Les ateliers d'écriture

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L'Éditeur se trouvait sur la terrasse d'une librairie-café et organisait un atelier d'écriture avec ses disciples. Car, durant son temps libre, il ne dédaignait pas écrire pour s'amuser.

Des Parisiens s'approchèrent d'eux.

L'Éditeur les vit.

Il dit :

« Ah, mais vous allez me lâcher la grappe, à la fin ? »

L'un des Parisiens s'exclama :

« Ha, je le savais : l'Éditeur écrit ! Je suis sûr qu'il a créé sa maison d'édition uniquement pour publier ses propres textes, car personne n'en voulait ! »

L'Éditeur, qui avait un peu bu et qui commençait à en avoir assez de se faire harceler, toujours par les mêmes connards qui ne bitaient rien à l'écriture ou à l'édition, l'Éditeur donc répliqua :

« Non, j'ai juste envie d'écrire avec mes potes. »

Un autre Parisien répliqua :

« Ha, mais pourquoi écrirais-tu si ce n'est pour te faire éditer ? »

L'Éditeur répondit :

« Pour le plaisir.

– Mais ne recherches-tu pas de la reconnaissance parmi tes pairs ?

– Non.

– N'espères-tu pas gagner de l'argent ?

– Non.

– Ne souhaites-tu pas te justifier de tes actes ?

– Non.

– Peut-être alors as-tu besoin de trouver un sens à ta vie ?

– Non. »

Décontenancés, les Parisiens s'éloignèrent sans voir le doigt d'honneur que leur adressait l'Éditeur.

Ses disciples lui demandèrent :

« Seigneur, est-il vrai que tu écris juste pour le plaisir ? N'y a-t-il pas une finalité derrière ? »

L'Éditeur répondit :

« Ah merde, je vous le déclare. Il n'est pas nécessaire de rechercher une finalité dans l'art. Lorsque j'écris, je recherche le plaisir d'écrire en lui-même. N'avez-vous jamais tracé des gribouillis pour le simple plaisir de dessiner ? N'avez-vous jamais joué un air connu avec vos doigts sur le rebord d'une table ? »

Les disciples répondirent :

« Oui, mais l'écriture est différente des autres arts que tu mentionnes. »

L'Éditeur répondit :

« Non. »

Les Cavaliers de l'ÉditocalypseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant