Dangerous Love

19. My love teacher.

Point de vue de Kimberley

Je le fixe, il me fixe aussi. En vérité on se fixe depuis qu'il a croisé mon regard. J'hallucine. Je me doutais qu'il n'était étudiant, mais là c'est mon professeur quoi. Mon amoureux est mon professeur. Je reste bouche-bée. Je sens le regard de Kelsey sur moi. Pourquoi il ne me l'a pas dit ? Monsieur Smith, 'Jones', j'aurai dû être plus dubitative. Je me sens très naïve. Je lui en veux quelque part car je sais qu'il savait que j'allai dans cette université. Il savait mon nom, il me ramenait au campus, et jamais ça ne lui ai venu à l'idée de m'en parler ? Et bien non, bien sûr que non. Je baisse les yeux en contractant ma mâchoire. Jason, non, Monsieur Smith se présente, sans, du moins, en essayant de ne pas me regarder mais c'est peine perdue. Moi, je suis littéralement dans mes pensées. James me tapote l'épaule. Je relève les yeux vers mon -notre enseignant, il me regarde. Je le toise avant de me retourner.

-Ce n'est pas Jason ?

Il chuchote, j'hoche la tête en soupirant. Il se mord la lèvre de façon un peu « merde ! » eh oui. Je me retourne. Il est tout rouge. L'heure passe étrangement super lentement par rapport aux deux cours précédents. Il nous parle des quelques livres que nous allons devoir lire, du programme de l'année. Ensuite, après ce qui paraît une éternité, la sonnerie retentit. Je souffle de soulagement. Je me lève en remballant aussi vite que possible mes affaires. Je me retourne vers Kelsey, elle se lève aussi et on part avec McKenzie et James vers la sortie. En passant devant son bureau, je le regarde, il fait de même et articule sans émettre de son 'attends', je le jauge mais décide de rester. Mes trois amis se retournent à l'embrasure de la porte lorsqu'ils ne me voient pas arriver. James fronce les sourcils, je lui réponds d'un sourire pour lui montrer que ça va aller. Du moins, c'est plus pour me convaincre moi-même. Je l'espère, vraiment. Tout le monde sort, Jason demande à ce que le dernier ferme la porte, il obtempère. Je regarde mes Nike, elles sont intéressantes dis donc. Il s'éclaircit la voix. Il est debout, penché en avant en se tenant sur ses deux mains posées sur le bureau. Je relève, lentement les yeux. Sa chemise, il est pas mal là-dedans. Je plonge mon regard dans le sien. J'essaie d'y cerner une émotion mais je n'y arrive pas car, moi-même je ne sais pas ce que je ressens vraiment.

-Ecoute...

-Tu savais n'est-ce pas ? Il fronce les sourcils. Tu savais que j'étais dans cette université, mais tu savais également que tu allais être mon professeur, je me trompe ?

-Pas entièrement, oui j'étais au courant que tu allais étudier ici étant donné que je venais te chercher et te ramener ici. Mais je ne savais pas que j'allai être ton prof à toi spécialement, il y en a plusieurs.

-Oui, je me doute. Mais, est-ce que ça t'est venu à l'idée de m'en parler ?

-Oui-dans un soupire.- Si je te l'avais dit, tu aurais changé d'avis sur moi ? Je veux dire, tu m'aurais tout de même embrassé ?

Mon pouls bat encore plus frénétiquement à sa phrase et au ton qu'il emploie, il y a comme de l'inquiétude, de la crainte dans sa voix. Il est adorable, limite vulnérable. J'ai tellement envie de le prendre dans mes bras. Mais évidemment je ne peux pas.

-Bien sûr que je t'aurais embrassé, j'aurais peut-être eu un blocage parce qu'une relation étudiante/professeur je ne pense pas que ce soit possible mais oui, évidemment que je t'aurais embrassé.

Ses coins de lèvres remontent en un petit sourire, visiblement de soulagement, même son regard semble soulagé.

-Ça me rassure...

Il a dit cela dans un murmure quasi inaudible mais j'ai donc réussi à l'entendre.

-Eh oui effectivement, c'est logiquement interdit.