First Love

Chapitre 6: Parents.

Jun

Moi: C'est simple. Je le désinscris de cette école.

J'étais prête à en découdre à la base, mais si je perds le contrôle alors Rindou suivra il n'y en aura pas un pour rattraper l'autre.

– En plein milieu de l'année? Vous ne vous souciez visiblement pas de sa stabilité.

Je vais lui enfoncer mes clés dans la gorge.

Moi: Vous avez levé la main sur mon fils.
– Il ment, les enfants mentent à son âge...et puis il était déjà amoché par sa bagarre avec les garçons.
Moi: Est-ce que vous avez appelé les parents de ces garçons qui s'amusent à intimider mon fils?

Elle arrête d'écrire sur son carnet et me regarde avec autant de dédain que d'habitude.

– C'est le vôtre qui a commencé, il ne cesse de parler de son père depuis des jours.
Moi: Et alors?
– Et alors il serait temps pour lui de sortir de son déni.

Cette discussion n'a aucun sens...pourquoi une maîtresse condamnerait la joie de vivre d'un enfant? Elle a l'air de détester mon fils à titre personnel.

– Je vais vous dire, madame. Izana a tout l'air d'un enfant dérangé, il est violent et agace toujours ses camarades. Il faut dire que l'absence de ses deux parents en plus d'une jeune maman pour le gérer ne l'aident en rien.
Moi: Mon fils a un père.
– Bah voyons, est-ce qu'il le connaît? Est-ce que vous vous le connaissez plutôt?
– Ce directeur se tape sa secrétaire en pleine classe quand les élèves sont chez eux, mon môme ne restera pas là.

Mince, il n'aurait pas dû revenir aussi tôt.

Il regarde la maîtresse avec une présemption non dissimulée tandis qu'elle déglutit.

Rindou: C'est elle qui l'a frappé?
Moi: Hm.
Rindou: Bah frappe la.

Je soupire. Il fait comme si elle n'était qu'une ridicule poupée de chiffon, elle rougit légèrement avant de déglutir sous la tension que Rindou crée.

Moi: On n'est plus au lycée, j'vais pas la frapper.
Rindou: Alors laisse moi lui coller une balle dans le crâne, ça me démange.
Moi: Tu restes tranquille, on a les papiers qu'on voulait pour l'inscrire ailleurs. On s'en va.

Je me lève et lui ouvre la porte pour le faire sortir en premier, ce qu'il fait non sans râler.

Avant de sortir, je me tourne vers la professeur qui avait pâlit dès l'instant où Rindou s'est mis à parler de son arme.

Moi: Au fait, on ne s'en prend pas impunément à mon fils. J'ai pris la liberté de prévenir une amie journaliste qui se fera un plaisir de faire la pub à votre établissement, j'ai aussi envoyé un cadeau à votre homme en me disant qu'il accepterait peut-être le fait de devoir vous partager avec l'homme du café d'en face.

Si à l'époque je me laissais influencer par la violence d'Izana et Rindou, j'utilise désormais d'autres moyens pour parvenir à mes fins.

C'est plus stimulant de la voir perdre la tête.

Moi: Bonne soirée.

Je sors de l'établissement avec Rindou.

Rindou: Bien joué.
Moi: Je sais.
Rindou: Il ira dans une école privé, j'ai entendu dire que celle de-
Moi: Il en est hors de question.

Je monte dans la voiture et il prend le volant.

Rindou: Izana a droit à une bonne éducation, non?
Moi: Si. Mais il est trop différent de ces gosses de riches et je ne veux pas le voir être discriminé, il en a déjà bien trop bavé dans cette école. J'ai entendu dire que le chef des gosses qui l'embêtaient était fils d'un haut placé, d'où sa liberté sans conséquences.
Rindou: Bah on s'en fout, Izana sera un gosse de riche.
Moi: Je n'ai pas les moyens.
Rindou: Je prends les frais en charge.
Moi: J'veux pas de ton argent.
Rindou: Toi non, mais Izana en bénéficiera.
Moi: N-
Rindou: Écoute.

Je me tais pour le laisser parler, repensant aux paroles de Kakucho tout à l'heure.

Avancer...pour Izana.

Rindou: J'aimerais participer à son éducation, être présent dans sa vie...aussi surprenant que ça puisse paraître vu que ça ne fait que quelques jours que je le connais, j'aime mon fils. Tu comprends?

J'acquiesce lentement, ce qui est débile puisqu'il est concentré sur la route et ne me voit pas.

Moi: Je veux juste éviter qu'il s'attache trop à ta présence constante, parce qu'il souffrira au moment de retourner vivre sans toi.
Rindou: Je n'ai pas prévu de disparaître de sa vie.
Moi: Je ne peux pas te croire sur ce coup...je ne veux que son bien.
Rindou: Jun, je te promets que je ne laisserai jamais Izana.

Et moi alors? Pourquoi ne pas m'avoir fait cette promesse?

Moi: Le danger le guette, dans ce cas.
Rindou: Contrairement à avant, et hormis les ennemis qu'on est sur le point d'éradiquer, nos preuves ne sont plus à faire et sa sécurité est assurée.
Moi: Alors qu'est-ce qui t'a empêché de revenir plus tôt? Tu reviens seulement parce que tu as un fils?

Il semble chercher ses mots, inspire pour parler. Je ne veux pas entendre sa réponse...

Moi: Oublie, si mon fils est heureux je le serai aussi.
Rindou: Je-
Moi: S'il te plaît.

Il ne proteste pas, même quand le silence prend place alors qu'on est au beau milieu d'un bouchon.

Moi: Dis...tu veux pas t'arrêter dans ce magasin, là?

Je pointe un magasin de jouet du doigt, il arque un sourcil.

Rindou: T'es pas un peu vieille pour ça? J'veux dire-
Moi: Idiot, c'est pour Izana. Il était triste tout à l'heure.

Rien n'était de sa faute, j'espère qu'il l'a compris. Izana est un enfant plein de joie et de justice, il a hérité des aptitudes de son père en combat mais ne les utilise que pour défendre ou se défendre.

Je suis fière de lui, c'est ma plus belle réussite. Ma seule réussite.

.
.
.

Moi: Va ranger ça!
Rindou: Mais-
Moi: T'abuses, vraiment.

J'avais juste pris de la peinture, un doudou et des petites voitures...

Il a débarqué avec un chariot qui s'est rempli aussi vite qu'un verre d'eau.

Déguisements, figurines, DVD, circuits pour voitures. Et encore, ça lui semblait correct.

"Aller, j'vais le gâter un peu."

Un putain de deuxième chariot.

Rindou: T'inquiète il va kiffer.
Moi: Et tu veux la mettre où cette cabane?
Rindou: Sur la terrasse.
Moi: J'te rappelle qu'on ne reste que quelques semaines.
Rindou: Et alors?

Il ne voit pas le problème...?

Il m'épuise, je m'appuie contre le comptoir sans réussir à réprimer un soupir. La vendeuse semble plutôt amusée par notre petite scène.

Moi: J'abandonne, fais c'que tu veux.
Rindou: À la bonne heure.