Frère du désert

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Allongé sur le torse du basané, ce dernier caressant doucement son épaule du bout des doigts, le botaniste gardant les yeux fermés, écoutant les battements du coeur de son amant.
Il était bien, là, dans ce cocon de douceur, sous les draps doux de son lit, contre le corps chaud de celui qu'il aimait.
Un léger soupire lui échappa alors qu'il se rapprocha du corps du matra, gardant les yeux fermés alors qu'il sentait le bras autour de son corps le serrer un peu plus fort.

"-Il est encore tôt... Tu devrais te rendormir... Dit le matra, la voix assez rauque montrant sa sortie assez récente du sommeil."

Le botaniste soupira légèrement, restant contre le justicier.

"-Je vais devoir aller travailler... Dit-il sans pour autant bouger."

Un petit rire échappa au basané qui avait repris ses douces caresses sur son épaule.

"-Premièrement, il est tôt, le soleil n'est même pas encore levé. Et ensuite..."

La main qui caressait son épaule descendit à ses hanches, le faisant sursauter, pris d'un frisson incontrôlé mais ressentant aussi une grande douleur.

"-Tu es sûr d'être capable de travailler correctement, dans cet état...? Demanda-t-il d'un ton rieur."

Le garde forestier grogna légèrement, donnant un petit coup au torse du matra qui rit un peu.
En plus de sa douleur aux hanches, le fennec sentait que le basané lui avait laissé quelques marques, certaines d'entre elles ne semblant pas d'avis à le laisser tranquille.

"-Et à cause de qui je suis dans cet état, hein ? Demanda-t-il, attrapant le poignet du justicier pour l'éloigner de sa hanche, relevant la tête pour croiser le regard pourpre de son amant."

Les deux jeunes hommes se regardaient dans les yeux, le basané continuant de sourire.

"-Ce n'est pas comme si tu m'avais demandé d'arrêter. Dit-il, souriant en coin."

Malgré sa douleur, le fennec se redressa, se mettant à califourchon sur le basané, lui attrapant les poignet pour les plaquer au-dessus de sa tête, le regardant dans les yeux, admirant la surprise qu'il pouvait y lire.

"-Moi aussi, je peux te laisser des marques. Dit-il en approchant son visage du sien.
-Fais-toi plaisir... Répondit le matra, souriant encore, presque provocateur."

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La route menant vers le campement du vieil homme se fit dans le silence le plus total: L'Érémite ne semblait pas être quelqu'un de vraiment bavard et le botaniste, lui, était perdu dans ses pensées, réfléchissant à cette situation des plus farfelues.
Cela faisait certainement des années que cette personne vivait isolée de tout, qu'elle n'avait plus le moindre contact avec quiconque.
N'importe qui perdrait la boule face à la solitude et cet homme en était la preuve.
Ceci dit, il ne semblait pas si instable que ça, il avait juste des problèmes pour la communication.
L'oreille de Tighnari bougeait de temps en temps durant leur périple, un bruit attirant son attention mais il n'en fit cependant pas mention.
Il s'agissait d'une respiration laborieuse provenant de la direction qu'ils empruntaient, il n'y avait nul doute quant au fait qu'il s'agissait de la personne que le vieil homme tentait de soigner.
Cette pauvre personne était très certainement inconsciente, son corps était probablement profondément mutilé à tel point que, même dans les méandres de son inconscience, cette pauvre personne ne pouvait que souffrir et subir cette atroce douleur qui ne semblait pas encline à la laisser en paix, à la laisser se reposer.
À partir de ce moment là, le fennec s'attendait à tous les scénarios mais surtout les pires: La personne qui avait besoin de son assistance était probablement entrain de se battre de toutes ses forces pour ne pas mourir, pour survivre ne serait-ce qu'un peu plus longtemps.
Les deux hommes finirent par arriver à un petit campement bien isolé de tout, il y avait juste assez de vivres pour une personne.
L'Érémite se tourna finalement vers le fennec.

Les Chants du Désert (CyNari Fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant