Chapitre XV.

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Le voyage se fit en silence, comme tous les derniers voyages que nous avions partagés ensemble dans cette même voiture. Les embouteillages parisiens furent animés par le bruit ambiant de la circulation, par les klaxons à répétition et par la musique de fond qui comblait le silence entre nous deux. Maxime n'avait pas eu l'idée de supprimer de sa playlist les musiques sur lesquelles nous passions notre temps à danser quelques années plus tôt. Je m'étais éloignée de toute ces chansons pour ne pas retourner le couteau dans la plaie, mais aujourd'hui elles me rappelaient de très bons souvenirs, de trop bons souvenirs et me brisaient le cœur. Maxime lui semblait impassible. Concentré sur la route, il ne dit pas un mot. Patiemment, il sortit des embouteillages pour se diriger rapidement vers l'aéroport.

Nous arrivâmes finalement à destination. Nous sortîmes tous les deux de la voiture sans un regard. J'exposai alors mon visage au large soleil qui avait finalement réussit à prendre le dessus sur la pluie qui avait tout inondé le matin même. Malgré tout, ce dernier réussit à me réchauffer légèrement, le corps et le cœur, présageant, peut-être, des jours meilleurs.

Pendant ce temps, Maxime sortit mes valises de la voiture. Il s'empara de mon énorme valise avant que je n'aie le temps de contester et me laissa attraper le petit sac de voyage qui se trouvait encore au fond du coffre. Nous avançâmes vers les grandes portes alors qu'il laissait sa voiture, les feux de détresse allumés, sur les places réservées pour les arrêts de courte durée. Il m'ouvrit la porte et me laissa passer devant lui m'offrant un sourire ravageur. Mon cœur chavira une nouvelle fois et je ne pus m'empêcher de lui sourire à mon tour.

- Je reviens. Je vais garer la voiture dans un endroit un petit peu plus approprié. Tu m'attends ici, tu ne bouges pas hein ? me dit-il rapidement en posant ma valise sur le sol.

- Non, évidement.

Il ne disparut que quelques minutes, une dizaine tout au plus. Quand il réapparut dans le hall de l'aéroport, sa respiration était haletante montrant qu'il avait couru pour revenir jusqu'ici.

- Je suis prêt. On peut y aller.

Je pris les devants pour circuler dans l'aéroport, passant par toutes les étapes obligatoires avant de pouvoir monter dans mon avion, allant à gauche puis à droite et consultant les affichages à ma disposition pour le pas me perdre. Alors que nous avions fait la queue longtemps et à de nombreuses reprises, Max n'ouvrit plus la bouche et se contenta de me suivre en silence, m'accompagnant à chaque fois, comme mon ombre. Nous arrivâmes finalement dans le petit salon qui faisait face à la porte d'embarquement dont j'avais besoin. Je scrutai alors les environs à la recherche de nourriture. Mon estomac criait famine malgré notre petit-déjeuner improvisé, ou peut-être que j'avais seulement besoin de m'occuper les mains, la bouche et l'esprit. Il fallait que je trouve quelque chose à faire pour ne pas dire ou faire de bêtise que je pourrai regretter. Je fis signe à Max. Il tourna alors la tête vers la petite boulangerie sans que je n'aie besoin de lui parler.

- Tu as encore faim, dit-il en se moquant ouvertement de moi. Tu as mangé toute la matinée quasiment.

Je me contentai d'hausser les épaules et de détourner le regard. Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire de toute façon que j'ai encore faim ? Il parut vexé par mon manque de réponse. Lui qui avait pris l'habitude des réponses sarcastiques que je pouvais lui offrir lorsqu'il prenait le risque de me taquiner, semblait déçu. Mais maintenant que nous n'étions plus qu'à une heure de mon départ, je n'avais plus envie de rire, je n'avais plus envie de vivre de bons moments avec lui, je n'avais plus envie d'espérer. Parce que je savais que tout ça ne m'aiderait pas, que les choses allaient être pires. Nous mangeâmes en silence, en attendant que mon avion soit enfin prêt pour le départ. Ce fut à ce moment que l'annonce retentit dans les haut-parleurs de tout le terminal.

Pour toujours avec toi - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant