Chapitre 9

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Il leur a fallut plus de quatre jours pour atteindre l'océan, finalement. Leur marche, seulement entrecoupée de rares et courtes pauses, les laisse complètement éreinté et à bout de forces.

Les quatre voyageurs découvrent le vaste océan, c'est une première pour Ellie, mais ce qui la saisit le plus, c'est la prairie qui la borde. Elle est immense, l'herbe est verte et tendre. Elle est plantée de roses aux pétales iridescents, comme des petites flammes. Les pétales couleur feu se découpent très nettement dans la nuit tombante, offrant aux voyageurs épuisés un magnifique spectacle. Cela a quelque chose d'apaisant. Pour Ellie, c'était comme découvrir un autre monde, un monde surnaturel, hors du temps et loin de la réalité de la jeune fille, très loin.

Au bout de quelques minutes d'admiration silencieuse, Roan reprend la route, suivant un étroit chemin, longeant la prairie aux roses enflammées. Il se dirige vers le bord de l'eau. Ellie a du mal à s'arracher à sa contemplation.

Ce spectacle ravive en elle une douleur, comme une perte. Une douloureuse perte.

Le cœur a nouveau serré dans sa poitrine, elle suit ses compagnons.

Ils marchent en silence jusqu'à la plage de sable fin, où Roan décide d'installer le campement.

Ellie, complètement ailleurs, continue d'observer les roses enflammées, sans un mot.

- Ellie, viens manger, l'appelle Roan.

- J'arrive, murmure-t-elle, si bas que Roan ne l'entend pas.

Voyant que la jeune fille n'a pas bougé, n'y répondu, Roan se lève pour la rejoindre.

- Ellie, tu viens manger ?

- J'arrive, je te l'ai dis, lui reproche-t-elle dans un murmure.

- Pardon, je ne t'avais pas entendu. Tu sais ce qu'on dit à propos de cette prairie ?

La jeune fille secoue la tête, négativement, sans quitter les roses des yeux. Elle est comme hypnotisée.

- On dit que c'est ici que les Phénix livrèrent leur dernier combat, contre Neonach. C'est roses seraient leurs restes, comme un témoin de leur existence passée. On appelle ses roses, les Roses Enflammées ou Rosan Lasrach.

Ils restent quelques instants à les regarder, petites étincelles dans l'obscurité de la nuit. Puis, Roan les tire de leur contemplation.

- Viens manger.

Il lui prend délicatement le bras, pour la faire pivoter vers lui. Lorsque la jeune fille se retrouve face à lui, il voit les traces de larmes sur ses joues. Dans un mouvement spontané, Ellie se laisse aller contre le torse de Roan et se remet à pleurer. Il se raidit, devant la soudaine détresse de la jeune fille, il ne sait comment réagir devant elle.

Hésitant, il lève lentement les bras et vient enlacer la jeune fille. En quelques minutes, sa chemise se trouve trempée des larmes d'Ellie. Il caresse doucement son dos, pour essayer de la calmer.

Les sanglots finissent pas s'espacer et les larmes finissent par se tarir.

- Tu te sens mieux, demande-t-il quand il sent que les soubresauts du dos de la jeune fille se sont arrêtés.

- Un peu. Je regrette qu'ils soient morts et qu'aucun ne puisse me guider dans cette tâche qui m'incombe. Je ne sais même pas comment faire, alors qu'ils ont tous échoués. Comment, moi, pourrais-je faire mieux ?

Elle se sent oppressée par cette responsabilité qui pèse sur ses épaules.

- On trouvera. Je te le promets.

L'embrasementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant