|11| Un féroce déni

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Amélia était sur un petit nuage quand elle rendit visite à Billy le lendemain après-midi. Théo l'accompagnait. Il avait aussi remarqué la bonne humeur manifeste de sa sœur mais n'avait pas osé poser la moindre question. Il savait qu'Amélia lui raconterait tout si elle en avait envie, il ne servait à rien de la forcer. Et puis, il avait de toute façon une bonne idée de ce qu'il se passait... Les sentiments d'Embry et Amélia alimentaient les discussions au sein des membres de la meute !

— Quelqu'un est d'humeur joyeuse... commenta Billy quand il fit entrer son neveu et sa nièce à l'intérieur.

— Le soleil brille, répliqua Amélia. La journée ne peut être que bonne.

— Mmh... marmonna son oncle, peu dupe.

Ni Billy ni Théo n'entreprit cependant de tirer les vers du nez à Amélia. Il était trop agréable de la voir de si belle humeur, alors qu'elle avait eu tendance à broyer du noir ces derniers jours. Ils parlèrent pendant une heure de tout et de rien, jusqu'à ce que Jacob les interrompe.

— Une partie de foot à la plage, vous venez ? proposa le quileute en apparaissant soudain à la porte d'entrée.

Aussitôt, Théo bondit de sa chaise. En riant, Amélia l'imita. Elle ne comptait pas participer à la partie de foot, mais la compagnie des quileutes était trop agréable pour y renoncer. Très bientôt – trop à son goût –, Théo et elle allaient s'en aller. Elle était bien décidée à profiter au maximum du temps qui leur restait.

Amélia dut presque courir pour suivre son frère et son cousin qui avançaient à grand pas, sans paraître se préoccuper des difficultés qu'elle avait à les suivre avec ses petites jambes de simple humaine. Lorsqu'ils débouchèrent sur la plage, elle était un peu à la traîne. Une bonne partie de la meute se trouvait là, de même que certaines de leurs imprégnées.

Sam, Jared, Paul et Embry étaient en train de jouer au foot, à deux contre deux. Le cœur d'Amélia bondit dans sa poitrine au souvenir du baiser qu'elle avait échangé la veille avec Embry. Elle avait d'abord cru que le quileute allait la repousser, mais il l'avait surpris en lui rendant son baiser avec tendresse.

Tandis que Jacob et Théo rejoignaient la partie en cours de route, Amélia entreprit d'aller s'assoir par terre à côté des spectateurs. Quil était en train de jouer avec Claire dans le sable. Kim et Rachel avaient un magazine sur les genoux et semblaient commenter avec engouement un article qu'elles avaient sous les yeux. Leah et Seth discutaient de choses et d'autres.

Amélia n'avait pas eu l'occasion de rediscuter avec Seth de son imprégnation. Théo, qui partageait les pensées du jeune quileute, n'avait pas voulu lui confier grand chose. Il estimait que c'était à Seth de choisir ce qu'il souhaitait partager ou non. Amélia n'avait donc appris qu'une chose sur la jeune Makah qui avait eu ces étranges paroles sur sa mère : elle se prénommait Enola.

Quand Amélia s'installa à côté de Seth, Leah jeta un regard agacé vers elle. Amélia ne voulut pas se laisser abattre par l'attitude de la louve, mais elle était néanmoins vexée de l'antipathie manifeste qu'elle éprouvait à son égard. Leah ne digérait manifestement pas sa relation avec Embry, et notamment son obstination malgré ses avertissements. Amélia n'aimait pas beaucoup qu'elle continuât à vouloir lui imposer sa vision des choses.

— Amélia ! s'exclama quant à lui Seth.

Il paraissait heureux de la voir. Il l'intégra habilement à la conversation qu'il avait avec Leah, ignorant complètement les regards mauvais de celle-ci. Progressivement, la louve se désinvestit de la conversation.

Quand elle se leva, Seth lui lança un regard interrogateur qu'elle ignora.

— On peut se parler, Amélia ? demanda-t-elle.

Terre d'amertume [Embry Call]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant