𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐈𝐕 - 𝐕𝐞𝐫𝐬𝐞𝐭 𝟐

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𝒯𝓊 𝒹𝑜𝒾𝓈 𝓉𝑒 𝓈𝑜𝓊𝓋𝑒𝓃𝒾𝓇.

Me souvenir... Mais de quoi ?

𝒬𝓊𝒾 𝓉𝓊 𝑒𝓈. 𝒯𝒶 𝓂𝒾𝓈𝓈𝒾𝑜𝓃. 𝒩𝑜𝓉𝓇𝑒 𝓃𝑜𝓂.

Une force au-delà de ma volonté me tire vers l'arrière et me propulse dans le néant. L'union du lac et de la voûte céleste s'éloigne, vite le songe devient une minuscule tache de lumière dans l'océan d'obscurité, j'entrevois la distante silhouette d'une femme. Je tente, en vain, de discerner son visage.

𝒜𝓃é𝒶𝓃𝓉𝒾𝑒-𝓁𝑒, 𝒶𝓋𝒶𝓃𝓉 𝓆𝓊'𝒾𝓁 𝓃𝑒 𝓇𝑒𝒹𝑒𝓋𝒾𝑒𝓃𝓃𝑒 𝒸𝑒𝓁𝓊𝒾 𝓆𝓊'𝒾𝓁 é𝓉𝒶𝒾𝓉.

C'est elle, la détentrice du secret ! Une inconnue que je connais au plus profond de moi-même. Les bribes de mémoires glissent comme de l'eau entre mes doigts. Un nom... Quel est notre nom ?

𝐿𝒾𝓁𝒶𝒷𝑒𝓁𝓁𝑒.

Dernier écho d'un voyage qui dure un battement de cil. Sitôt je reviens à moi que je constate la présence de l'anneau à l'endroit où le lépidoptère m'effleurait un instant plus tôt. Le bijou épouse la surface de ma phalange à la perfection. Monsieur Braveguet me fixe, tout aussi choqué que moi.

— Eh bien... Eh bien, je n'en crois pas mes yeux ! Cette bague vagabonde vous a élue pour propriétaire.

J'halète, pantelante des images qui défilent encore dans mon esprit. Que s'est-il passé ? Qui était cette femme ? Lilabelle ? Et ce papillon... sans oublier cette prétendue mission ! Tant d'interrogations se succèdent, dont l'absence de réponse m'intrigue autant qu'elle me terrifie.

Le rebord du comptoir devient un support pour mon corps tremblant. Devant ma mine blafarde, le vendeur s'inquiète. Je m'empresse de le rassurer, pour éviter toute question. Avec brio, je détourne le sujet de la conversation sur un terrain qui l'intéressera à coup sûr.

— Combien coûte-t-elle ? lui demandé-je, parée de mon plus beau sourire innocent.

— Je vous l'offre.

— Mais-

— Même si je souhaitais vous la facturer, son prix concret demeure inconnu... tout comme de sa composition, d'ailleurs ! Les bagues sont des artefacts bien mystérieux. Si celle-ci vous a choisi, c'est qu'elle vous était destinée.

Qui serait assez fou pour refuser un article gratuit ? Les mots franchissent tout juste sa bouche que j'acquiesce et le remercie de sa bonté. Je suis pauvre et faible, que voulez-vous !

Le tintamarre du coucou de l'horloge retentit au-dessus de nos têtes. Les aiguilles du cadran me ramènent sans aucune pitié à la réalité. Le crépuscule pointe le bout de son nez, dans une minuscule heure à peine. Je gratifie monsieur Braveguet d'une salutation et me dirige vers la sortie. Au moment où j'atteins le pas de porte de son échoppe, il me rattrape.

Il me tend une petite enveloppe noire, que j'identifie du premier coup d'œil. Une missive de plus pour l'épreuve... quelle joie. Malgré ma réticence, j'accepte avec dépit.

J'émerge de la Bague-au-Doigt. Dès que je m'expose au froid de la ruelle commerçante, une brise mordante s'immisce sous ma veste. Je regrette l'absence d'une couche de laine supplémentaire sur les épaules.

Une voix masculine me hèle. En tournant la tête, je reconnais l'air malicieux du brun. J'avoue que ça me soulage de le voir se tenir à sa promesse d'escorte.

— Cassian, tu as survécu ! rié-je.

— Crois-moi, j'ai affronté des hordes de sorciers enragés pour toi. Alors, as-tu obtenu ta bague ?

𝐍𝐎𝐂𝐓𝐔𝐑𝐍𝐄 ☾Où les histoires vivent. Découvrez maintenant