Le Charm'heure

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Elfe Bêta : Moko


Harry comptait les minutes d'ici leur libération, mais seulement au fond de lui-même. Officiellement et à voix haute, pour le bénéfice des deux gardiens et de ses codétenus il poursuivait sa comédie.

— Mééééé ! Je veux pas partir, Sev' ! Pourquoi on doit partir ? On n'aura plus à manger si on s'en va !

— On pourra toujours essayer les foyers pour sans-abris que les Moldus ont, Harry. Et ils donnent des bons repas aussi. Et vois le bon côté des choses, on pourra marcher, se promener. A la limite, on transplane dans un cinéma en cachette et on verra le film.

— Ah ouais ? Et pourquoi tu n'as pas eu cette idée avant, hein ? pesta le Gryffondor.

— Parce que toi, tu l'as eue, peut-être ?

— Si on sort, promets-moi qu'on se désillusionne ce soir et qu'on dort dans un hôtel, au chaud ! On se fera du thé et on videra le mini-bar !

— Pourquoi pas... si tu y tiens vraiment, accepta Severus avec un soupir feint.

Dans le couloir, les deux gardiens avaient suivi la conversation. Depuis l'annonce de leur libération, Harry Potter n'avait fait que protester et c'était la première fois que ça arrivait. Quand Marcus était allé tout raconter à Evariste, celui-ci n'en avait pas cru ses oreilles. Mais que se passait-il donc dans le Monde Moldu pour que Potter préfère rester à Azkaban que d'y retourner. Flint en était presque traumatisé.

— Ça doit être terrible, chez les Moldus. J'en avais entendu parler quand j'étais à Poudlard. Les autres disaient que c'était un monde très dangereux et qu'il ne fallait pas y aller ou du moins pas longtemps et le moins souvent possible, avoua Marcus, en frissonnant.

— Ouais, t'as pas tort. J'y suis jamais allé, moi. J'ai jamais vu l'intérêt. Être obligé d'y vivre et sans pouvoir revenir dans notre monde, ça doit être épouvantable.

— Jamais je n'y mettrai les pieds !

Mondingus, lui, se posait des questions. Accroché au barreaux glacés de sa cellule, il écoutait la discussion de Severus et Harry.

— Harry ! Pourquoi tu rentres pas au Square Grimmaurd ? Je croyais que tu y vivais et que Lupin s'occupait de toi en l'absence de Sirius. Par Merlin, même Albus y passait ses vacances et avec Rogue en plus !

— Parce que j'ai été fichu à la porte, Ding'. Et Sirius m'a renié et déshérité. Je ne suis plus son filleul ni son héritier. Et Remus a menacé de tuer Severus. Pas question qu'on se pointe par-là, merci bien !

— Ah merde ! J'étais pas au courant de ça. Mais qu'est-ce que vous allez faire alors ?

— Je pensais qu'on devrait quitter Londres, peut-être, annonça Severus d'un air candide. Oui, essayer de trouver un endroit dans la campagne, un endroit tranquille. Au printemps, ils embaucheraient peut-être dans les fermes pour travailler dans les champs. Sinon j'avais pensé quitter le Royaume-Uni pour le continent, essayer d'aller vers le sud. Les hivers seraient moins rudes et il serait peut-être plus facile de survivre. On verra bien... Faudra bien qu'on avance, qu'on essaie de s'en sortir. A Londres, c'est quasiment impossible d'utiliser la magie. Si on se fait repérer, on se fera taper sur les doigts avec le Ministère. Entre nous, on a donné, hein !

— Ah ouais, t'as raison, Sev', renchérit alors Harry. Si on va dans la campagne, on pourra utiliser nos baguettes ! Personne ne nous verra allumer un feu, ou tuer un lapin d'un Avada, pour le faire cuire et le manger. On pourra conjurer des trucs et se lancer des sorts de chauffage sans qu'on nous voit ! C'est cool, ça ! Sev', on va partir à la campagne dès qu'on sort d'ici.

IntoléranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant