L'embrasement

Chapitre 15

Ellie fixe Neonach, le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. La jeune fille doit garder son calme, il n'y aucune raison de paniquer tant qu'il ne lui aura rien demandé.

- Sora, je voulais vous demander une grande faveur. Je sais que Sia et vous êtes devenues très proches au cours des dernières semaines, mais je voudrai profiter de ce voyage, seul avec Sia. Pourriez-vous rester ici, avec Arthuro, Nesta et Réka ?

La jeune Phénix doit se retenir de pousser un soupir de soulagement. Elle s'attendait à une tout autre conversation. Elle masqua le soulagement dans sa voix avant de répondre.

- Je comprends parfaitement et je vous souhaite un excellent voyage avec Sia. Avez-vous encore besoin de mes services, ou puis-je finir les malles ?

- Je vous remercie. Vous pouvez disposer.

Ellie s'incline légèrement avant de sortir de la pièce. Dans le couloir, elle laisse échapper une soupir de soulagement. Elle s'empresse de retourner au salon. Quand elle ouvre la porte, Sia sursaute, en la reconnaissant, elle pousse un soupir de soulagement. Ellie vient s'asseoir à ses côtés.

- Tout va bien. Il voulais juste me demander de rester ici avec Arthuro, Nesta et Réka, pour que vous partiez seulement tous les deux.

- Vous êtes sûre qu'il n'a aucun doute ?

- Je ne peux pas être absolument certaine, mais je le crois. Ne nous en inquiétons pas maintenant, je dois défaire mes malles et finir les vôtres. Souhaitez-vous m'accompagner ? Ou préférez-vous rester au salon ?

- Je vous accompagne.

Les deux femmes se dirigent la garde-robe de Sia, dans une pièce jouxtant la chambre qu'elle partage avec Neonach. La garde-robe est pleine de robes toutes plus belles les unes que les autres, des malles traînent un peu partout attendant le prochain voyage qui ne devrait plus tarder. Ensemble, elles choisissent les robes à emballer et lesquelles resteront à la maison. À la fin de la journée, elles ont remplies deux malles, avec près d'une douzaine de robes, un assortiment de rubans de toutes les couleurs, un coffret à bijoux remplis de pierreries.

À l'heure du dîner, Sia rejoint son compagnon à la salle à manger, tandis qu'Ellie mange du pain avec du fromage de chèvre tout envidant sa malle. Elle range ses lourdes robes dans la penderie. Dans son petit sac qui la suit depuis son départ de l'orphelinat, elle range une chemise propre, une pomme et quelques tranches de pain. Elle doit être prête à partir à tout instant. Elle dépose, au pied de son lit, une chemise blanche, un corsage noir, un pantalon brun et une jupe bleue foncée.

Après le dîner, Ellie est rejointe par Sia, dans sa petite chambre. La jeune fille ne bouge pas, son regard est perdu dans la contemplation de la rue en contre-bas. L'inquiétude face à l'embuscade prochaine commence à monter.

- Arthuro a descendu les malles, elles sont prêtes à être chargées dans la carriole. Vous allez bien ? Vous semblez perdue.

- Je crois que mon inquiétude commence à monter.

- Vous pensez être prête ?

- Oui... Du moins, il le faudra bien.

- Je crois en vous. Vous êtes la seule à pouvoir me libérer. Ensuite, je partirai en exil en espérant pouvoir ainsi expier mes fautes.

- Fuir ne vous aidera pas. Aidez-moi plutôt à rendre ce monde meilleur et à le protéger des ombres qui attendent un signe de faiblesse pour s'en prendre à nous.

- Je ne sais pas si je serai à la hauteur, vous êtes jeune...

- Justement, j'ai encore beaucoup à apprendre, vous pouvez me guider et me soutenir dans cette mission qui nous incombe depuis notre émergence.