Chapitre XXVI

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Kara

- Je compte sur vous pour respecter cet accord mademoiselle Skyes. Je n'hésiterai pas à m'occuper de votre frère si vous changez d'avis. M'avertit-il, le froid du canon de son semi-automatique posé contre mon menton me faisant frissonner.

- Je le ferais, avais-je répondu sous la menace. Je vous aiderais à faire tomber votre fils.

C'étaient mes mots, et ils me donnaient la nausée. J'avais accepté cet accord pas par choix, mais parce qu'il me l'avait imposé. Me forcer à condamner James ou à provoquer la mort de mon grand-frère, ce n'est pas une décision que l'on m'offrait, c'était son ordre.

Je me précipite à la recherche de la sortie, mais reste égarée dans cette demeure immense où les couloirs ne finissent pas. Plus d'une heure est passé et je suis encore ici, tachée de mon sang. « Fait chier » râle-je pour moi-même en essuyant une nouvelle larme de faiblesse qui roule sur ma joue. La beauté des lieux à changer dans mon esprit après ce que je viens de vivre. Tout paraît plus terne, plus triste.

Vide.

Comment imaginer la vie dans un lieu si sinistre. Je ralentis, perdue dans ce labyrinthe sans fin.
Les avertissements de cet homme m'ont fait paniquer, je crains ce qu'il pourrait leur faire. Je suis terrifiée à l'idée qu'il mette ses menaces à exécution sur chacun d'entre eux. Et Ezio Salvatore compte son fils dans le lot, il m'a cerné, plus que je n'aurais pu le penser.

« Mon fils est un incapable. Vous semblez l'apprécier, croyez-moi, vous devriez l'oublier. Il ne mérite pas votre aide. »

Ce que j'aimerais oublier par dessus tout, c'est ton existence, enfoiré.

Une part de lui a raison, je devrais oublier James et tout ce que je ressens en sa présence. Mais il a prouvé qu'il n'était pas le connard qu'il prétend être, et il est encore moins l'incapable décrit par son père. Je n'ai pas choisi de l'apprécier, cette connexion entre nous est l'unique responsable.

Une main me saisit l'épaule, je sursaute en imaginant une nouvelle fois Ezio me prendre par surprise et me retourne, étonnée de faire face à une femme. Pas une des employés que j'ai aperçus plus tôt, elle est différente.

Elle ne porte aucun uniforme ou tenue de travail, pourtant, elle semble connaître les lieux à la perfection. La chaleur de sa paume dans mon dos m'apaise étrangement. Elle me guide à travers les couloirs de la maison avant de nous enfermer dans ce qui doit être une salle de bain.

Je fixe mes mains tachées de sang, je n'entends rien autour de moi, je ne contrôle plus les tremblements qui font maintenant bouger tout mon corps. Mon semblant de force a peut-être marché devant Ezio, mais me donne l'impression qu'il ne marche plus devant l'inconnue. Je ne remarque pas l'eau qui s'écoule du robinet jusqu'à ce qu'elle place mes mains en dessous. Le sang disparaît dans le trou au fond du lavabo ainsi que mes faux-semblants. Elle m'aide à me déshabiller, me faisant enfiler des vêtements propres que je ne l'ai pas vu sortir. Je serre les dents en enfilant la veste qui frôle mon épaule douloureuse. Je ressens de la douceur dans ses gestes, je lève les yeux pour croiser son regard abattu.

Ses cheveux bruns sont attachés en un chignon parfait à la façon d'Audrey Hepburn, son léger maquillage et son tailleur marron souligne son allure de femme fatale. Elle doit avoir à peine cinquante ans, et vu sa beauté, je rêverais d'être comme elle à son âge.

Elle s'applique à nettoyer ma blessure avec un air désolé, comme si elle se sentait coupable de ce qu'il s'est passé. Pourtant à ma connaissance, elle n'était pas là. Elle me rappelle ma mère autrefois, lorsque je me pensais être capable de reproduire les mêmes bêtises que Liam, mais que je revenais finalement bien plus amochée que lui auprès d'elle pour soigner mes blessures.

Promised to HellOù les histoires vivent. Découvrez maintenant