************ Kadia ******************Je venais d'enfiler à nouveau ma nuisette avec ce goût amer dans la bouche.
Qui aurait cru qu'un jour j'aurai envie de me refuser à lui?
Même moi j'y aurai pas cru.
L'eau ne coulait plus depuis longtemps mais il était toujours enfermé dans la salle de bain alors que je voulais m'y rendre.
Attendant patiemment qu'il sorte, cela n'arrivait toujours pas.
Alors je me levais, me dirigeais vers la pièce et ouvris la porte mais ce que j'avais sous les yeux me laissais perplexe.
Que faisait- il donc?
J'étais comme paralysée.
Il semblait porter tout le poids du monde sur ses épaules et cela me fendit le coeur.
- Omar?
Il fit un geste qui me mit la puce à l'oreille et frotta ses yeux avec ses doigts mais ne voulut toujours pas me regarder.
- oui? Souffla-t-il
Je m'avançais alors vers lui et lui pris la main pour l'obliger à me regarder et quand son regard rencontra le mien, je tressaillis violemment.
Ses yeux fortement plissés étaient rouges et humides.
Mon mari avait pleuré.
J'avais comme l'impression d'étouffer et ma poitrine se soulevait rapidement.
- qu'est ce qu'il y a Omar?
- ..........
Il gardait le silence
- C'est à cause de ce qui vient de se passer?
- non, ne te tourmente pas.
- bien sûr que je me tourmente. Comment puis- je te voir ainsi sans me tourmenter. Je t'en supplie bébé, parle moi.
Je mettais mes mains sur son visage et ne pouvant plus voir ce regard qui était si lourd de sens, je le serrais fort dans mes bras et il en fit de même me serrant la taille et laissa libre cours à son chagrin.
Je le sus simplement par mon cou qui s'était humidifié et je me mis alors à pleurer sans vraiment savoir pourquoi mais une chose était sûre, ce poids sur ma poitrine devait sortir et quand Omar avait mal, j'avais mal.
- il est malade. Il est gravement malade souffla- t-il
Je reculais doucement
- Shamseddine...
Il hochait la tête alors que mes doigts effaçaient ses larmes qui m'étaient juste insupportables.
- et il n'est pas mon fils.
- qqqquoi? Comment...?
Le voyant si désemparé, je le tirais par la main pour qu'on retourne dans la chambre.
Il s'asseyait alors sur le lit et je m'installais naturellement sur ses jambes, ma main sur son visage.
- dis moi tout stp
Il me raconta alors ce qui s'était passé la veille et comment il l'avait découvert, me laissant sans voix.
Il en avait voulu à Selly mais connait maintenant la vérité et aussi dur que ce soit, il fallait qu'il accepte que cet enfant n'était pas le sien.
Mais le plus dur était d'accepter la maladie.
- pourquoi tu ne m'as rien dit hier.
- parce qu'on a aussi nos propres problèmes à régler et je n'étais pas prêt à admettre que j'ai été idiot au point de croire aveuglément que j'étais son père.