Chapitre XXVI

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Plusieurs soirées se déroulèrent sans accrocs avec un sourire accroché aux lèvres de chacun d'entre nous. Guillaume resta à Paris pendant de longues semaines, abandonnant sa chambre d'hotel pour s'installer provisoirement chez Pauline. Je l'entendis même parler de l'idée de trouver du travail ici pour pouvoir s'installer définitivement. Paris lui plaisait certes, mais je doutais que notre capitale soit la principale raison de son envie insoutenable de rester auprès de nous. Il aurait pu nous maintenir le contraire mainte et mainte fois, je savais pertinemment que ce ne serait que bêtises, mensonges et calomnies. Il était tombé amoureux de Pauline, comme j'étais tombée amoureuse de Max et il ne pouvait plus le niait désormais, ni même faire marche arrière.

Et contre toute attente et pour mon plus grand bonheur, Max et Lucas partageaient une belle relation et pouvaient échanger pendant de longues minutes lorsque nous nous retrouvions tous ensemble ; comme si rien ne s'était jamais passé entre eux, comme s'ils ne s'étaient jamais rencontrés, comme s'ils ne s'étaient jamais fait de mal, l'un à l'autre. Les nuages gris s'étaient éloignées définitivement de nous ; ainsi nous n'avions plus besoin de craindre que l'averse ne disolve tout ce que nous venions de construire ensemble. Tout était, pour ainsi dire, parfait. Je ne demandais rien, je n'avais besoin de rien de plus. Il suffisait que je puisse garder toutes les personnes qui m'entouraient lors de ces soirées pour l'éternité, pour être comblée. Et même si je savais pertinemment que rien ne pouvait durer éternellement, j'aimais croire que l'orage était enfin définitivement derrière nous.

Ce matin-là, lorsque je pointai enfin le bout de mon nez à la boutique, je compris imméditament que quelque chose tracassait Pauline au point qu'elle ne m'adresse quasiement pas la parole de la journée et qu'une expression inquiète envahisse son visage. Je tentai tant bien que mal de détendre l'atmosphère, mais rien ne fonctionnait. J'avais beau essayer de discuter avec elle, elle semblait rester de marbre et être incapable de retrouver le sourire qu'elle arborait en temps normal.

Midi arriva et je ne pouvais plus tenir face à cette situation, j'avais besoin de savoir ce qu'il l'inquiétait à ce point là. Elle n'avait absolument pas été efficace à la boutique de la matinée et il fallait que je remédie à tout cela. Elle était mon amie, et si quelque chose n'allait pas, je me devais de l'aider comme je le pouvais, y compris en la renvoyant simplement chez elle pour qu'elle puisse se reposer. Alors que nous étions en train de partager notre déjeuner autour d'une table de la libraire comme d'ordinaire, je pris l'initiative de lui sortir les vers du nez.

- Bon, est-ce que tu comptes me dire ce qui ne va pas aujourd'hui ou est-ce que je dois te menacer pour avoir ne serait-ce qu'un petit indice ?

- Tu ne vas pas aimer ce que j'ai à te dire... me dit-elle, m'inquiétant à mon tour.

- Je t'écoute. Qu'on en finisse vite alors, répondis-je en tentant de la motiver à cracher le morceau.

- Matthieu arrive après demain.

- Arrive ?

- Oui, il vient nous rendre visite à Paris.

- Ok... Je t'avoue que je ne sais pas quoi faire de cette information. Je n'ai pas eu de nouvelles depuis Londres et de ce que je sais, il ne veut ni me parler ni me voir.

- À vrai dire, je n'en suis pas si sûre. Il est très en colère. Il t'en veut énormément. Guillaume a l'impression qu'il est capable de faire une dinguerie une fois ici. Il a essayé de le convaincre de ne pas venir, mais Matthieu a insisté prétextant qu'il n'avait pas revu Paris depuis longtemps et qu'il voulait voir son meilleur pote.

- Je comprends. Mais peut-être qu'il ne faudrait pas tirer des conclusions trop hâtives. J'imagine que sa visite peut aussi très bien se passer, dis-je en hossant les épaules.

Pour toujours avec toi - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant