Chapitre XXIV

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James

J'ai un mal de chien.

L'impression que mon cerveau va exploser à force de cogner contre mes tempes. La lumière blanche des lampes au-dessus de ma tête me fait plisser les yeux. Je n'entends rien d'autre que le bip régulier d'une machine et le son de ma respiration douloureuse. J'ouvre difficilement mes paupières, m'habituant à la luminosité, remarquant aussitôt le bandage sur mon abdomen et les traces bleutés qui l'entourent. Je me redresse, grimaçant à cause de cette vive douleur dans mon ventre. Les souvenirs de ce qu'il s'est passés me reviennent, me frappant une seconde fois.

La balle. Rojas. Kara. Puis plus rien.

La souffrance est remplacée par la haine, mon envie soudaine de retrouver et de détruire cet enfoiré de Rojas, le responsable de toutes les merdes actuelles autour de nous.

Je n'ai pas besoin de réfléchir longtemps pour comprendre que je suis enfermé dans une chambre d'hôpital. Je déteste cet endroit, ses murs peints d'une couleur ignoble et qui renferment la douleur de toutes les personnes qui y sont passées. Cette atmosphère aseptisée que nous ne trouvons nulle part ailleurs. Je tente de me redresser, mais échoue en sentant une attache à mon poignet, je remarque aussitôt les menottes qui me retiennent. Fait chier.

La police a sans doute trouvé des preuves pouvant m'inculper cette fois, mais ce n'est vraiment pas le moment de me faire arrêter. Espérant simplement qu'il s'agit d'une mauvaise blague.

Tu peux toujours rêver. Me lance cette petite voix dans ma cervelle.

J'inspecte autour de moi, m'intéressant immédiatement à la trace du passage de mes amis. Je souris en chopant le paquet de clopes ainsi que la consigne laissée par Aimee.

« L'infirmière passe toutes les heures. Ouvre les fenêtres si tu décides d'en griller une.
Heureuse que tu sois en vie.
-A. »

J'ai oublié de dire qu'elle n'était pas si horrible, Aimee a aussi de bons côtés. Une chose qu'elle n'a pas prévu, comment j'ouvre la fenêtre avec ces putains de menottes au poignet ?

Je me demande si Kara aussi est passée par ici, c'est plus fort que moi. Cette fille occupe mon esprit depuis que je l'ai rencontré, et encore plus maintenant que j'ai fourré mes doigts en elle. Je me souviens encore de son visage, rougi par le sexe, elle s'est imprimée dans mon esprit et a probablement marqué mon dos à l'aide avec ses ongles.

Une silhouette apparaît derrière la vitre opaque de la porte, je cache le paquet de cigarettes et fixe la dame à la blouse blanche qui fait son entrée. L'infirmière, accompagnée d'un flic que je n'aurais pas aimé voir s'invite dans la chambre, probablement alerté par le bruit de la machine qui ne fait qu'augmenter. Il reste à la porte, me contemplant avec ce sourire d'abruti qui s'amuse de ma défaite, tandis que l'infirmière s'approche de moi et vérifie la perfusion qui pend au-dessus de ma tête.

- Comment vous sentez-vous monsieur Salvatore ? Me questionne la femme de cet air bienveillant auquel je me méfie. Vous avez perdu beaucoup de sang. Je ne sais pas quel ange vous a sauvé, mais vous avez eu de la chance.

L'image de la brune se faufile immédiatement dans mon esprit. Il faut vraiment que je passe à autre chose et qu'elle arrête de hanter chacune de mes pensées et pourtant, je n'arrive plus à l'effacer. Elle est la nouvelle addiction à laquelle je n'arrive pas à me sevrer.

- Je suis là depuis combien de temps ?

- Vous avez été transféré ici il y a trois jours. Me répondit-elle en vérifiant mon pansement. Mon regard se pose sur le policier qui arbore encore son air amusé sous sa moustache grisâtre. En le voyant, j'ai rapidement compris que je n'étais plus au Canada.

Promised to HellOù les histoires vivent. Découvrez maintenant