|18| Le choix de vivre

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Trois mois plus tard

‌Un tracé doux et brûlant sur sa peau nue réveilla Amélia, alors que la lumière du jour envahissait déjà bien la pièce où elle se trouvait. Encore ensommeillée, elle se demanda un instant où elle se trouvait avant de se remémorer la soirée passionnée et ardente qu'elle avait passée en compagnie d'Embry. A ce souvenir, elle se sentit un instant rougir. Tous les deux s'étaient pas mal laissés emporter.

Amélia ne parvenait toujours pas à s'y faire, à ces moments du quotidien qu'elle pouvait passer en compagnie d'Embry. Il lui semblait loin le temps où, en France, ses fantasmes avec Embry n'appartenaient qu'à des rêveries nocturnes enflammées. Pourtant, la jeune femme n'était à Seattle que depuis deux mois et n'avait retrouvé Embry que depuis à peu près autant de temps.

Depuis leur baiser de retrouvailles, aucun d'entre eux n'avait essayé de se battre contre cette relation. Ils gardaient pourtant pleine conscience de toutes les raisons pour lesquelles elle n'aurait pas du exister, et les risques qu'elle leur faisait encourir. Ils savaient néanmoins également qu'il était vain de lutter contre quelque chose qu'ils ne savaient pas contrôler. L'attirance qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre n'était pas de celle qu'on oubliait facilement.

A ce jour, Amélia passait donc bien plus de nuits dans l'appartement d'Embry qu'elle n'en passait dans son propre lit, dans l'appartement qu'elle et Théo se partageaient en colocation à Seattle. Maintenant qu'elle avait Embry tout à elle, sans plus aucunes contraintes de distances, elle voulait en profiter. Une part d'elle restait après tout consciente que tout pouvait brutalement s'arrêter, un jour ou l'autre. Elle ne voulait pas éprouver le moindre regret, donc elle utilisait tout le temps qui était à sa disposition.

Alors qu'elle émergeait d'un lourd sommeil, les tracés dans son dos continuèrent, lui arrachant un sourire contre l'oreiller. Sans rien dire, elle demeura immobile et apprécia en silence le contact électrisant des doigts d'Embry sur son dos nu.

— Je sais que tu es réveillée, lui fit remarquer le quileute au bout d'un moment.

Amélia entendit le sourire dans sa voix, elle dégagea donc sa tête de l'oreiller pour observer ce sourire de ses propres yeux. Comme toujours, elle se sentit fondre face au doux sourire d'Embry. Elle ne se lassait décidément pas du bonheur de se réveiller à ses côtés.

— Je croyais que tu avais beaucoup de choses à faire ce matin ? s'enquit le jeune homme, l'œil rieur.

— Je crois que je vais devoir procrastiner, répliqua-t-elle en étouffant un bâillement.

— Qu'est-il donc arrivé à tes bonnes résolutions ?

— C'est ta faute, l'accusa Amélia. Tu me distrais constamment.

Cela fit rire Embry. A ses yeux, Amélia le distrayait bien plus qu'il ne la distrayait. Sa présence dans ce lit aurait pu lui faire oublier le monde entier ainsi que toutes les responsabilités qui lui incombaient. Quand elle passait la nuit chez lui, le quileute avait parfois bien du mal à s'obliger à se lever le matin pour prendre son service au café dans lequel il travaillait. Il n'avait pas pour autant envie qu'Amélia renonce à passer ses nuits ici.

— Si tu veux procrastiner ton programme initial, je peux toujours t'en proposer un autre, plus intéressant... tenta Embry en se rapprochant de la jeune femme.

— Cesse de me distraire ! s'exclama Amélia en riant et en roulant loin du quileute pour éviter son contact enivrant. Je dois vraiment faire toutes ces choses, je ne peux pas procrastiner.

Joignant les gestes à la paroles, elle entreprit de récupérer ses vêtements éparpillés dans un coin et se dirigea vers la salle de bain. En soupirant, Embry consentit à accepter la défaite. Tandis qu'Amélia faisait couler l'eau de la douche, il entreprit d'aller préparer du café.

Terre d'amertume [Embry Call]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant