Chapitre 3: Mon fils.

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On m'a recousue, j'ai l'impression d'être une vieille poupée déchirée.

Ran m'a laissé quand le médecin est arrivé pour aller chercher mon gosse avec Rindou.

– Allo?
– C'est Mei, on a un problème. C'est-
– C'est vraiment une longue histoire que je n'pourrais pas te raconter maintenant, mais tu peux le leur confier.
– ...sérieux? T'es sûre?
– Ouais.
– ...dis pissenlit si t'as un flingue sur la tempe.

Un rire m'échappe, elle a le don de me détendre dans les moments compliqués. C'est bien pour ça qu'on s'adore.

– Tout va bien, j't'assure.
– Si tu l'dis. J'te souhaite bien du courage, à ta place j'aurais sauté par la fenêtre...t'as vu comment ils sont devenus canon?
– Mei je pense qu'ils t'attendent.
– Ah ouais, j'en profiterai pour réclamer un gosse à Ran...salut!

Elle raccroche directement, me laissant soupirer. Elle est irrécupérable.

Mei est ma meilleure amie et ma seule alliée depuis le lycée. Elle garde mon fils quand je travaille tard.

Je pose une main sur mon ventre et regarde le plafond, pensive.

Kakucho était au plus mal, il a ensuite disparu.

Rindou m'a baisé une dernière fois, pendant une soirée pleine de déclarations avant de disparaître de la circulation avec pour dernier message une enveloppe dans laquelle il me faisait ses adieux. J'étais "en danger" et "s'il devait me laisser pour que je puisse vivre il préférait se sacrifier".

Connard.

Ran est venu le lendemain m'expliquer la situation critique selon lui, il est parti malgré mes supplications.

Trois imbéciles auxquels je tenais m'ont laissé tomber, signant ainsi une descente aux enfers à laquelle j'ai eu du mal à résister.

Kaku était mon confident, Ran mon grand frère, Rindou mon âme sœur.

Mais tout a changé quand j'ai donné naissance, à un ange qui m'a donné la force de me relever.

Mei m'a aidé, et grâce à son soutien j'ai pu avoir une situations stable. Mon fils est désormais ma priorité, sans lui j'aurais sûrement...qui sait, j'préfère pas y penser.

Je n'ai jamais été du genre à ressasser le passé, Ran et Kaku...je leur pardonne. J'ai trop peu de temps pour le passer à détester et en vouloir aux aux autres. C'est ma philosophie.

Mais c'est différent avec Rindou.

La plaie est encore là, profonde et elle n'a pas cicatrisé. Il a juste fui au moment où je m'y attendais le moins.

Mais il est le père de notre enfant.

C'est bien le problème, et il a raison sur le fait que je ne le priverai pas de son fils.

Mais qu'il ne s'attende pas à m'approcher.

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Ran Haitani

Il dort dans mes bras pendant que Rindou conduit.

Cet acharné du volant conduit lentement aujourd'hui, vraiment lentement.

Moi: Tu sais, c'est pas un verre d'eau il va pas se renverser si t'accé-
Rindou: Tais-toi, juste tais-toi.

Il accélère un peu, mais pas assez.

Je regarde le petit comme Rindou l'a longtemps fait quand Mei nous l'a amené en pleine sieste.

Il a un visage d'ange, mais nul doute qu'il a les traits de Rindou...

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