GOOD BOY ➹ minsung

» chapitre 1

Jisung courait dans tous les sens pour rassembler ses affaires. Il avait un repas important avec ses parents et il ne voulait surtout pas arriver en retard. Son père était intransigeant sur la ponctualité, sa mère était plus indulgente, mais il n'avait pas envie de faire face à une quelconque réflexion.

— Tu as bientôt fini mon trésor ?

Jisung releva la tête et son stress s'envola aussitôt lorsqu'il tomba nez à nez avec son petit ami. Il laissa tout tomber pour venir enrouler les bras autour de son cou et l'embrasser.

Cela faisait plusieurs mois qu'il s'était installé chez Minho, et ils vivaient le parfait amour. Tout avait commencé dans ce parc, lorsqu'il avait ramassé cette fameuse montre. Le jeune PDG, aujourd'hui âgé de vingt-six ans, l'avait alors invité au restaurant après l'avoir pris pour un sans-abri. La soirée s'était prolongée dans son très bel appartement. Les deux jeunes hommes s'étaient tout de suite très bien entendus, et le jeu de séduction qui s'était instauré après quelques verres avait eu raison d'eux. Ils avaient fini dans le lit, à s'embrasser et à se caresser, sans pour autant aller plus loin. Mais le courant était bien passé et l'envie de se revoir avait été plus qu'évidente. Jisung avait besoin de Minho, et Minho avait besoin de Jisung.

Ils avaient entretenu une relation un peu ambiguë au départ. Minho, en tant que très jeune patron, n'avait que peu de temps pour faire des rencontres et il avait un appétit sexuel plutôt débordant. Il trouvait en Jisung un moyen de décompresser, et ce dernier ne demandait pas mieux. Minho était toujours à son écoute, bien que son penchant pour les pratiques sadomasochistes l'ait un peu déconcerté au départ. Mais cela ne lui déplaisait pas du tout, bien au contraire. Il lui payait ce qu'il voulait et le choyait sans compter. De ce fait, il avait tout sans avoir besoin de lever le petit doigt. Il n'allait plus à l'université, n'avait pas de travail, mais ce n'était pas un problème, Minho était là pour l'entretenir. Il vivait désormais dans un luxueux appartement, avec un petit ami beau comme un dieu. Il possédait une voiture à lui tout seul et en plus, il était amoureux. Oui, Minho et lui s'aimaient vraiment, au-delà de cet arrangement qu'ils avaient convenu.

Le plus compliqué pour Jisung était de devoir mentir. Mentir à son amoureux, mentir à ses parents. Il n'avait jamais avoué à Minho qu'il était en réalité le fils unique d'un riche promoteur immobilier et qu'il avait beaucoup de facilités dans la vie. Il lui avait peu parlé de ses parents et laissait volontairement planer le doute sur son passé. Il ne voyait pas d'inconvénients à faire croire qu'il avait peut-être eu une enfance difficile et que ses parents ne se souciaient pas de lui. S'il ne l'avait pas fait, peut-être que Minho aurait moins eu pitié de lui et qu'il ne l'aurait pas accueilli. Aux yeux de ses parents, il était un jeune homme ambitieux et débrouillard. Il leur avait assuré avoir trouvé un emploi au service marketing d'un grand magasin d'ameublement de luxe, et ils ne pouvaient que croire leur fils lorsqu'il garait sa belle BMW sur le parking de la résidence. Ce soir, il ferait la même chose, il agirait de la même manière et raconterait les mêmes mensonges.

— Ça va bien se passer ? demanda Minho, inquiet.

— Oui, t'en fais pas. Je ne rentrerai pas tard.

Un petit sourire aux lèvres, il caressa la joue de Jisung et déposa un bref baiser sur ses lèvres.

— Moi non plus. Je ne pense pas que mon dîner d'affaires va s'éterniser.

— On se voit ce soir alors ?

Minho acquiesça. Ils échangèrent un autre baiser, plus long et langoureux cette fois, et Jisung repartit dans la salle de bain afin de se coiffer et se parfumer. Devant le miroir, il lâcha un profond soupir en regardant son reflet. Minho n'avait jamais rencontré ses parents, et il pensait ne jamais les lui faire rencontrer. Sinon, il découvrirait la vérité. Et puis, il n'allait pas oser leur avouer qu'il vivait avec un homme dont il était amoureux. Ils étaient vieux jeu, peu ouverts d'esprit, ils feraient probablement une attaque cardiaque. Avoir un fils qui se faisait entretenir, et en plus par un homme, c'était juste impensable.