Promised to Hell

Chapitre XX

James

8h53 – High Park

La pluie inonde mes vêtements, je longe le lac en courant à travers les sentiers, écoutant la musique qui se joue dans mon casque. Mes pas accélèrent au rythme du son entrainant qui me guide. Je reste concentré malgré la vibration de mon téléphone dans ma poche, qui ne cesse de me déranger. Je refuse les appels et augmente encore la cadence.

Courir est le seul moyen qui m'aide quand j'ai besoin de me vider l'esprit, et depuis hier soir, j'en ai bien besoin. Je n'ai pas remis les pieds à l'hôtel après avoir claqué la porte, regrettant immédiatement mes actions. Hors de question pour moi d'y retourner. Pourtant, je sais qu'ils ont besoin de moi, surtout aujourd'hui. Tout ce qui hante mes pensées, c'est l'idée de devoir regarder mon meilleur ami après avoir embrassé sa sœur et l'avoir laissé comme un connard.

Cette putain de soirée se rejoue en boucle dans ma tête, j'ai vraiment merdé. Je regrette d'avoir fait ça à Liam, mais depuis, les images ne veulent pas quitter ma tête. Le goût de ses lèvres, l'odeur fleurie de sa peau et la sensation de son corps si près du mien.

J'ai fait une grosse connerie.

Ce baiser était tellement bon, mais à la fois si nuisible. Je ne dois pas reproduire cette erreur, même si je bande rien qu'à l'idée de recommencer. Je calme les ardeurs de mon camarade dans mon caleçon et reprends ma course. Merde, c'est dingue à quel point il est en forme ces derniers temps, ça en devient presque gênant.

Je me laisse porter jusqu'à ce que je sois épuisé. Mon souffle devient erratique, mes muscles trop douloureux. Je ralentis, me penche et pose les mains sur mes genoux, je retrouve peu à peu une respiration calme. Les endorphines qui se sont libérées provoquent une sensation de satisfaction et agi comme une drogue pour mon corps. J'ai peut-être finalement réussi à me calmer un peu, au moins suffisamment pour répondre à l'appel qui s'affiche sur l'écran de mon téléphone lorsque je rentre dans la voiture.

- Allô ?

Le silence de l'autre côté du téléphone est long, elle ne s'attendait probablement pas à ce que je réponde.

- Euh... Je... Liam te cherche, tu as vu ses messages ? Kara hésite sur ses mots, sans doute qu'elle a oublié le petit discours qu'elle avait préparé dans sa jolie petite tête, retraçant toutes les insultes qu'elle me réservait.

- Non, je n'ai pas eu le temps. Réponds-je froidement, j'évite de lui laisser l'opportunité de me poser des questions auxquelles je n'ai pas envie de répondre.

- Tu dois aller chercher Aimee.

J'acquiesce et m'apprête à raccrocher lorsque qu'elle m'interrompt. La fragilité dans sa voix lorsqu'elle dit mon prénom me transperce. Mes doigts serrent le volant, tendu à l'idée qu'elle me parle de ce qu'il s'est passé la veille.

- Oui ?

- Ça va ? Je comprends le sens de sa question et le sous-entendu qu'elle glisse. Elle veut savoir si rien n'a changé. C'est idiot de se le demander, bien sûr que quelque chose à changer, j'ai failli baiser avec la petite sœur de mon meilleur ami. Alors je fais ce que je sais faire de mieux, cacher la vérité.

- Oui, Kara. Et toi ?

- Ouais.

- Tant mieux. Je te laisse, j'ai des choses à faire. Je ne lui laisse pas l'opportunité de me répondre et raccroche précipitamment. Je suis probablement le pire des connards, mais ça, elle le sait déjà.

Je regrette immédiatement la façon dont je me suis comporté mais c'est la seule chose que j'ai trouvé à faire pour l'éloigner. À cette heure-là, les routes sont presque vides, je tape au rythme de la musique sur le volant, roule sans regarder la vitesse sur le tableau de bord. La vitesse m'apporte l'adrénaline dont j'ai besoin et provoque cette sensation de liberté à laquelle je suis entièrement dépendant.