ARIA Tome 2

Chapitre 18 : Boubou et solitude.

Maze

Devant moi, le ciel mauve et rose baignant dans les teintes orangées où quelques rayons de soleil perçaient les rares nuages, m'indiquer qu'il était déjà presque six heures trente ce matin là.

Encore une nuit sans sommeil...

Et sans elle...

J'étais à bout.

À bout de force, de patience, de nerfs...À bout de tout...

J'avais ramené Benny à Eaton canyon un peu avant l'aube. J'étais maintenant sur le retour, mon cerveau plus que fatigué tournant toujours à plein régime, revoyant le plan prévu pendant la nuit pour la millième fois.

Nous avions passé plusieurs heures à écouter et prendre note de tout ce qu'avait pu nous donné comme information, le colosse de Gazman.

Une nouvelle fois, je bayais à m'en décrocher la mâchoire, alors que j'arrivais enfin sur la propriété de mes parents.

J'aperçus la voiture de Jay déjà garé dans l'allée. J'espérais qu'il dormait déjà, car d'ici quelques heures à peine, nous avions rendez-vous à l'entrepôt avant de démarrer la nouvelle mission.

Mission que j'avais décidé de déclarer secrète.

Les seuls à être au courant étaient Shawn, Jay, Cruz, Benny et moi.
Tout les autres hommes présents à l'opération seraient informés sur la route d'ici quelques heures.

Il était hors de question qu'un de nous n'en parle à mon père. Il aurait refusé d'emblée le plan que j'avais monté dans mon bureau à huit clos cette nuit.

Il l'aurait trouvé sûrement trop bancal, irrationnel et fait dans la précipitation.

Il l'était sans nul doute.

Mais j'avais ce besoin de vengeance contre cet enfoiré de Strodanoff à assouvir.

Alors devant notre paternel, nous avions tous convenus de ne parler que du plan initial qui devait être l'échange des otages respectifs en petit comité comme prévu, dans le comté de Lakewood vers vingt-trois heures.

D'après Benny, Aria avait dès le début de sa captivité joué la carte du bluff avec Igor.
Lui jurant droit dans les yeux, qu'elle travaillais au garage depuis peu et que nous nous connaissions  à peine.

Cela avait confirmé les doutes que j'avais eu, lorsqu'elle m'avait vouvoyé pendant la soirée, instaurant instantanément une certaine distance entre nous. J'avais vraiment bien fait de jouer le jeu.

Il ne pouvait donc pas imaginer dans quelle putain de rage noire, il m'avait plongé en m'enlevant Mon ange du jour au lendemain.

Même si j'avais buter pas mal de ses hommes ses derniers temps, cela pouvait très bien passé pour une réaction à l'enlèvement d'une de nos employés. Mais mon objectif premier pour les prochaines heures était clair, net et précis.

Je comptais rendre la monnaie de sa pièce à Igor Strodanoff en le dépossédant de tout ce qu'il avait de plus cher.

Il allait payer fois dix la douleur atroce qu'il m'avait causé depuis deux semaines.

Je montais les marches mollement jusqu'à ma chambre. Déposant mes bijoux sur ma commode, j'attrapais le carnet à dessin de ma douce que j'avais posé là hier.

Après sa disparition, j'avais effectivement dérobé quelqu'unes de ses affaires chez elle. Rien d'énormes. Mais j'avouai que le fait d'avoir Boubou son vieux panda en peluche, qu'elle traînait partout depuis son deuxième anniversaire, dans mon lit le soir, m'aider grandement à dormir et espacer mes cauchemars.