Pour toujours avec toi - Tome 2

Chapitre VII.

Deux jours, ce fut le temps dont mes amies eurent besoin pour nous rejoindre à Londres. Elles arrivèrent toutes en même temps, sur le même vol, le dimanche suivant. Chloé et moi nous rendîmes toutes les deux à l'aéroport de Londres-City, heureuses de la perspective que nous apportait l'arrivée de nos amies. Nous n'avions pas encore déterminé combien de jours supplémentaires nous allions rester dans cette ville, mais nous étions sûres d'au moins une chose ; nous allions en profiter autant que nous pouvions le faire des quelques jours passés ici entre copines.

Nous passâmes la semaine à nous promener dans Londres. Nous fîmes visiter à nos copines tous les recoins de la ville, tous ceux que nous avions adorés, tous ceux qui avaient été des coups de cœur pour nous. Toutes les cinq, nous entreprîmes de faire le tour de tous les quartiers existants. Un seul mot d'ordre nous guidait : nous amuser, encore et encore. Alors nous fîmes la fête tous les soirs et passâmes nos journées entre les coins populaires de Londres et les boutiques en tous genres. Cette semaine fut magnifique. Elle était tout le contraire d'une semaine de stress, à ruminer encore et toujours. Le sourire aux lèvres, j'avais enfin l'impression de me retrouver pleinement, entourée des filles que j'aimais le plus au monde.

Le vendredi suivant arriva et de la manière la plus prévisible du monde, Chloé proposa de se rendre dans le bar de la semaine précédente. Les copines n'étant pas au courant des rencontres que nous avions pu faire là-bas, je ne trouvai pas le moyen de contester. Je n'avais aucune raison de refuser de me rendre dans ce bar, aucun argument qui pouvait être entendu, à moins de révéler notre petit secret. Alors pour la seconde fois, nous étions de retour au Cittie of Yorke.

Ce soir-là, je ne fis pas la maligne à me faire remarquer. Je restais en compagnie de mes amies, mais discrète, ne participant que peu à leurs conversations bruyantes, profitant du vacarme pour mes faire toute petite. Je me surpris à être stressée par ce qui pourrait se passer lors des quelques heures qui allaient suivre, les mains moites et les doigts qui s'entortillaient sans relâche. Dans mes pensées, je ne quittai pas la salle du regard. Regardant à droite puis à gauche, vérifiant sans cesse si le mystérieux garçon de la semaine précédente avait finalement pointé le bout de son nez avec sa bande de copains, occultant totalement les conversations de mes amies, qui fusaient pourtant si proche de mes oreilles. Chaque centimètre de la salle furent passés à la loupe, scrutant encore et encore, espérant ne pas le louper. Mes yeux se rivèrent à de nombreuses reprises sur la porte d'entrée du bar. J'espérai secrètement qu'il apparaitrait enfin, le sourire aux lèvres. Je ne pouvais plus me voiler la face, ni me mentir une seconde de plus, ce garçon m'intriguait, plus que nécessaire.

Je fus progressivement surprise par ma réaction face à la situation. Ce garçon n'arrivait pas alors qu'il me l'avait fait entendre, réduisant peu à peu mes espoirs de le voir de nouveau. Alors que j'avais tenté de mettre cette idée de côté toute la semaine, me convaincant que toute cette histoire était une fausse bonne idée, je me retrouvais maintenant démunie face à ma déception grandissante à mesure que la soirée avançait. Me rappelant moi-même à l'ordre, je réussis, avec beaucoup de difficulté, à porter de nouveau mon attention vers mon groupe de copines préférées.

Ce fut seulement quelques minutes plus tard, alors que la soirée était déjà bien entamée, que les choses prirent une autre direction. Un serveur se dirigea vers notre table, posant un plateau de cocktails au centre de la table. Intrigrée, Emma fut la première à prendre la parole.

- Il doit y avoir une erreur. Nous n'avions rien commandé, dit-elle en fixant le serveur, une sourcil arqué par l'étonnement.

Toutes curieuses, nous attendîmes avec impatience la réponse, qui ne se fit pas attendre plus longtemps, du jeune anglais qui se trouvait en face de nous, avec son tablier blanc. Ainsi, son regard bifurqua vers le bar nous indiquant dans quelle direction nous orienter.