ARIA Tome 2

Chapitre 34: Alétheia

Aria

Après une bonne douche, j'étais allongée face à la baie vitrée, le regard et l'esprit perdu sur le paysage qui s'offrait à moi. J'étais totalement vidée et épuisée de la journée.

Les lumières douces de la ville, certaines clignotantes au loin, d'autres fixes mais de couleurs différentes m'hypnotisaient entièrement.

Au point, où je n'entendis même pas mon tourmenteur sortir à son tour de la salle de bain et me rejoindre dans la fraîcheur des draps blancs.

Ça avait été plus fort que moi, j'avais eu envie de lui depuis nos retrouvailles au club un peu plus tôt.

Un besoin à la limite viscérale d'être au plus près de lui, de toucher sa peau et qu'il soit en moi pour ne faire plus qu'un.

Il m'avait manqué pendant ces derniers jours. Plus que je ne l'aurait imaginé.

Même si je n'avais pas encore pleinement réfléchi. Je ne comprenais toujours pas ce foutu lien qui nous reliait, nous attirant sans cesse l'un vers l'autre.

Serai-je capable un jour de vivre sans lui? 

Je l'avais déjà fait, mais même si j'avais cru à Bakersfield être heureuse et avoir fait le deuil de nous, à chaque fois que je me retrouvais non loin de lui, la réalité me frappait un peu plus violemment, mon cœur n'avait jamais réussi à oublié Mason, non il faisait juste l'autruche après son rejet au lycée.

Je sursautais une micro seconde, quand je sentis son bras entourer ma taille et me ramener délicatement contre lui.

Puis un sourire satisfait étira mes lèvres, à l'instant où il enfouit sa tête dans mon cou et que son souffle sous mon oreille déclencha une vague de frissons dans tout mon corps.

Alors que nous profitions l'un de l'autre en silence depuis quelques minutes, avec une certaine hésitation je le questionnais:

- Es-ce que tu as des remords parfois ?

- De quoi tu parles Mon ange?

- Quand tu prends la vie de quelqu'un? Enfin je veux dire...

Je n'arrivais pas à formuler correctement mes pensées.
Il réfléchit quand même quelques instants avant de me répondre dans un murmure, comme-ci il était sur le point de me confier un secret qu'il n'aurait jamais raconté à quelqu'un d'autre que moi.

- Pour les premiers ouais, ça m'est arrivé de me demander comment leurs familles avaient réagis mais depuis non... Je sais pas, je pense que mon cerveau se met des barrières, pour ne pas sombrer de nouveau dans ces putains de ténèbres. C'est ces pensées noires qu'il faut à tout prix éviter...
Pourquoi tu me demandes ça?

- Parce que... je n'en ai pas... Je pensais au début que le contre coup allait forcement finir par arriver, mais plus les jours passent et moins je pense à ce que j'ai fait...

- Tu n'as rien fait Mon ange, c'est moi tu te souviens? Me coupa-t-il plus durement.

Je soupirais, quoi qu'il en dise, je savais ce que j'avais fait et pourquoi lui s'obstinait.