Pour toujours avec toi - Tome 2

Chapitre VI.

Quelques jours passèrent encore, pendant lesquels j'étais remplie de remords. Je passais mon temps à regretter mon comportement et à m'en vouloir. Alors que cela faisait des jours que j'attendais cette soirée, je m'étais comportée comme une enfant, une enfant totalement idiote. J'avais passé tellement de temps à imaginer tous les scénarios possibles pour que notre histoire reprenne enfin, après cinq années beaucoup trop longues, que je ne pouvais expliquer ce qui m'était passé par la tête ce soir-là. Rien ne pouvait justifier mes choix. Mes actions avaient été en total contradiction avec mes envies. Et même après tout ce temps écoulé, j'étais incapable d'expliquer la raison de ma panique, de cette crise d'angoisse qui m'avait submergée.

À maintes reprises, j'avais discuté de cette soirée avec Emma, qui n'était pas passée à côté du fait que je m'étais comportée étrangement. Nous avions toutes deux tenté de trouver des réponses à toutes mes questions. Emma avait espéré me rassurer plus d'une fois en m'expliquant que la peur de l'inconnu pouvait nous faire faire des choses totalement stupides par moment. Elle admettait que, pour une fois, Max n'était pas coupable de ce fiasco total et que j'avais seulement perdu la tête le temps de quelques heures d'angoisse. Pourtant malgré toutes ces informations et tous ses conseils, j'étais incapable de trouver le courage d'envoyer un message à Max pour m'excuser et expliquer ma façon d'agir envers lui. J'étais convaincue de lui devoir des explications que j'étais tout simplement incapable de formuler.

Pendant ce temps Max m'avait laissé respirer. Je n'avais eu aucune nouvelle de sa part pendant ces quelques jours. J'avais eu un comportement incompréhensible et peut-être m'en voulait-il pour cela. C'était silence radio, autant de mon côté que du sien. Et pourtant, je savais sans en être totalement sûre que chacun d'entre nous avait des nouvelles de l'autre par le biais de Tom. Ce dernier avait pris le temps de m'envoyer de nombreux messages pendant la semaine pour vérifier que tout allait bien de mon côté. Cette insistance et cette récurrence m'avaient mis la puce à l'oreille. Plus je recevais de messages de sa part, plus je suspectais qu'il n'était pas le seul à s'assurer que tout allait pour le mieux.

Ce soir-là, alors que je rentrai du travail, dans le métro bondé du jeudi soir, je reçu un appel de mon meilleur ami. Sans être suspicieuse plus que nécessaire, je lui répondis pour savoir ce qu'il voulait de moi. Il me proposa alors d'aller boire un verre pour discuter un petit peu. Après m'être assurée que cela ne dérangerait pas Emma et qu'elle ne se retrouverait pas seule pour le reste de la soirée, je confirmai ma venue. Je descendis alors à la prochaine station pour bifurquer vers l'adresse d'un bar que je ne connaissais pas encore et que Tom venait de me transmettre par message. Il ne me suffit que de quelques minutes pour le rejoindre en terrasse de ce joli café fleuri où m'attendait déjà mon habituel verre de soda.

Tom n'aborda pas tout de suite le sujet et tourna longtemps autour du pot. Nos parlâmes d'abord de tout et de rien sans se soucier de ma situation actuelle. Il tenta à de nombreuses reprises, de toutes les manières possibles, notamment en me demandant comment j'allais et si j'étais sûre de ma réponse, de me tirer les vers du nez sans être clair avec moi sur ses intentions. Je finis par perdre patience comprenant le petit jeu qu'il cachait.

- Tu peux me dire pourquoi on est ici ? Je n'ai pas l'impression que tu ne voulais que boire un verre ? Si tu as quelque chose à dire, dis-le franchement.

Quelques secondes s'écoulèrent pendant lesquelles le silence régna sur notre table. Il se décida enfin à lâcher son verre des yeux pour affronter mon regard accusateur.

- D'accord, tu l'auras voulu. Je ne savais simplement pas comment aborder la conversation, mais puisque tu le demandes. Pourquoi est-ce que tu ne donnes plus de nouvelles à Max ? Ça fait des jours que tu as coupé les ponts, sans raison et qu'il attend de savoir pourquoi. Alors puisqu'il n'ose pas te le demander, c'est moi qui le fais.