DISPARUE [Toji Fushiguro X OC]

Chapitre 6

Il était sorti quelques heures pour aller chercher des vêtements propres. Il avait laissé la jeune femme libre, il avait juste verrouillé la porte avec les chaînes.

Il attendait de recevoir un appel de ses employeurs dans les jours à venir pour savoir ce qu'il devait faire d'elle.

Son arme chargée sur le siège passager, il regardait dans le rétroviseur depuis quelques minutes une voiture noire. Il avait la certitude qu'elle le suivait depuis quelques kilomètres.

Il décida de ne pas éveiller les soupçons en cherchant à la semer. S'ils en avaient après lui, qu'ils viennent.

Il se garait à quelques kilomètres de l'abri, ne cherchant pas à cacher la voiture dans les feuillages de la forêt.

Il avait eu raison, la voiture qu'il soupçonnait s'arrêta près de la sienne.

Caché derrière un arbre, il épiait l'homme sortir de la berline. Il n'était pas très grand, du moins, moins que lui, il faisait peut-être 1m80. Les verres de ses lunettes rondes sur son nez étaient épais ; il devait être myope.

Le blond regardait furtivement à l'intérieur de la voiture de celui qu'il avait suivi, y cherchant un quelconque indice.

S'il suivait les traces de pas qu'avaient volontairement laissé le noiraud, il se retrouverait à l'abri.

Celui aux cheveux corbeaux prit de l'avance pour arriver avant lui, contournant le chemin principal. Il se retournait quelques fois pour savoir s'il le suivait toujours.

Il arriva près des chaînes qu'il défit sans faire de bruit avant de les poser sur le côté et de pénétrer à l'intérieur.

L'entendant rentrer, la jeune femme s'avança vers les escaliers pour lui montrer un de ses dessins.

Elle avait pris l'habitude de les lui montrer une fois terminé.

Plaqué contre le mur derrière la porte, il lui fit signe de se taire et de regagner sa chambre silencieusement.

Il patienta quelques minutes avant que la poignée ne se tourne. Il avait entendu ses pas sur le béton des marches qui menait à la porte.

Celui qui l'avait suivi ouvra doucement la porte, jusqu'à l'ouvrir en grand et porta son regard vers les escaliers qui menaient au sous-sol.

D'un coup de pied dans l'abdomen, le noiraud le fit dévaler les marches et s'écraser contre le mur dans un bruit assourdissant.

Une arme pointée en sa direction et le masque toujours sur le nez, il somma l'homme de décliner son identité.

Pour seule réponse, il l'entendit rire en tentant de se relever, prenant appui sur ses paumes.

Un coup de pied atterri cette fois dans ses côtes, le faisant retomber au sol.

- T'es qui toi putain ?

- Je viens pour la nana calme-toi.

- C'est moi qui ai son contrat.

- Plus maintenant.

Il se releva en repositionnant ses lunettes sur son nez.

- Le père a refusé de payer la rançon. Alors ton boss n'est pas content et veut que je livre la tête de ton contrat sur un plateau.

- Pourquoi ils ne m-

- Parce qu'ils savent que tu aurais refusé de tuer une innocente. T'as beau être un tortionnaire reconnu, t'as des principes. Mais moi, non.

L'homme à lunettes frappa dans le poignet du noiraud qui lâcha l'arme au sol avant de tenter de le frapper au visage.

Il esquiva son coup avant d'écraser son poing dans le nez de son agresseur qui, de par sa force, tomba une nouvelle fois au sol.

- On m'avait prévenu, mais je ne m'attendais pas à une telle force.

Le blond riait en se tenant le nez. Il était bien moins musclé que celui qui avait enlevé la fille du collectionneur d'art.

Tous les tueurs à gages ne sont pas des hommes forts, au vu des longs doigts fins du blond, le noiraud devinait que lui était maître dans l'art de l'étranglement.

Il souleva l'homme par son col de chemise avant de le plaquer au mur, sa tête le heurtant dans un bruit sourd.

- Comment t'as su où j'étais.

- Je t'ai suivi.

- C'est moi qui t'ai emmené là.

L'homme rit à nouveau, ses dents déchaussées témoignaient qu'il avait été de nombreuses fois frapper dans la mâchoire.

- COMMENT T'AS SU OU J'ETAIS ?!

Le tortionnaire perdait patience. Il ne laissait jamais aucun indice de son passage, changeait régulièrement la plaque de sa voiture, ne se faisait jamais remarquer ni voir des différentes caméras de surveillance d'où il passait. Personne ne connaissait ses planques.

Il fît claquer une nouvelle fois le crâne du blond contre le mur.

- Il a mis un traceur sur ta voiture le soir où il t'a donné le contrat. Il savait que t'arriverais à enlever la fille mais il avait aussi prévu que le vieux ne paierait peut-être pas.

Le noiraud repassa la soirée dans sa tête sans se souvenir d'avoir vu quelqu'un s'approcher de sa voiture. Il était toujours plus que prudent, il l'aurait forcément remarqué.

- Il m'a dit qu'il avait déjà versé la somme sur ton compte. Laisse-moi juste récupérer la fille.

À l'embrasure de la porte de la chambre, elle avait tout entendu.

Son père n'avait pas payé la rançon. Elle savait qu'il ne l'appréciait pas, mais de là à la laisser aux mains de tueurs à gages, elle tomba des nues.

Ils n'avaient jamais rien partagé et s'étaient retrouvé forcés de cohabiter à la mort de sa mère, ayant fait promettre à son mari de ne pas l'abandonner dans un foyer ou une famille d'accueil. Elle n'avait pas été désirée par son père et même s'il avait tenu sa promesse en acceptant de la garder sous son toit, son adolescence n'avait pas été des plus belles.

Mais de là à la laisser mourir.

Elle recula lentement du pas de la porte, cherchant du regard tout objet qui pourrait lui permettre de se défendre. Mais rien. Le noiraud ne l'aurait pas laissé avec un objet tranchant sans qu'elle ne soit menottée. Elle ne pouvait pas s'enfuir, la fenêtre de la chambre avait des barreaux et était si petite que même sans, elle n'aurait pu la briser pour s'y engouffrer.

La salle de bain ne comportait pas de fenêtre et ne contenait rien qui puisse lui permettre de se protéger, il avait caché les ciseaux qui lui avait servi à couper le fil de ses sutures lorsqu'elle l'avait soigné il y a quelques jours.

Pour sortir par la porte, elle devait passer par le couloir où les hommes se trouvaient.

Il n'y avait pas d'issus.