très ponctuel, et dans ce genre de métier, c'était un fondement.

Son téléphone se mit à vibrer et il le portait à son oreille en prenant une bouffée.

- On a un problème.

Il ne répondit pas, attendant que son interlocuteur en dise plus, soufflant la fumée de sa cigarette qu'il reporta à ses lèvres.

- Le père n'a pas l'argent en liquide, il a besoin de quelques jours pour le rassembler.