Pour toujours avec toi - Tome 2

Chapitre IV

Rien n'était comparable à la sensation que je ressentais de discuter avec Max à longueur de journée et jusque tard dans la nuit. Toutes nos conversations auraient dû m'exténuer à cause du manque de sommeil, mais malgré la fatigue, je ne voulais dormir pour rien au monde. J'étais prête à pas mal de chose pour quelques messages de plus, pour relancer nos discussions quand elles commençaient à s'épuiser. Un sourire idiot apparaissait sur mon visage à chaque fois que son prénom s'affichait sur mon téléphone et l'envie de modifier son nom dans ce dernier était omniprésente, mais la peur que quelqu'un s'en rende compte m'en empêchait. Je ne voulais pas devoir rendre des comptes à qui que ce soit et encore moins devoir me justifier auprès d'Emma. 

Pour le moment, je ne lui avais encore rien dit. Quelques semaines étaient passées et je n'avais toujours pas trouvé le courage de lui avouer que j'avais finalement recommencé à parler avec Max. Je n'avais aucune idée de la manière dont je pouvais lui annoncer et encore moi de la façon dont elle allait pouvoir réagir. Je savais que Tom était de mon côté, qu'il parviendrait à la résonner s'il le fallait, mais je m'inquiétais tout de même de la réaction qu'elle pourrait avoir sur le coup, à froid. Tom avait pourtant insisté à plusieurs reprises pour que je crache le morceau une bonne fois pour toute. Visiblement, Max lui envoyait plus de messages qu'à l'accoutumée et il n'arrivait plus à justifier cela auprès d'Emma. 

J'en avais aussi discuté avec Max qui avait tenté de me rassurer par tous les moyens possibles. Il m'avait rappelé plusieurs fois qu'Emma était une personne intelligente et qu'elle ne m'en voudrait pas pour quelque chose d'aussi banal. "Après tout, on ne fait rien de mal" avait-il dit au détour d'une conversation. Il n'avait pas totalement tort. Nous ne faisions que discuter, nous n'avions même pas pris le temps de nous voir, nous n'avions pas osé. Je savais que c'était tout à fait enfantin de cacher ce genre de chose à la meilleure amie. Je savais aussi que Maxime n'avait pas tout à fait tort, je connaissais bien Emma tout de même. Et je savais aussi que Tom serait là pour me soutenir, pour faire barrage quoi qu'il puisse arriver. 

Je comptais donc sur un autre évènement pour faire toutes ces révélations sans qu'elles ne fassent trop de vagues : l'approche du mariage de mes meilleurs amis. J'avais imaginé qu'elle aurait d'autres chats à fouetter et que cette nouvelle pourrait lui glisser dessus sans trop faire de débat. Je pris alors la décision de l'inviter à boire un verre pour éclaircir tout ça. Heureusement, Emma n'était jamais contre une petite sortie à l'improviste et elle accepta tout de suite mon invitation sans se poser plus de question. Le soir même nous nous retrouvâmes dans un petit bar proche de la librairie pour discuter. 

La soirée se passa à merveille sans que je ne lâche le morceau. Les préparatifs du mariage prenaient toute la place dans nos rencontres depuis des semaines maintenant. Tous les autres sujets, bien moins passionnants passaient alors à la trappe sans que personne ne dise rien. Emma partagea avec moi sa grande impatiente d'atteindre enfin le jour J. Tout était quasiment prêt et elle se plaignait que la date soit encore aussi éloignée. J'étais très impatiente d'y être aussi, mais chaque chose en son temps. Je savais qu'il fallait être patient pour que tout se passer parfaitement. Ainsi, pour faire patienter ma meilleure amie, je lui proposai d'organiser une petite fête de fiançailles, chez eux, pour célébrer leur union prochaine. Elle accepta avec grande joie et je la rassurai en lui indiquant que j'allais m'occuper de tout, qu'elle n'avait qu'à m'envoyer la liste des invités qu'elle et Tom aimeraient faire venir. 

Malgré tous ses sujets de conversation bien éloignés de la raison pour laquelle nous nous étions retrouvées, j'étais totalement perdue dans la manière dont je pouvais engager les choses. Il fallait que j'arrive à tempérer alors que mon talon frappait frénétiquement le sol et que mes doigts pianotaient sur le rebord de la table à laquelle nous étions installées. Cependant, si j'avais su que Max allait lui même allait m'obligée à dire toute la vérité à ma meilleure amie, je promets que j'aurais été bien plus rapide pour faire toutes ces révélations.