Chapitre 19

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Une tempête avait frappé le cargo la nuit dernière, donnant des nausées à la blondinette qui avait fini par s'endormir les deux mains sur la bouche pour s'empêcher de vomir.

Quelques jours étaient passés mais la fille du collectionneur n'avait trouvé aucune échappatoire, elle avait pensé à attaquer un des hommes lors du repas mais ils ne leur jetaient de la nourriture que dans du plastique à travers la trappe, elle n'avait pas pu les atteindre. Sarah parlait beaucoup, elle était anxieuse et avait besoin de parler. La plupart du temps la criminelle la laissait converser seule. Elle n'avait pas l'air d'attendre de retour de toute façon.

Elle lui avait appris qu'elle était sortie dans un club à la recherche d'un homme qu'elle pourrait faussement séduire pour avoir de l'argent avant d'arriver ici. Elle accumulait déjà un travail à côté de ses études, mais elle n'arrivait plus à se nourrir à la fin du mois. Ses parents l'avaient laissé prendre son indépendance en lui téléphonant une fois dans le mois, tentant de lui envoyer quelques euros par ci et par là, mais trop fière elle n'avait rien dit.

Elle venait des pays de l'Est, d'où son léger accent. Elle avait raconté que son enfance avait été paisible et brodée mais que par manque d'argent, elle s'était tournée vers la magouille pour les fins de mois.

Elle faisait beaucoup de crises d'angoisse, et dans ces moments la brune essayait de la rassurer tant bien que mal. Mais elle aussi avait connu ça, et seul le temps faisait passer une crise de panique.

La prostituée s'était murée dans le silence, riant quelquefois quand la jeune paniquait.

Allongée sur le sol froid, la brune comptait pour la centième fois les trous sur le plafond. Son dos la faisait souffrir à force de dormir par terre.

Elle se torturait l'esprit à essayer de réfléchir comme le noiraud, mais rien ne lui venait. Elle n'avait aucune occasion. La trappe s'ouvrit et toutes clignèrent des yeux pour s'acclimater à la luminosité que celle-ci laissait entrer. Elle avait fini par perdre la notion du temps à force de ne pas voir la lumière du jour.

Deux hommes descendirent pour la relever et la trainer sur le ponton.

Les rayons frappaient sa peau et elle respira enfin l'air frais, elle pensait devenir folle à force de renifler sans cesse l'odeur d'humidité du fond de cale.

Les mains toujours liées, elle essayait de regarder autour d'elle, mais à part la mer à perte de vue il n'y avait rien. Le bateau devait avoir pris la mer depuis quelques jours.

Elle se laissait porter jusqu'aux pièces principales du bateau, passant par des couloirs lugubres, elle devinait que les différentes portes menaient aux chambres des marins.

Ses rangers claquaient sur le sol en métal, tentant de se frayer un chemin entre les différentes embrasures du navire.

Les hommes étaient armés de glock à la ceinture, elle devinait des couteaux dans leurs bottes, la couture se faisant plus gonflée sur l'extérieur de leurs chaussures.

Elle ne pouvait rien tenter, et sur un bateau bondé d'hommes armés, elle ne ferait pas le poids.

La maintenant toujours par les bras, un des hommes s'arrêta devant une porte avant de toquer et d'attendre que l'hôte l'invite à rentrer.

Une pièce en acajou avec quelques hublots se présentait à ses yeux. Un bureau du même bois où étaient posés une radio et quelques appareils de mesure donnait presque une allure de pièce chaleureuse.

Ses pieds se posèrent sur un des tapis ornés de motifs occidentaux quand ils la trainèrent dans la pièce.

Elle regardait l'hôte, c'était un homme d'une quarantaine d'années, fin et bien habillé. Aucun cheveu ne dépassait de sa coupe scintillante à cause du gel.

DISPARUE [Toji Fushiguro X OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant