************** Kadia ****************
La matinée était passée tellement vite que je
n' en revenais pas d'être déjà en train de déjeuner.Mes collègues discutaient entre eux alors que moi j'avais la tête ailleurs.
Vers lui.
J'attendais qu'il me rappelle.
Déjà que j'étais sur un nuage mais ce magnifique bouquet de fleurs m'avait mise de très bonne humeur.
En quittant Toubab dialaw, j'avais une boule au ventre car son attitude me déconcertait complètement mais avec cette énorme surprise qu'il m'avait préparé, tous mes doutes se sont envolés.
Je repensais aussi au fait qu'il ait appelé ma mère.
Son geste m'avait touchée.
Je n'avais pas vraiment réfléchi à ce genre de choses à vrai dire et quand ma mère m'appelé pour me faire savoir qu'elle était plus heureuse que jamais et qu'elle était vraiment fière de moi, une forte émotion m'a envahie.
Pour ne pas montrer mon ressenti et camoufler toutes ces sensations, je me suis enervée sur l'histoire du drap qui au final n'était sûrement qu'un faux pretexte pour ne pas me laisser submerger.
Et maintenant ces fleurs?
Je picorais avec ma fourchette quand une voix m'interrompit.
- tu sais que tu gaspilles la nourriture?
Je levais les yeux pour rencontrer le regard intrigué de Fama, ma collègue.
- ce sourire qui ne quitte plus ton visage m'intrigue et tu n'arrives même pas à manger. Que t'arrive- t- il?
- rien d' important...
- si tu le dis...
Fama était gentille mais je ne la considère comme rien de plus qu'une collègue et je ne pense pas que cela change.
Mon cerveau était programmé pour bien délimiter les espaces.
La famille, les amis et la vie professionnelle avait chacun le leur.
Et je n'aimais pas les mélanger.
D'ailleurs pourquoi je parle d'amis?
Je n'en avais pas vraiment à part maintenant Amina et peut être Inès, que je devais voir soi dit en passant..
Aisha? .....elle occupe une place spéciale et n'en a certainement jamais rien eu à faire de mes limites mélangeant tout depuis le début.
On était unies elle et moi .... sûrement encore plus maintenant même si nos relations ne sont pas ce qu'elles étaient mais je suis confiante.
Le dejeuner se termina tranquillement et nous sortions du restaurant sous le regard de personnes présentes dans la salle, notamment d'Idriss et un des directeurs de la boite qui apparemment déjeunaient au même endroit que nous et se trouvaient au fond de la salle.
Il se concentra sur nous un long moment avant de nous faire un signe de la tête alors que nous même partions.
L'après midi se passa plus lentement car je bossais sur la préparation de mes avenants suite à une modification majeure au sein de la société qui impactait tous les employés mais dans le bon sens.
Seulement à côté de ça, l'envie de lui parler, d'entendre sa voix prenaient le dessus et j'avais du mal à me concentrer.
Les images de ce qu'on a vécu durant ces quelques jours loin de tout me hantaient.