GOOD BOY ➹ minsung

» chapitre 5

Six heures du matin, Minho se réveilla naturellement. Son organisme était réglé comme une horloge et il n'avait aucunement besoin d'une alarme. Il se redressa sur son lit et passa une main dans ses cheveux pour tenter de les discipliner un peu. Il s'étira, les bras levés vers le plafond, puis il soupira longuement avant de se tourner vers son petit ami. Jisung était encore endormi, allongé sur le ventre, un oreiller au-dessus de la tête. Le jeune PDG afficha un sourire, mais il se reprit bien vite. Aujourd'hui était un jour important, Jisung allait, pour la première fois de sa vie, travailler.

Même s'il allait intégrer l'entreprise de Minho, il allait devoir se donner à fond, comme s'il travaillait pour un patron qu'il ne connaissait pas. Ils s'étaient bien mis d'accord la veille, Jisung ne devait dire à personne qu'ils formaient un couple. Il devait apprendre à se débrouiller seul, même si Minho lui avait donné ce coup de pouce. Bien sûr, il ne le voyait pas de cet œil-là. Il ne comprenait pas pourquoi il devait travailler pour un autre service, sous les ordres d'un autre homme. Dans le fond, ça l'angoissait pas mal de sortir de son confort et de sa routine. Dans l'appartement, il se sentait en sécurité. Il ne manquait de rien, au contraire, et il n'avait pas besoin de lever le petit doigt. Mais tout allait changer.

— Jisung, il est l'heure de te lever.

Le concerné ne bougea pas. Minho soupira. Le sortir de ses rêves allait être plus compliqué que prévu. Mais Jisung avait pris un mauvais rythme en se levant à plus de dix heures. Minho le secoua doucement en lui demandant à nouveau de se réveiller. Cette fois il grogna et gigota un peu. Mais il ne sembla pas s'inquiéter plus que ça.

— Bon… souffla Minho.

Il attrapa le drap qui recouvrait encore le corps de son petit ami et le tira d'un coup sec. Il continua en retirant l'oreiller sur son crâne pour le balancer au bout du grand lit.

— Il est l'heure de te lever Han Jisung ! dit-il plus fermement.

Il se tourna vers Minho, les yeux encore à moitié clos et le nez retroussé.

— Laisse-moi dormir, maugréa-t-il.

Minho dut se retenir. Il n'allait tout de même pas s'énerver dès le premier jour. Il comprenait que son petit ami ait envie de continuer sa nuit et il se devait de ne pas trop le brusquer — même s'il avait terriblement envie de le secouer. D'un geste tendre, il lui caressa les cheveux, puis la joue. Il se pencha et déposa un baiser sur son front pour ensuite réitérer sa demande. Cette fois, Jisung se tourna sur le dos et tenta d'ouvrir les yeux. Il grimaça à plusieurs reprises, marmonnant dans sa barbe ô combien il était épuisé.

— Tu dormiras ce soir ! lança Minho en quittant le lit.

Il se dirigea vers la fenêtre et tira les rideaux. La lumière pénétra aussitôt dans la chambre et éblouit Jisung. Il lâcha une nouvelle plainte et plaqua les mains contre ses yeux.

— Je vais préparer le petit-déjeuner, va prendre ta douche en attendant.

Jisung acquiesça d'un grognement et Minho quitta la chambre une fois qu'il fut assuré que son petit ami fut bel et bien réveillé. Tandis que l'un rejoignait la salle de bain, l'autre partit en cuisine.

Minho aimait prendre son temps le matin, il aimait se lever tôt, se préparer un repas équilibré, lire quelques articles de journaux sur sa tablette et regarder les informations. Il commençait à huit heures, parfois une demi-heure plus tard, il n'avait pas réellement d'horaires fixes. En tant que dirigeant, il pouvait se le permettre. Après tout, il y avait des périodes où il ne comptait même plus le nombre d'heures qu'il faisait par semaine.

Quand le cuiseur à riz sonna, Minho consulta son téléphone. Cela faisait déjà quarante minutes que Jisung occupait la salle de bain et s'il continuait ainsi, il arriverait en retard pour son premier jour. Et le ventre vide.