Chapitre 22

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Les hommes de main du collectionneur d'art avaient passé à tabac le noiraud, pratiquement tabassé à mort et laissé à la lisière de la forêt.

Les contusions et traumatismes parsemaient son corps, ses doigts avaient été brisés uns à uns, son arcade sourcilière était en miettes et une tache noire se dessinait devant son œil droit.

Il avait repris connaissance quelques heures plus tard, son corps enseveli par la neige et réveillé par le froid. Il avait réussi à se relever et avait tenté de rejoindre la voiture qu'il avait laissée à l'entrée du manoir mais elle n'était plus là. Ils avaient dû faire disparaitre les preuves.

Alors il avait rampé, trébuché jusqu'à rejoindre leur appartement. Le froid et les nombreuses fractures le paralysant, il avait mis des heures à regagner leur logement, sentant son corps le lâcher à chaque pas qu'il faisait. Plus les kilomètres passaient plus la tâche noire sur son œil s'intensifiait.

Il n'avait qu'une chose en tête, la retrouver.

Il perdait connaissance tous les quarts d'heure, trainant tant bien que mal sa jambe sans doute fêlée par les coups de batte qu'il avait reçus.

Il n'était pas censé se relever, mais jamais il ne se laisserait abattre en sachant que sa belle était en danger.

Il s'était évanoui quelques heures en atteignant enfin le salon.

Il ne pouvait pas la chercher dans cet état. Alors difficilement, il avait réussi à atteindre l'armoire à pharmacie de la salle de bain, complétée et rangée par urgence par sa partenaire.

Elle avait tant insisté pour avoir un arsenal de médicament, il avait fini par céder et c'est sans doute ce qui l'avait sauvé ce jour-là.

Il avait cligné des yeux pour tenter de faire partir la tache noire mais il savait que ça devait être dû à un décollement de la rétine causée par les coups qu'il avait reçus au visage. A force, sa partenaire était devenue une médecin amatrice qui lui partageait son savoir.

Cherchant toujours à connaître les limites des corps qu'elle torturait, elle prenait soin de toujours se renseigner davantage.

Il avait bandé ses doigts ensemble à l'aide de sparadraps et de bâtonnet en bois pour laisser le temps essayer de réparer ses os, désinfecter ses plaies ouvertes et nettoyer le sang qui avait recouvert sa peau.

Il avait du mal à respirer, le nez cassé et la mâchoire endolorie il arrivait à peine à laisser passer un filet d'air pour s'oxygéner.

Se raccrochant comme il le pouvait aux bords du lavabo, il avait avalé tout un tas de comprimés, ingérant des anti-inflammatoires et de la morphine. Ses articulations en vrac, il avait réussi à atteindre son pc portable et s'était mis en quête de retrouver une trace de sa brune.

Il y avait passé des heures malgré sa fièvre élevée et son acuité visuelle réduisant presque à néant son champ de vision à chaque fois que ses paupières se fermaient. Il avait fini par reperdre connaissance, le plongeant dans un coma de plusieurs jours.

Quand il s'était réveillé, la morphine avait endolorie son corps et la vie lui semblait plus assimilable une fois que la fièvre eut baissée.

Il avait cherché des jours entiers dans tous les pays où elle pouvait se trouver, il avait fini par suivre la piste du trafic de femme.

Son père avait parlé de bateau alors pendant des heures il s'était renseigné sur les ports le plus proches d'ici, les pays qu'ils desservaient, la taille des navires. Il était devenu incollable en transport marin.

DISPARUE [Toji Fushiguro X OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant