Prologue

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Correction : 

Emma = Kate et Maxime = Nate

Cette journée avait été plus qu'épuisante pour moi. Ouvrir cette librairie avec été le fruit de plusieurs mois de travail acharné et l'ouverture ne m'avait pas permis de faire redescendre la pression, enfin ... J'avais d'abord été terrorisée, terrorisée que cela ne fonctionne absolument pas, que personne ne vienne simplement. J'avais douté et fait les cent pas dans la boutique me posant mille et une questions. Il m'avait même semblé que la conception de ce projet avait été une idée folle. Vomissant mes tripes une heure avant l'ouverture, je m'étais résignée à ne pas déverrouiller la porte tout bonnement, à ne laisser personne rentrer ici.

C'était sans compter sur Emma, à qui j'avais eu la bonne idée de confier un double des clefs. Dans un premier temps, elle ne s'était pas permise de rentrer. Elle avait toqué à la porte vitrée, m'avait fait signe frénétiquement alors que je faisais semblant de ne pas l'avoir vue. Puis elle avait tambouriné plus fort, se doutant bien que je faisais exprès de me cacher derrière les étagères. Puis j'avais entendu sa voix, distinctement à travers la vitrine.

- Élisa, ouvre-moi et arrête de faire l'enfant !

Une enfant ? C'était exactement ce que j'étais à ce moment-là. Comme une enfant totalement paniquée par son premier jour d'école, qui n'avait qu'une seule envie, opérer un demi-tour pour se blottir dans son lit encore chaud ou dans les bras réconfortant de sa mère. J'avais mérité de me faire réprimander.

- ÉLISA ! Je sais que tu m'entends ... et je te vois. Arrête de te cacher, c'est stupide ! Ouvre-moi ! C'est la dernière fois que je te le demande, sinon j'utilise la clef que tu m'as gentiment donnée.

Je m'étais adossée à la première étagère venue et m'étais laissée tomber au sol, en pleurs, totalement pétrifiée. Quelques secondes s'étaient écoulées avant que je n'entende la clef tourner dans la serrure, que je perçoive quelques pas se diriger vers moi et que je voie ma meilleure amie apparaitre au coin de l'étagère. Instantanément, elle s'était agenouillée et m'avait prise dans ses bras.

- Je ne sais pas pourquoi, mais j'étais presque persuadée que j'allais te retrouver dans cet état-là.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Tu ne devrais pas être au bureau à cette heure-ci ?

- Si, mais je voulais prendre le temps de venir voir une des personnes les plus importantes de ma vie pour un des jours les plus importants de la sienne.

Je lui avais alors souri, timidement, péniblement, avant de la remercier pour sa présence. Puis je lui avais partagé tous mes doutes et ma décision de ne finalement pas ouvrir aujourd'hui. J'avais décidé de repousser l'échéance et de laisser de potentiels clients entrer dans ce lieu, qui été devenu le plus important pour moi, seulement quand j'aurais été prête. En réponse à cette annonce, Emma s'était redressée, le dos bien droit et avait ouvert de grands yeux, étonnée de ce qu'elle venait d'entendre. Instantanément, elle s'était mise debout pour se révolter.

- Mais ça ne va pas dans ta tête ? Ça fait des mois que tu travailles sur ce projet, ça fait des mois que tu es ici vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour peaufiner les moindres détails. Des mois que tu viens juste pour déplacer de quelques centimètres tous les objets présents. Ta boutique est prête, TU es prête. Jusqu'à maintenant, on ne t'a jamais forcé la main avec Tom. Tu aurais pu ouvrir il y a des semaines déjà mais on t'a laissé tranquille ... Et qu'est-ce que tu fais de la sortie de ton livre ? Et de ta séance de dédicaces ? Tu ne vas quand même pas me faire croire que tu es persuadée que personne ne viendra ? Ça fait des semaines que tu as prévu cet événement sur les réseaux sociaux et l'engouement est tel que ta librairie sera pleine à craquer cet après-midi. Tu as vraiment envie de décevoir toutes les personnes qui vont venir et qui vont trouver porte clause ?

Pour toujours avec toi - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant