Chapitre XXVIII

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James

La surprise fut grande ce matin à mon réveil lorsque j'ai reçu un appel de Hayden. Lorsque je l'ai vu, il m'avait précisé que ça prendrait du temps. Je n'ai pas douté de ses capacités, mais je ne pensais pas que ça arriverait aussi vite.

Ils l'ont coincé.

J'avoue être un peu déçu, j'aurais aimé m'occuper de son cas à ma manière. Je serais patient encore quelque temps, j'attendrais sa sortie.

Je me suis précipité sous la douche et j'ai enfilé un sweat-shirt noir pour me rendre au poste de police. Je recrache la fumée et jette le mégot dans l'égout du trottoir.

J'hésite à prévenir Liam, j'aurais aimé pouvoir lui en tirer deux mots, je n'ai aucune nouvelle des autres depuis que je suis sorti de l'hôpital. Aimee m'évite autant que les membres de la famille Skyes en prétendant être occupé. J'essaye de ne pas y penser, en ce qui concerne Liam, je gère plutôt bien, mais le silence radio de Kara va finir par me rendre fou.

Je n'ai pas résisté à la harceler de message, je ne comprends toujours pas pourquoi j'ai sans arrêt besoin de sa proximité. J'étais rassuré lorsque je suis passé chez elle hier soir, et l'ai aperçu sur le balcon, cachée sous sa capuche. Je voulais la voir de plus près, la sentir, pouvoir la toucher, mais au lieu de ça, je suis rentré seul comme un pauvre con pour retrouver mon canapé du club.

Je n'ai pas osé.

Pourquoi me sentir coupable de ce que mon père lui a fait ?

Je ne voulais pas me faire repousser. Pas une nouvelle fois.

Mon casque de moto à la main, je reprends mes esprits et monte les marches du commissariat, que je connais trop bien à mon goût. Les souvenirs de mes soirées mouvementées me remontent quand j'observe la façade grisonnante du bâtiment, il m'est arrivé de rester croupir en cellule parfois, mais jamais trop longtemps. Pour cela, je pourrais remercier mon héritage et mes contacts avocats.

Lorsque je passe la porte, tous les regards sont braqués sur moi. Sans passé pour un narcissique, j'ai l'habitude. La haine qu'ils ressentent à mon égard attire l'attention, c'est déroutant. J'approche du comptoir, amusé de voir qu'il s'agit du coéquipier d'Hayden qui m'accueille.

- Monsieur l'Agent, comment allez-vous ?
Sa mâchoire se crispe, impossible pour lui de cacher son envie de m'étrangler. Comme la plupart des flics de cet État, son rêve, c'est de me coincer. Il semblerait que vous avez quelque chose pour moi.

Son regard se pose sur son collègue plus âgé à sa droite, et je le reconnais aussitôt.

- Et vous monsieur, quel est votre nom déjà ? Williams ! Je sors un sachet de poudre blanche de ma poche et le lui jette sur son bureau. Ses yeux s'écarquillent de stupeur lorsqu'il comprend qu'il ne portera plus son badge à présent. Vous en voulez aujourd'hui ?

Ses joues rougissent de gêne. Bien évidemment, il ne s'attendait pas à ce que je le balance. Un flic consommant de la cocaïne, c'est incorrect. Désolé (ou pas) pour lui, je n'ai aucune pitié pour cette bande de connards. Un calme pesant s'installe dans le hall, ils ne peuvent rien faire, car ils savent que j'ai mes méthodes pour sortir, aussi vite que je serais rentré dans la cellule.

C'est à ce moment qu'Hayden décide de montrer le bout de son nez pour sauver ses camarades.

- Monsieur Salvatore, merci de me suivre. J'ai quelques questions à vous poser concernant votre père.

Il me fait signe de le suivre, voyant que je ne bouge pas, il me tire par le bras dans le couloir avant de nous enfermer dans une salle d'interrogatoire.

Promised to HellOù les histoires vivent. Découvrez maintenant