Violette appuie sur la poignée de la porte neuf d'une manière monotone, elle va chercher son amie pour lui demander de se ramener. Elles ont choisi l'hôtel Noctis, petit endroit tranquille, avant l'enterrement de vie de jeune fille de Iris. En un grincement discret, la porte de bois s'ouvre et elle peut découvrir que son amie n'est pas là, pourtant elle devrait l'attendre. Sans se soucier de rien, elle continue dans la chambre en se disant qu'elle est sûrement occupée quelque part. Mais quand elle franchit le salon, les sous-vêtements jetés par terre la font s'arrêter net. Un frisson lui parcourt le corps ; elle se questionne sur la provenance des habits. Comment aurait-elle pu, seulement quelques jours avant son mariage, tromper son futur mari ?
Elle analyse la situation puis s'avance. Néanmoins, dans une hésitation, elle se dit qu'il est préférable de rester là. Après quelques secondes, elle regarde sa montre et se dit qu'elles vont être en retard ; alors elle entre dans la pièce. Iris est allongée sur le lit, mais un homme se tient sur elle. Le souffle court de Violette l'empêche de se tenir cachée bien longtemps ; il se retourne.
Elle ne parvient pas à reconnaître son visage. L'homme reste impassible, un sourire sur le visage. Dans un élan d'incompréhension et de colère, elle s'avance.
- Ce n'est pas possible, Iris, comment tu as pu ? Crie-t-elle.
En voulant jeter un regard noir à son amie, elle découvre l'horreur. Iris est belle et bien allongée, mais dans une mare de sang. L'homme se redresse et tente de la prendre dans ses bras. Elle parvient à esquiver et s'en va en courant. Elle dégaine le plus rapidement possible son portable en cliquant sur le bouton de l'ascenseur, comme si appuyer plusieurs fois allait le faire arriver plus vite. L'homme, une serviette de bain sur les hanches, essaie de la rattraper.
Violette parvient à pénétrer dans le petit huit-clos de fer et prie pour que les portes se referment avant qu'il n'arrive. Elle est en train d'appeler la police, mais les sonneries se répètent. Les pas de l'homme se font de plus en plus rapides. Les portes se ferment et Violette est à bout de souffle. Alors qu'elle croit être sauvée lorsque l'interlocuteur décroche, une main attrape la porte de l'ascenseur. Elle tombe sur le répondeur tandis qu'il parvient à entrer, pour tomber nez à nez avec elle.
- Ne fais pas ça. Pose ce téléphone. Dit-il calmement.
- Enlevez vos mains de ces portes et allez-vous-en, tout de suite ! Lui crie-t-elle.
Il entre dans l'ascenseur avec elle et ferme les portes avant qu'elle n'ait pu l'en empêcher.
- Excuse-moi, je t'ai fait peur ? Quelle maladresse, je ne voulais pas...
- Ne bougez pas, je suis en train d'appeler la police !
- Pas la peine de crier, tout va bien. Dit-t-il.
- Ils vont arriver, et je vais tout leur dire ! Hurle-t-elle.
L'ascenseur bouge, alors qu'aucun d'eux n'a pressé de bouton.
- Silence. Lui murmure-t-il.
Les portes s'ouvrent au rez-de-chaussée de l'hôtel, personne n'est dedans.
La femme de ménage entre avec son chariot et appuie sur le bouton du dernier étage pour commencer son nettoyage. Elle remarque une trace timide sur les portes de fer. Elle s'en rapproche alors et plisse les yeux pour mieux l'observer. Avec un chiffon, elle essuie la petite marque rouge qui salissait l'endroit, puis se met normalement au travail. Sa tournée se poursuit après les premières chambres pour récupérer les déchets des clients. Tour à tour, elle entre, nettoie et referme pour ensuite passer à la suivante. Il semble que le petit hôtel soit vide.
Elle place son chariot devant la chambre neuf. De sa petite voix, elle vérifie qu'il n'y ait personne. Après vérification, elle ouvre machinalement le verrou avec sa clé. Lorsqu'elle pénètre dedans, elle découvre des sous-vêtements étalés parterre, parmi divers emballages. Sans se soucier de rien, elle commence donc à nettoyer la chambre. Elle ramasse tous les déchets et les jette dans son chariot. Un bruit de plastique l'intrigue dans son action. De pièce en pièce, elle fait rouler son chariot pour trouver de quoi il s'agit.
Elle parvient à une porte fermée à double tours. Selon la configuration classique de l'hôtel qu'elle connaît bien, il s'agit des toilettes. Elle passe sa clé dans la serrure, mais rien ne se passe. Normalement, son jeu est censé ouvrir toutes les portes. Elle essaie tant bien que mal d'entrer, en vain. Alors, elle part appeler l'accueil via le téléphone de la table de nuit. Mais la sonnerie ne retentit pas. Elle cherche alors à savoir ce qu'il se passe, puis elle découvre qu'il est débranché. Elle se baisse pour rebrancher le fil mais une couleur inhabituelle l'interpelle. Lentement, son corps se redresse. Sous la couette maladroitement rabattue, elle fait une terrifiante découverte. Une tâche de sang recouvre le haut du lit. Avec un peu d'angoisse, elle soulève les draps et découvre que tout le matelas est imbibé.
Apeurée, elle tente de quitter la chambre mais se retrouve en face de la porte fermée. Elle l'avait pourtant laissée ouverte. En vitesse, elle rentre la clé dans la serrure et la tourne dans tous les sens mais rien ne bouge.
- Qu'est-ce qui vous arrive ?
Elle se retourne en sursaut et découvre un homme plein de sang, dressé devant elle.
- Quelque chose ne va pas madame ? Demande-t-il.
- J'ai... J'ai entendu... J'ai cru avoir entendu du bruit... Alors je suis allé voir... Chuchote-t-elle.
- Enfin, il n'y a pas de bruit ici. Affirme-t-il.
- J'ai dû me tromper alors, je vais repartir faire mon ménage. Dit-elle peu sûre de ses paroles.
- Allons, vous ne voulez pas continuer cette chambre ? Vous me plaisez. Dit-t-il en souriant.
Discrètement, elle continue d'essayer d'ouvrir la porte d'entrée dans son dos.
- J'ai encore beaucoup de travail, je pense que c'est mieux de repasser plus tard...
- Restez là. Murmure-t-il.
Elle se retourne et essaie d'ouvrir de toutes ses forces la porte en tapant dessus.
- À l'aide ! Au secours ! Crie-t-elle.
Il approche et la colle contre la porte. Les lumières s'éteignent en clignotant.
-Silence.
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