Chapitre X.

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Certaines choses ne changent jamais. Elles sont une constante dans nos vies et ne connaissent pas de hauts ou de bas. C'était d'ailleurs le cas de mon amour pour Max. Depuis le premier baiser que nous avions partagé quelques années plus tôt, ce dernier avait été constant, et ce, même avec tout le mal que nous nous étions fait. Ces dernières semaines avaient été magiques en tout point de vue. Nous avions passé un maximum de temps ensemble, en nous séparant que lorsqu'il était impossible de faire autrement. Nous avions aussi passé beaucoup de temps avec Emma et Tom comme si notre petite bande ne s'était jamais vraiment séparée.

Chaque fois que je croisais le regard de ce garçon, je retombais éperdument amoureuse de lui, sans que mon cerveau n'ai la capacité ou la possibilité de reprendre les commandes. Alors que chaque séparation était comme un coup de massue. J'étais tétanisée, totalement pétrifiée face à l'éventualité de le perdre une nouvelle fois. Je me jetais entièrement, à corps perdu, dans cette relation qui m'apportait autant de bonheur que d'effroi. Au fur et à mesure que les jours étaient passés, au fur et à mesure que ma confiance pour Max s'accroissait, mes craintes augmentaient elles aussi. Mon envie irrésistible de l'avoir auprès de moi toute une vie entrait constamment en collision avec une envie incommensurable de prendre mes jambes à mon cou pour partir loin d'ici et ne plus avoir à souffrir ; parce que j'étais tout bonnement incapable de supporter cette instance douleur une seconde fois.

Ce matin-là, je me réveillai de bonne heure, afin d'arriver plus tôt que d'habitude à la boutique. J'avais mille et une choses à faire avant dix-sept heures trente, heure à laquelle nos amis et Max avaient décidé de décoller pour notre week-end au bord de la mer. Pour partir sereinement pendant ces trois jours, il fallait que je mâche le travail le plus possible, pour rendre la tâche plus facile à Pauline. J'ouvris péniblement les yeux, tentant comme je le pouvais de dompter la lumière du soleil qui s'immisçait à travers les rideaux fermés à la hâte et me brûlait les yeux. Alors que j'essayais de me tourner pour m'extirper du lit, le bras de Max me ramena rapidement à lui. Sa force et la surprise ne me permirent pas de contester. Sans même que je ne puisse manifester une quelconque objection, je me retrouvais nez à nez avec ce visage encore à moitié endormi. Les yeux fermés mais le sourire aux lèvres, Max plaqua son front contre le mien et m'enveloppa de ses bras.

- Où comptes-tu aller comme ça ? Je n'ai entendu aucun réveil, j'en déduis qu'il n'est pas encore l'heure que tu t'échappes d'ici.

Ses mains glissèrent le long de mon dos pour atterrir sur ma taille. Sans même que je ne puisse me dérober, ses doigts se mirent à me chatouiller, m'empêchant d'émettre une possible protestation, sans même que je ne puisse me justifier, m'arrachant un rire que je ne pouvais aucunement retenir ni contrôler. Son rire rejoignit rapidement le mien pour qu'ils ne fassent plus qu'un. Finalement, l'euphorie retomba progressivement me laissant l'opportunité de m'expliquer. Après quelques secondes d'explication durant lesquelles Max semblait mesurer l'importance de la situation et la véracité de mes propos, hochant la tête dans un sens puis dans l'autre, souriant puis faisant la moue, il décida finalement de lâcher l'affaire, desserrant l'emprise qu'il avait sur moi. Je profitai d'un moment d'inattention pendant lequel il se retournait pour saisir son téléphone, pour me sauver du lit avant qu'il ne change d'avis. Ce fut alors qui se laissa retomber sur le lit, les bras écartés, lâchant son téléphone qui manqua de tomber par terre. La vision de ses cheveux en bataille, de son corps à moitié nu, dévoilé par la fuite des draps pendant notre altercation, et le râle qui s'échappa de ma gorge me bloquèrent instantanément sur place. Ne pouvant plus détacher mon regard de lui, je dus ravaler plusieurs fois ma salive. Je restai là abasourdie, cramponnée à l'image de son corps, n'arrivant plus à me déconnecter, n'arrivant plus à détourner le regard.

- Qu'est-ce que tu regardes comme ça ?

Sa voix me rappela finalement à la réalité, m'aidant enfin à regarder ailleurs. Je secouai la tête pour reprendre mes esprits et me rappeler que j'avais des obligations aujourd'hui. Après avoir récupéré mes quelques affaires éparpillées dans la chambre, je me dirigeai pleine d'entrain vers la salle de bain en essayant de me convaincre que me recoucher dans ce lit était une très mauvaise idée.

Pour toujours avec toi - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant