Promised to Hell

Chapitre VIII

Kara

Je rentre de l'école à pied, il m'a fallu du temps avant de me souvenir entièrement du chemin à prendre, Liam me l'a répété au moins sept fois. J'enlève ma veste, le soleil cogne dans mon dos et chauffe ma peau. Liam est déjà à la maison, il a fini plus tôt, j'ai hâte de rentrer après cette journée.

Ils m'ont encore insulté, ma professeure veut rencontrer mes parents pour parler de ce qu'ils me font subir depuis des semaines.

Elle se trompe, ça ne fait pas quelques semaines, mais bien plus longtemps.

Elle dit que j'ai besoin d'aide et que je ne dois pas tout garder pour moi.

Je ne veux pas. Je peux m'en sortir seule.

Je regarde mon genou, je saigne encore. Elles m'ont poussé contre mon casier et je suis tombée par terre, mais ce n'est pas ce qui m'a fait mal.

- Remets-toi debout la grosse. Je ne vais pas me faire punir par la prof à cause de toi !

Je me suis relevée et je suis partie m'enfermer dans les toilettes.

S'il vous plaît, faites que ça s'arrête.

J'espère qu'un jour, je serais suffisamment forte pour être capable de me venger.

Je tire le plus possible sur le bas de ma jupe, pour éviter que maman remarque l'état de mon genou. J'arrive devant la maison et n'entends aucun bruit entre les murs.

- Liam ?

Aucune réponse, il est sûrement sorti rejoindre son ami Mikey, le voisin du même âge.

- Maman ?

J'arrive près du salon et aperçois papa, endormi sur le canapé. La table basse est remplie de bouteilles d'alcool et ça sent la cigarette. Papa semble blessé à ses mains, elles sont toutes rouges et pleines de sang. Je m'apprête à avancer lorsque je sens une main se poser sur ma bouche. Mon cœur fait un bon dans ma poitrine, mais je retrouve mon calme lorsque je reconnais la douceur de ses mains.

Je me tourne vers maman, elle pose son doigt sur sa bouche, me faisant signe de garder le silence. Elle me sourit tristement et m'emmène dans la cuisine.

- Ton père est fatigué, ne fait pas de bruit. On va essayer de ne pas le réveiller. Elle me détaille de la tête au pied, ses yeux s'arrêtent sur mon genou. Tu saignes ma chérie, comment tu t'es fait ça ?

- J'ai couru pour rentrer plus vite.

- Je t'ai déjà dit de ne pas courir, il ne faut pas être pressé et tu sais pourquoi ? Je fais non de la tête. Parce que tu as toute la vie devant toi.

Elle cherche dans un tiroir du désinfectant et se penche sur ma blessure, sans penser à nettoyer les siennes. Je remarque des bleus sur ses bras et une coupure au coin de sa lèvre. Elle voit que je l'observe curieusement et m'offre un sourire tendre.

- Et toi maman ? Comment tu t'es fait ça ? Je lui montre le coin de sa bouche.

- Oh, ce n'est rien. Ne t'inquiète pas chérie, je n'ai pas fait attention et je me suis cognée.

L'alcool du désinfectant me pique, je fais une grimace et maman souffle sur ma blessure. L'air qui s'échappe de sa bouche apaise ma brûlure. Elle applique un pansement et sa main caresse mes cheveux.