CHAPITRE 5 Passionnément

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Elle semblait perdue, entourée de ces 2 bras et versant des larmes intarissables.

Lui, n'avait pas réfléchi mais était troublé par cette situation, qu'il aurait préféré de toute évidence, fuir.

Se calmant peu à peu, elle se détachait lentement tandis qu' Omar saisissait la boite de mouchoirs posée sur la petite table pour la lui tendre.

Il l'observait à la dérobée alors que Kadia, s'essuyait le visage et les yeux enflés par les pleurs.

Poussant un long soupir, elle s'adossa au dossier du canapé et releva ses jambes sous son menton.

- ça va mieux?

Un simple hochement de tête lui répondit

- je peux imaginer qu'une telle découverte sur ta vie, soit bouleversante et oui,.... tu as perdu un père, Kadia mais à côté de ça, rappelle toi que tu as gagné 2 petites soeurs.

Elle sembla réfléchir avant de parler, enfin

- comment vont- elles?

- d'après ce que j'en sais, elles vont bien. Paulèle a intégré son université à Paris et Dieyna est inscrite au Lycée. La mère d'Aisha...enfin, ta tante, a l'air ravie de les accueillir mais comme tu peux t'en douter, ils s'inquiètent tous pour toi.

- ils ne devraient pas.

Elle se leva en disant ça, se refermant de nouveau comme une huitre.

- Kadia...

- Omar, pourquoi fais- tu tout ça? Lui lança-t- elle en se retournant, pour le sonder.

************** Kadia ****************


- te sens- tu coupable? De m'avoir traitée comme tu l'as fait? Ou ne ressens- tu toujours aucun regret? Même encore aujourd'hui?

- je veux juste t'aider.

M'aider? En quoi m'aiderait- il donc?

A l'oublier, lui?

Oui ça, ça m'aiderait beaucoup!

Et je me détestais de ressentir encore quelque chose pour cet homme en face de moi!

- tu ne peux rien faire pour moi et je n'ai pas besoin de ta pitié.

Je m'éloignais vers la baie vitrée et ouvris mon sac posé sur une chaise de la salle à manger.

Lui tournant le dos, je saisissais le paquet pour en sortir une et l'allumer.

La bouffée que j'en tirais alors me transporta exactement là où je le voulais.

Son regard sur moi, je le sentais comme s'il me touchait la peau et me brulait.

On aurait dit qu'il assistait à un spectacle dont il ne voulait rater aucune miette et comme pour le faire réagir, je tirais une nouvelle fois une taffe, en le regardant droit dans les yeux.

Il se leva alors lentement et se dirigea vers moi.

Arrivé à ma hauteur, avant que je ne comprenne ce qu'il faisait, il porta la main vers ma bouche et saisit la cigarette entre ses deux doigts pour me la prendre.

Son geste, contrairement à ce à quoi je m'attendais, était empreint d'une lenteur et d'une douceur troublante.

Mais surtout alors que je m'attendais à ce qu'il écrase la cigarette dans le cendrier à portée de main, il la porta à ses lèvres sans me quitter des yeux.

INTERDITOù les histoires vivent. Découvrez maintenant