Les amants

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Note de l'auteur : Attention, scènes de sexe dans ce chapitre.




La chambre 13 de l'Hôtel Butterfly avait connu des jours meilleurs dans les années 50. L'établissement avait dû avoir un certain standing plusieurs décennies auparavant car la chambre comportait une petite salle de bain avec une baignoire qu'Harry aperçut par la porte ouverte de cette pièce. Le papier peint fleuri était usé, décoloré et sale. Il se terminait à vingt centimètres du haut du mur par un liséré en velours rouge par endroit déchiré et manquant. Le plafond et la bordure en haut des murs avaient une peinture blanc sale, piquée de moisi et écaillée en larges plaques dévoilant les anciennes couches de différentes couleurs. Le lit king size était en placage de bois vernis ressemblant au formica de la cuisine de la Tante Pétunia, mais en plus mauvais état. Deux chevets et une petite armoire de même facture complétaient l'ameublement plus que ringard. Rien dans la pièce n'indiquait qu'elle était occupée depuis la veille. Le Maître des Potions n'avait apporté aucun effet personnel, mais il était vrai qu'avec sa baguette magique, ses besoins étaient limités. Le lit était fait et recouvert d'un couvre-lit en peluche rouge passablement mité et comportant un certain nombre de trous de cigarettes.

La pièce était naturellement sombre vue son orientation et ses rideaux clos. Au plafond, un lustre de verre opalisé vieillot dispensait une lueur faiblarde, sinistre et tremblotante. Le rideau de toile fleurie était vieux, jauni et par endroit cuit par le soleil. Au-dessus du lit, une gravure cartonnée représentant une femme du 17ème siècle dans son boudoir était punaisée sur le mur. On ne pouvait pas dire que la déco était au top de la mode et de la nouveauté. De toute façon, vu la clientèle et le concierge, il ne fallait pas s'attendre à mieux.

Severus regarda en silence Harry se tourner dans tous les sens pour examiner la pièce.

— Je sais, c'est pas terrible, mais pour ce que je fais habituellement ici, c'est suffisant. Le lit n'est pas mauvais et il y a des toilettes et une baignoire. Faites attention, Potter, l'eau est très chaude au robinet.

— Harry. Appelez-moi, Harry, s'il vous plaît, fit le jeune Gryffondor d'une petite voix intimidée.

Un simple hochement de tête fut sa réponse. Rogue s'approcha du garçon et lui retira ses lunettes qu'il déposa sur la table de nuit la plus proche de lui. Interloqué, Harry le regarda sans rien dire et cligna des yeux plusieurs fois, gêné par sa vision plus que médiocre. Il n'eut pas le temps de se poser d'autres questions, le sorcier fonça sur lui comme Voldemort sur un né-moldu.

Harry Potter ne savait plus où il était. Il ne savait d'ailleurs plus à cette minute comment il s'appelait. Il était submergé par la vague magique qu'il sentait s'échapper du corps du Serpentard. Celui-ci l'embrassait et le caressait comme s'il avait quatre ou cinq paires de mains. Tout à coup, Harry sentit ses vêtements le quitter. Il comprit alors que Severus avait lancé un Devestio informulé sur leurs deux corps car sentir la peau chaude et très nue du professeur sur la sienne, le fit presque défaillir de plaisir.

Deux bras puissants le soulevèrent du sol et le déposèrent pas vraiment tendrement sur le lit où les ressorts du matelas le firent rebondir plutôt spectaculairement avec un « bouing » sonore typique très désagréable. D'ailleurs, le Maître des Potions eut un claquement de langue agacé et après s'être saisi de sa baguette, il lança un sort de silence à la literie.

— Désolé, Potter... Heuuuu... Harry, j'avais oublié. Je dois le renouveler chaque jour, sinon c'est l'enfer au moindre mouvement.

— Pas... pas grave, Professeur, répondit Harry plus qu'intimidé.

IntoléranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant