Retour à Poudlard

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Le mois d'Août s'était ainsi écoulé...

Harry avait tenu parole et plus que profité de ses vacances, entraînant avec lui les Professeurs Dumbledore et Rogue. Il y avait eu des moments épiques qui avaient presque rendu fous Molly, Ron, Ginny et Remus, comme le soir où les trois dissidents avaient fait irruption dans la cuisine du Manoir Black, vêtus de somptueux smokings moldus, de chaussures vernies et d'écharpes et gants de soie blancs. Pour l'occasion, Severus Rogue s'était fait une discrète queue de cheval basse et Albus avait magiquement raccourci sa barbe et ses cheveux.

Les trois sorciers avaient passé une délicieuse soirée au Royal Albert Hall où ils avaient assisté à un concert classique très attendu. Les places avaient été hors de prix et difficiles à obtenir, mais Harry n'avait pas hésité. Ensuite, ils avaient dîné en ville dans un restaurant de luxe et Albus avait assuré que cette soirée était le meilleur souvenir de sa vie, plus encore que le jour où il avait reçu l'Ordre de Merlin de Première Classe.

Le bowling était devenu un grand classique du mercredi soir. Albus se faisait passer pour un grand-père sortant avec ses deux petits-fils. Dans le bowling où le vieil homme avait ses habitudes, on le prenait pour un original. Evidemment, il n'y avait qu'Albus Dumbledore pour sortir en chemise hawaïenne, en bermuda violet et en spartiates (4) de cuir avec chaussettes en fil d'Ecosse jaunes et fixe-chaussettes. Lors de ces soirées, Harry s'était rendu compte que Severus Rogue ne mentait pas lorsqu'il disait être très fort à ce jeu, Albus non plus... Ou alors les deux hommes trichaient allégrement grâce à la magie sans baguette. Le jeune Sauveur avait plus de plaisir à les regarder qu'à jouer lui-même...

La visite au Musée Tussaud avait failli tourner à la catastrophe. Severus avait eu toutes les peines du monde à empêcher Albus d'animer deux statues de cire pour qu'elles dansent un cha-cha-cha. Décidément, le second pichet de vin des Elfes que le vieil homme avait pris à midi avait été en trop...

Personne au Square Grimmaurd n'avait deviné quoi que ce soit pour Harry et Severus. Ils s'étaient enfermés chaque jour plusieurs heures dans la chambre du Serpentard ou dans son labo de potions improvisé, sous le prétexte de recherches... Oh, Harry avait aidé Severus, il avait haché, pilé et préparé souvent les ingrédients pendant que le sorcier touillait ses mixtures, mais ensuite, alors qu'elles mijotaient, les deux hommes étaient passés à des occupations bien moins académiques et sans l'Assurdiato lancé systématiquement, la totalité des occupants de la demeure aurait entendu des cris et des gémissements de plaisir plus que suspects.

Albus Dumbledore avait fait l'innocent et le naïf, jouant à celui qui ne s'était rendu compte de rien, mais il savait. Il était toujours au courant de tout, surtout lorsqu'il s'agissait de ses deux jeunes gens préférés. Si une petite souris avait été présente dans la suite d'Albus, elle aurait souvent vu le vieil homme sourire dans le vague en consultant une étrange montre à gousset comportant plusieurs cadrans et une bonne douzaine d'aiguilles. Cette montre avait une particularité, elle avait, entre autre, la même fonction que la fameuse horloge que les Weasley avaient au Terrier. Elle était même plus précise, puisque Severus et Harry avaient chacun trois aiguilles à leur image et que le cadran offrait bien plus de possibilité d'espionnage que la vieille pendule de Molly.

Albus Dumbledore pouvait ainsi savoir si les deux jeunes gens qui comptaient le plus au monde pour lui et lui tenait lieu d'enfants avaient faim, soif, étaient souffrants ou blessés, en danger mortel ou même mourants... Il savait aussi s'ils dormaient ou travaillaient, voire s'amusaient ou... faisaient l'amour, et bien d'autres choses. Le Directeur de Poudlard était un vilain petit curieux qui ne se privait pas d'espionner à loisir. C'était grâce à cette montre et à son second cadran dissimulé sous celui indiquant l'heure, les phases de la lune et la position des planètes qu'Albus savait ce que Severus faisait de ses week-ends depuis des années. Bien entendu, l'information n'avait jamais quitté son cerveau, mais elle était de celle qui le faisait le plus glousser.

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