Chapitre XVI.

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Prête pour de nouvelles aventures ; je l'étais et je les avais vécues à fond. Ces quatre mois passés loin de ma famille, loin de mes amis étaient passés à la vitesse de l'éclair. Ma vie avait tellement changé, elle était si différente de celle que j'avais laissée quatre mois plus tôt à l'aéroport. Je n'avais rien vu venir, tout m'était tombé dessus aussi rapidement que la pluie lors d'un orage. Mais malgré la soudaineté de tout ça, j'avais profité au maximum des opportunités qui m'avaient été livrées sur un plateau d'argent. J'étais heureuse, en tout cas, autant que je pouvais l'être à ce stade de ma vie.

Je venais de passer quatre mois extraordinaires à faire le tour de l'Europe et de toutes ses capitales et grandes villes, aussi belles les unes que les autres. Tout avait semblé irréel. Je flottais sur un nuage depuis mon arrivée à Budapest, mon premier coup de cœur, mon premier endroit préféré au monde, et la suite promettait de ne pas me décevoir non plus. J'avais flâné le long des rues, grandes ou petites, bondées de monde ou totalement déserte, le jour comme la nuit. Chloé et moi avions passé tous ces merveilleux moments ensemble, et ces derniers nous avaient tellement liées l'une à l'autre, que nous étions tout bonnement devenues inséparables ; au point que je ne pouvais plus rien lui refuser, au point de l'accompagner dans tous ses délires, au point de ne plus dormir, plus beaucoup. À l'issue de chaque visite, j'étais persuadée que nous avions réussi à faire le tour de tous les pubs et bars qui existaient. L'Europe entière semblait nous appartenir.

Tout était différent, très différent, trop différent. Les paysages, la musique, la nourriture, les gens. Tous ces visages familiers qui avaient disparus de mon champ de vision, de mes journées. J'avais pourtant mis un point d'honneur à conserver le contact avec toutes les personnes que j'affectionnais particulièrement. Je prenais régulièrement des nouvelles de ma famille, qui en faisait de même en retour. Un rituel s'était installé entre Emma et moi, qui consistait à s'appeler tous les vendredis soir pour se faire le topo de notre semaine. En quatre mois, nous n'avions jamais loupé ce rendez-vous. Ces longues minutes au téléphone avec ma meilleure amie était le seul temps de répit que Chloé avait accepté de m'accorder, le reste du temps, elle m'ordonnait littéralement « de m'amuser et de profiter à fond de ce voyage ». Sa joie de vivre et sa spontanéité avaient eu raison de moi ; ainsi j'avais fait ce qu'elle m'avait demandé.

Quant à Max ... Il s'agissait de la relation que j'avais le moins entretenue, celle qui avait connu le plus gros changement, le plus grand éloignement. Les premiers jours que j'avais passés loin de lui m'avait donné l'impression que tout n'était peut-être pas perdu. Nous avions pris le pli de nous envoyer des message tout le temps, tous les jours, à chaque moment de la journée, dès qu'il nous était donné l'occasion d'avoir nos portables entre les mains. Mais rapidement, je m'étais rendue bien trop compte que mes premières impressions étaient les bonnes. Garder le contact avec le garçon me mettait des bâtons dans les roues, me freinait quotidiennement. Beaucoup trop pensive et dans la lune, je laissais passer des informations importantes lors de réunions qui l'étaient encore plus. Heureusement que Chloé avait été là pour mémoriser tout ce qu'il y avait à mémoriser et m'aider à prendre des décisions réfléchies par la suite, avec tous les éléments dont j'avais besoin pour les prendre.

Alors j'avais pris cette lourde décision, à contre cœur et avec beaucoup de difficulté, de m'éloigner pour de bon. Doucement, sans rupture trop soudaine, j'avais cessé de répondre à ses messages et lentement, les choses s'étaient faites d'elles-mêmes. Progressivement, Max avait arrêté de m'envoyer des messages. Ils s'étaient faits de plus en plus rare ; beaucoup, puis quelques-uns, et enfin, plus aucun. Mes nuits alors déjà très courtes à cause du train de vie que nous menions ici, l'étaient devenues encore plus. Le peu d'heure dont je disposais pour dormir étaient désormais secouées de sanglots que je ne parvenais pas à étouffer. Sans compter le fait qu'il fallait maintenant que je me lève plus tôt, pour prendre le temps de camoufler mes yeux bouffis avec plusieurs couches de maquillages.

Pour toujours avec toi - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant