Annabeth Chase x Lecteur (Reader) - Le héros perdu - Livre 6

L'ennemi

Piper avait une folle envie de courir à l'ascenseur.

L'autre option consistait à attaquer tout de suite l'étrange princesse, car elle était sûre que ça finirait par un combat. La façon dont le visage de la femme s'était illuminé lorsque Jason avait dit son nom était bien assez alarmante. À présent, Son Altesse souriait comme si de rien n'était, et Jason, Léo, Annabeth et Ethan n'avaient pas l'air d'y trouver à redire.

La princesse désigna d'un geste le rayon des cosmétiques.

"Si nous commencions par les potions ? proposa-t-elle.

- Super, répondit Jason.

- Les gars, interrompit Piper, Y/N s'est fait enlevé ! On est là pour récupérer les esprits de la tempête et M. Hedge. Cette princesse n'est pas notre amie !

- Oh, je suis plus qu'une amie, ma chérie, dit Son Altesse. Je suis une vendeuse."

Ses diamants étincelaient et ses yeux brillaient comme ceux d'un serpent : d'un éclat sombre et froid.

"Ne t'inquiète pas. On passera au rez-de-chaussée en fin de parcours, d'accord ?"

Léo hocha la tête avec enthousiasme.

"Ouais, d'accord ! Ça me paraît une bonne idée. Qu'est-ce que t'en dis, Piper ?"

Elle lui lança le regard le plus noir possible : Non, c'est tout sauf une bonne idée !

"Bien sûr que c'est une bonne idée, renchérit Son Altesse, qui posa les mains sur les épaules de Léo et Jason et les entraîna vers le rayon des cosmétiques tout en faisant signe à Annabeth et Ethan de les suivre. Venez, les enfants."

Piper se trouva obligée de les suivre.

Elle détestait les grands magasins – principalement parce qu'elle s'était fait prendre à voler dans plusieurs. Enfin, pas vraiment prendre, et pas vraiment voler. Elle avait convaincu des vendeurs de lui donner des ordinateurs, des chaussures, une bague en or et même une tondeuse à gazon, une fois, même si elle ne savait pas du tout ce qu'elle pourrait en faire. Elle ne gardait jamais les objets. C'était juste pour attirer l'attention de son père. En général, elle convainquait un coursier de son quartier de rapporter la marchandise. Mais bien sûr, le vendeur qui s'était fait embobiner reprenait ses esprits et appelait la police, qui finissait par retrouver Piper.

Bref, elle n'était pas ravie d'être dans un grand magasin, surtout tenu par une princesse folle qui brillait dans le pénombre et qui avait un ami qui poussait les gens dans le vide avant de les enlever.

"Et là, dit Son Altesse, vous trouverez le plus bel assortiment de mixtures magiques qui existe au monde."

Le comptoir était couvert de vases à bec bouillonnants et de fioles fumantes, posées sur des trépieds. Des flacons de verre s'alignaient sur les étagères, certains en forme de cygne ou d'ours. Les liquides contenus étaient de toutes les couleurs imaginables, du blanc au motif à pois. Quant aux odeurs... Berk ! Certaines étaient agréables, fleurant bon le biscuit frais sorti du four ou la rose, mais il s'y mêlait des effluves de pneus brûlés, de sécrétion de putois et de chaussettes sales.

La princesse montra du doigt une fiole rouge sang – une simple éprouvette fermée par un bouchon de liège.

"Cette potion guérit toutes les maladies.

- Même le cancer ? demanda Léo. La lèpre ? Les points noirs ?

- Tout, ma fille. Et celle-ci, ajouta Son Altesse en indiquant un récipient en forme de cygne plein d'un liquide bleu, te fera mourir dans d'atroces souffrances.