L'embrasement

Chapitre 3

Après une nuit dans une auberge bon marché, dans le quartier ouvrier, Ellie et Roan achètent quelques provisions en vue du voyage, de plusieurs jours, voire de plusieurs mois, qui les attend ainsi que des couvertures pour se protéger du froid mordant des nuits du pays, une corde, deux couteaux en cas de mauvaises rencontres. À la fin de la matinée, ils ont finis leurs achats et décident de se mettre en marche. Ellie a glissé son couteau dans sa manche, prête à s'en servir à la moindre alerte.

Ils ne parcourent que quelques lieux avant que le soleil ne se couche derrière les montagnes, leur objectif final. Ils s'arrêtent dans un vallon herbeux, assez éloigné de la route principale qui mène au nord afin d'éviter d'être surpris dans leur repos. Ils installent leur campement, font un feu et étendent leurs couvertures sur le sol, prêt à passer leur première nuit à la belle étoile.

- Je vais aller chasser, il vaut mieux faire durer nos provisions autant que possible. Les montagnes ne sont pas un lieu propice à la chasse.

- Dans ce cas, je vais voir si je ne peux pas trouver des champignons ou des baies pour notre dîner, ainsi que de quoi alimenter notre feu. Va, je m'occupe du reste.

Roan s'éloigne du campement son arc sur l'épaule. Ellie jette un regard circulaire autour d'elle, à la recherche de plantes comestibles. Elle découvre un lit de champignons comestibles au pied d'un grand chêne. De l'autre côté de la clairière, Ellie trouve un buisson de baies roses, elle en ramasse jusqu'à remplir une tasse entière. Elle retourne auprès du feu et entreprend de couper les champignons pour les faire griller sur une pierre plate près du feu.

Elle observe les flammes danser et les champignons griller sur la pierre, dans un silence reposant. Elle est a deux doigts de s'endormir, quand Roan revient près du feu deux rougeurs de bonne taille à la main. Il s'installe en tailleur de l'autre côté du foyer et commence à vider les rongeurs. Ellie le regarde faire sans un mot, admirant sa dextérité à manier le couteau de chasse. ''Quel orateur manie aussi bien le couteau ? On dirait qu'il a fait cela toute sa vie, c'est étrange...'' Elle garde ses interrogations pour elle.

- Tu peux me tailler deux broches ?

- Des broches ?

- Oui, pour faire les faire cuire.

Il dit cela comme si c'était une évidence, mais Ellie ignore complètement ce qu'il attend d'elle. ''Comment taille-t-on une broche ?''Elle regarde Roan avec des yeux ronds.

- Et comment suis-je censé faire cela ?

- Ne me dis pas que tu n'as jamais cela. C'est pourtant simple. Tu prends ton couteau, une branche pas trop épaisse, tu retire l'écorce et tu tailles une extrémités en pointe. Allez, j'ai presque fini, dépêche-toi.

Ellie acquiesce et suit les instructions de son compagnon de voyage. En quelques minutes, les deux rongeurs sont vidés et plantés sur les deux broches. À l'aide de deux branches plantées dans le sol, les deux broches se trouvent à présent au-dessus du feu de camp. Il faut près de deux heures d'attente pour que la viande soit cuite. C'est un festin, surtout après une si longue journée de marche. Ils dînent rapidement, puis ils s'étendent, chacun d'un côté du foyer, pour dormir. Sans un mot, ils ferment les yeux et se laissent emporter par le sommeil.

Aux premières lueurs de l'aube, Ellie se redresse, baille, ravive les braises du foyer et y ajoute une bûche. Elle remet les broches en place au-dessus des flammes, pour faire réchauffer les restes de viande de la veille. Roan se lève à son tour et vient s'asseoir à gauche d'Ellie.

- Bien dormi ?

- Oui, et toi ?

- Ça va.

À nouveau, le silence s'installe entre eux. Pas un silence gênant, ils gardent simplement le silence, car ils n'ont rien à ajouter. Une fois la viande réchauffée, ils se pressent de manger pour pouvoir repartir au plus tôt. Cette journée s'écoule comme la précédente, sans un mot, un pas après l'autre.