Promised to Hell

Chapitre XXXII

KARA

- Où est-ce que tu m'emmènes ? Demande-je en regardant les palmiers défiler le long de la route à travers la vitre depuis un quart d'heure, sans qu'un mot n'ait quitté ses lèvres pour me répondre. J'aperçois au loin le sable et l'océan bleu où le coucher de soleil rose reflète sur les vagues, il est impossible d'apercevoir la fin. C'est à la fois si beau et terrifiant, savoir qu'une faible partie des fonds marins a été explorée par l'homme, c'est... Fascinant.

- On doit te trouver une tenue pour New York.

Je ne sais pas si je dois stresser ou rire. James est sans aucun doute la dernière personne avec qui je pensais faire du shopping au cours de ma vie. En proposant l'idée de participer à cette vente, je ne savais pas que j'y assisterais, surtout en ayant vu le pessimisme sur son visage en imaginant ma présence dans la même pièce que son père. Depuis qu'il a appris ce qu'il s'est passé au Canada, il s'est adouci, je ne sais pas vraiment si ça va durer encore longtemps, j'en profite de peur qu'il finisse par se lasser. J'ai cru qu'il allait assassiner Hayden, le plus jeune des deux frères lorsqu'il m'a serré la main un peu trop longtemps à son goût. J'ignore ce qu'il se passe dans sa tête, l'idée qu'il repousse toute personne qui se montre sympathique avec moi m'agace.

Heureusement, il n'a pas remarqué le papier que j'ai glissé dans la paume de son ami avec mon numéro, j'espère bien qu'il me contacte rapidement, je sais qu'il pourrait m'être d'une grande aide dans mon accord avec Ezio. Après tout, quel flic n'a pas l'information que je cherche ?

La main de James qui se pose sur mon genou me sort de mes rêveries, il ne remarque pas la chair de poule sur ma peau dès qu'il me touche, Dieu merci, j'ai mis un jean. Cependant, il doit le lire sur mon visage qui chauffe car il affiche un rictus satisfait. Pour je ne sais quelle raison, je prends goût à ce simple contact.

- Je me suis rappelé à quel point New York pouvait être une ville a-mu-sante. Il appuie bien sur chaque syllabe du dernier mot qu'il prononce, je n'ai aucun doute sur ses allusions cachées derrière ce sourire et je suis persuadée que je dois rester méfiante. Et puis après tout, c'est à toi qu'on doit l'idée, petit génie. Tu mérites d'assister à la chute historique que va subir Ezio.

Son ton est un aveu emplis de fierté, mais qui me rend triste en réalisant qu'il est heureux de détruire la vie de son père qui ne partage pour lui finalement qu'un ADN. James mérite mieux. C'est sans doute notre plus grande ressemblance, les gens qui étaient censés nous aimer nous ont finalement brisés. Pourquoi la vie est-elle si horrible envers les gens comme nous ?

Ma mère m'a toujours dit qu'il y avait sûrement quelqu'un là-haut, un dieu, pour surveiller notre vie et mettre des difficultés sur nos routes pour nous tester. Pour nous montrer qu'on est capable de se relever de toute épreuve. Je ris rien qu'à y repenser, il s'agirait de mettre le même nombre de merde dans la vie de tout le monde.

Où est l'égalité dans tout ça ?

Je soupire, reposant les pieds sur le tableau de bord et saisis l'opportunité d'être seul en compagnie de James pour poser les questions sans réponse que je n'ose pas aborder lorsque nous sommes entourés mais qui hantent mon esprit. J'ai espoir qu'il se sente suffisamment à l'aise avec moi pour y répondre, c'est l'impression qu'il me donne depuis quelque temps.

- James ?

- Mmh.

- Je peux te poser une question ?

- Ça dépend. Si tu veux savoir si j'ai envie de remettre le couvert, je te dirai oui sans hésiter. Si tu proposes d'inclure Curtis dans l'équation, c'est un non-définitif.